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Sujet: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Lun 20 Oct - 13:15
http://nantes.inymedia.org/article/14908
CONTRE SOMMET EUROPEEN DE L'OTAN A STRASBOURG LE 3 ET 4 AVRIL 2009
Revoltaire vieux de la vieille
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Mer 18 Mar - 19:55
<blockquote class="article-intro">A l'approche du Sommet de l'OTAN, l'Etat nous montre sa capacité, s'il en ressent le besoin, d'instaurer une dictature militaire quasi du jour au lendemain.</blockquote> Camarades,
A l'approche du Sommet de l'OTAN, la présence policière est de plus en plus étouffante sur Strasbourg. Des grilles et barrières anti-émeute ont déjà été déployées autour de lieux précis, tels la préfecture. Il est estimé que jusqu'à 60km de grilles mlilitaires et policières seront installées. Les hélicoptères de la gendarmerie et de l'armée multiplient les exercices et survolent toute la journée, menaçants, la ville de Strasbourg. Les hélicos s'entraînent notamment à faire des patrouilles en rase-motte au-dessus de la fac, du centre-ville et de plusieurs quartiers. Les patrouilles au sol sont de plus en plus visibles : l'intimidation est là, la guerre froide a commencé.
En tout cas, l'Etat nous montre sa capacité, s'il en ressent le besoin, de mettre en place une dictature militaire quasiment du jour au lendemain.
Sur la fac en lutte, après une matinée classique : interv en amphis, diffs de tracts dans les bahuts-écoles-boîtes, etc. ; une manif-tractage en ville pour le 19 était prévue à 14h. On s'est donc rassemblé à Broglie comme il était prévu. Nous sommes une bonne centaine et partons gaiement en cortège faire le tour du centre-ville et des lycées pour appeler à venir à la grande manif du jeudi 19 mars. Une centaine de manifestants-diffeurs...et plusieurs centaines de policiers, gendarmes mobiles et CRS mobilisés pour notre petit défilé !
Autour de la préfecture, à la gare, sur toutes les rues latérales de la cathédrale, des centaines de cars sont positionnés pour contrer une éventuelle action de notre part. Toujours dans le cadre de la manif-tractage, nous avons brièvement investi les Galeries Lafayette avec banderoles ("ILS PRIVATISENT, ON S'ORGANISE, GREVE GENERALE" et "SEULE LA LUTTE PAIE") en diffant à l'intérieur, puis nous avons tenté d'investir de la même manière le Virgin mais sécurité et flics en civil nous ont repoussé.
Nous avons ensuite été de bahut en bahut. Nous tentons d'investir en force le Lycée Fustel près de la cathédrale mais si quelques dizaines de camarades y parviennent, les flics en civil interviennent rapidement pour nous refouler. On repart de nouveau en cortège, en criant à la Grève Générale, à la grande manif, à faire comme en Guadeloupe, etc. Les gens sont assez réceptifs.
En retournant sur la fac, une douzaine de BACeux nous encadrent, et pas moins de 12 cars de police, gendarmerie et CRS nous suivent à la trace. Nous sommes toujours une petite centaine. Nous bloquons le carrefour Gallia (trams + axes de circulation) et au bout de quelques minutes à peine, les gendarmes mobiles sortent de leurs cars, avec boucliers, casques, tonfas, lances-grenades en main. Ils s'alignent. On comprend qu'ils seraient assez stupides pour charger notre petite troupe et nous gazer et, constatant que nous n'avons pas le rapport de force et préférant nous garder pour la grosse manif-action de jeudi, nous repartons vers la fac. Assez ébahis d'un tel déploiement disproportionné de la flicaille, nous nous amusons à bloquer des touts petits carrefours et d'attendre qu'ils s'alignent avec leurs armes et s'approchent de nous pour repartir et les obliger à se remettre dans leurs cars. Une fois sur le campus, constatant les RG et flics en civil encore présents, nous prenons un bain de soleil sur la Place Rouge (c'est son vrai nom!) devant la fac de Droit.
Ensuite, des camarades vont acheter du matériel d'autodéfense pour tous les camarades qui l'ont souhaité en vue de jeudi, jusqu'à 18h30.
18h-20h : réu du Comité de Lutte à l'amphi 1 rebaptisé Amphi Rosa Luxembourg qui évoque la préparation de la CNE, la manif de jeudi, etc. Ensuite, à l'amphi 3 rebaptisé Amphi Louise Michel, inventaire et distribution du matériel.
Puis repas-apéro d'occupation avec profs, BIATOSS, lycéens, etc. Et même les profs et les BIATOSS disent désormais nous rejoindre (surtout individuellement, mais c'est déjà ça) dans les actions chaudes et parlent de radicalisation sur tous les plans du mouvement.
A+ camarades,
g-toto
vu sur http://www.cemab.be/news/2009/03/6932.php
le git gaucho baroudeur...
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Sam 28 Mar - 1:25
Citation :
Il est de tous les combats ! Après avoir vaillamment soutenu cette pauvre armée israélienne attaquée par quelques civils palestiniens, voilà que le plus grand philosophe français (au moins…) vole au secours de l’alliance atlantique. Et règle, en une chronique, leur compte à tous ces abrutis - dont moi - hostiles à l’alignement français dans l’Otan. Dire que j’avais déjà mon billet pour Strasbourg…
"L’anti-Otan ment, l’anti-Otan ment, l’anti-Otan est allemand", chante ce brave BHL.
mercredi 25 mars 2009, par JBB
Lâche, je suis.
Pleutre (aussi).
Et même : couard !
J’ en ai un peu honte.
Mais… c’est ainsi.
Que je vous explique : j’avais imprudemment prévu de me rendre à Strasbourg au début du mois prochain.
Décidé à faire entendre ma voix de citoyen hostile à cette internationale guerrière.
Résolu à dénoncer l’atlantisme du très petit père du peuple.
Et déterminé à protester contre l’un des principaux - si ce n’est le - outils de guerre et de douleur dans le monde.
Comme l’autre - le grand Charles - , j’avais aussi décidé de ne pas me laisser impressionner par les éventuels menus obstacles.
Et d’ignorer les coups de semonce d’un régime qui, pour habitué qu’il soit à déployer les flics par milliers pour la moindre inauguration de chrysanthèmes, a décidé de sortir en cette occasion le grand jeu.
Transformant la capitale alsacienne en ville morte le temps du sommet, quartiers rouges interdits à tous, si ce n’est à leurs habitants sommés de montrer patte blanche et de porter badge à la boutonnière pour être reconnus de loin.
Edifiant un véritable petit château-fort pour protéger les grands de ce monde, 50 000 barrières disposées aux alentours et des check-points militaires pour en garder l’accès.
Ne laissant aux protestataires d’autre alternative légale que de manifester en périphérie [1], contestation reléguée dans les friches industrielles ou les lointaines banlieues, sauf à se frotter aux milliers de flics qui seront déployés partout.
Allant même jusqu’à pénétrer chez ceux des habitants assez hostiles à l’Otan, dix jours avant le début des festivités, pour leur intimer l’ordre d’enlever le drapeau de la paix qu’ils avaient fixé à leur fenêtre.
Et laissant augurer, de façon générale, une vive répression pour les milliers de manifestants qui viendront d’un peu partout crier leur opposition à l’Otan et à ses sales guerres.
Qu’importe : tout ça, j’étais prêt à le supporter.
Acceptant le risque des coups de matraque.
Et celui de voir mes droits les plus élémentaires - à commencer par mon droit à me déplacer librement - réduits à peau de chagrin.
Mais…
Il est une chose à laquelle je n’étais pas préparé.
Qui a stoppé net ma belle détermination, a mis bas mes grandes résolutions et m’a laissé pantelant et décontenancé.
Tant je m’attendais pas à ce coup bas du plus vif esprit de notre temps, intellectuel qui ne se trompe jamais et ne combat que pour les plus justes des causes, honnête homme qui met toujours son intégrité en balance dans le combat d’idée, philosophe portant les valeurs vraies de la générosité, du partage et de l’ouverture, vaillant chevalier qui a su si bien défendre le petit poucet israélien face à l’ogre palestinien, joyeux pourfendeur de tous les totalitarismes basanés, fier bretteur du journalisme sachant se servir de son imagination pour mieux dire l’indicible, au Pakistan ou en Géorgie, glorieux étendard de la pensée française, vaillant soutier de l’excellence nationale, Bernard-Henri Levy, mon idole, mon aimé, Nanard de mon coeur, phare de mes nuits.
Hors donc : cet homme-là, l’excellence incarnée, ne partage pas mes vues sur l’Otan.
Pis : il le clame haut et fort dans sa chronique hebdomadaire au Point.
Et il attaque sans vergogne, laissant couler sa plume sous un titre incendiaire, "Les mensonges des anti-Otan".
Quelle déception…
Il faut dire que Benard-Henri Levy sait de quoi il parle : il n’est guère de meilleur poste d’observation, pour évoquer l’atlantisme et l’alliance américaine, que cette suite de l’hôtel Carlyle qu’il occupe désormais à demeure.
Et je veux croire que son nouveau statut de New-Yorkais lui donne toutes les armes pour fustiger "l’ubuesque débat sur la place de la France dans l’Otan".
Ah bon ? Il y a un débat ? Abruti que je suis, j’avais justement l’impression que Nicolas Sarkozy avait réussi à enterrer toute discussion, notamment parlementaire, sur la question…
Pour garantir que "demain, ce sont des généraux français qui siégeront dans le saint des saints de l’Allied Command Transformation où se conçoivent, notamment, les nouveaux systèmes d’armement".
Chouette, chouette, chouette… Nos galonnés dans le saint des saints pour mettre au point de nouveaux systèmes d’armement… j’en frémis.
D’autant que c’est là vil mensonge : la France n’a pas obtenu des Américains de commandement stratégique et n’en obtiendra pas.
Pour affirmer que le retour de la France dans l’Alliance atlantique ne va pas la contraindre à "s’aligner sur ’l’Empire’", puisqu’il est "évident que c’est le contraire qui se produira".
Sic…
Pour clamer qu’il "est non seulement faux mais scandaleux d’affoler, alors, les populations en brandissant l’épouvantail des ’guerres dont nous ne voulons pas et où nous nous trouverons mécaniquement entraînés’".
Voyez comment je suis, stupide membre de cette populace qui se laisse "affoler" sans raisons…
Pour moquer "une France juchée sur les ergots d’une indépendance nationale qui s’est si souvent traduite par des amitiés contre nature (l’Irak de Saddam, l’URSS finissante, sans parler de la trop fameuse ’politique arabe’ du Quai d’Orsay) ?"
Quesako ? On a collaboré avec les rouges ? Dire que je l’ignorais…
Quant à la "trop fameuses politique arabe du Quai d’Orsay", on comprend ce qui motive cette considération. Une défense jusqu’au-boutiste d’Israël qui n’est, à l’évidence, pas pour rien dans l’atlantisme de BHL.
Pour enrôler - contre toute évidence - les morts dans son piètre combat : "Mais que les socialistes (…) se joignent à ce piètre concert, qu’ils tournent le dos, ce faisant, (…) à la mémoire de Mitterrand (qui s’opposa, dès 1966, à la décision du général de Gaulle) (…), voilà qui est plus navrant."
Et c’est sans doute pour cette très bonne raison que Mitterrand n’a pas, en 14 ans d’’exercice du pouvoir, tenté de revenir sur la décision du général de Gaulle…
Et pour constater, démocrate d’élite, qu’il est normal "qu’un Jean-Marie Le Pen ne veuille pas entendre ces évidences" et qu’il est "dans l’ordre" qu’il "soit rejoint par les ’anti-impérialistes’ façon Besancenot".
Et rien sur l’alliance des islamistes et des gauchistes ? Rhôô, cher Nanard, tu me déçois.
Et l’opinion éclairée du taulier de l’Escalier qui bibliothèque a achevé d’emporter le morceau, avec cette jolie conclusion que d’aucuns jugeraient ironiques : "Sachant que la paranoïa s’accorde très bien avec l’exercice de facultés intellectuelles bien supérieure à la moyenne, et que l’OTAN est aussi une fourmilière de grands cerveaux qui ont renoncé au prix Nobel de la Paix, on peut trouver cela bien excitant…"
Eheh… c’est ça : je suis tout excité !
Haymarket toto 1ere classe
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Sujet: La ville de Strasbourg transformée en bunker pour le sommet Sam 28 Mar - 13:13
La ville de Strasbourg transformée en bunker pour le sommet de l'OTAN
LE MONDE | 27.03.09 | 15h39 • Mis à jour le 27.03.09 | 20h00
Les barrières Vauban ont disparu de Paris, et pris le chemin de Strasbourg. Cinq mille barrières métalliques, soit 50 % du stock, ont été prêtées par la préfecture de police pour la protection du Sommet de l'OTAN prévu les 3 et 4 avril, dans la capitale alsacienne. Vingt-huit chefs de l'Etat y sont attendus, dont le président des Etats-Unis Barack Obama. Mais aussi 40 000 à 60 000 manifestants associatifs, politiques et radicaux.Jamais, pour l'organisation d'un grand événement, le dispositif de sécurité n'avait atteint ces proportions. Depuis le 20 mars, et jusqu'au 5 avril, la France, pour ce 60e anniversaire de l'Alliance atlantique, est sortie de l'espace Schengen et le contrôle aux frontières a été réintroduit. Au total, 11 000 policiers et gendarmes vont être déployés à Strasbourg, dont 85 unités mobiles de maintien de l'ordre - 45 compagnies de CRS sur la soixantaine que compte la métropole et 40 unités de gendarmes, dont certaines rappelées de Guadeloupe -, des effectifs du renseignement, de la police judiciaire, des brigades fluviales, des laboratoires de police scientifique ambulants. Batteries anti-aériennes, murs anti-émeutes, blindés sont prévus. Il y aura même la Garde républicaine avec 75 chevaux ! Trois PC de sécurité seront mis en place. Le dispositif devrait être confirmé par la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, sur place, lundi 30 mars. Par comparaison, le 60e anniversaire du débarquement en Normandie en 2004, en présence de nombreux chefs d'Etat et de la reine d'Angleterre, avait mobilisé 65 unités mobiles. Le G8 d'Evian en 2003, 60. "La venue d'Obama fait flipper tout le monde", remarque un responsable policier. Les Allemands, co-organisateurs du sommet à Kehl et Baden-Baden, ne sont pas en reste : ils ont annoncé une mobilisation de 14 000 policiers. Certains, d'ailleurs, travailleront sur le territoire français dans le cadre des accords de coopération. Strasbourg est déjà sur le pied de guerre. Aucun accord n'a encore été trouvé pour le trajet de la manifestation des anti-OTAN. Le village, lieu de rendez-vous traditionnel des altermondialistes où sont attendues 6 000 personnes, a eu toutes les peines à trouver sa place, au sud de la ville. La préfecture avait demandé 20 000 euros de caution aux organisateurs... Deux zones, rouge et orange, ont été délimitées dans le centre-ville où la circulation sera très réduite. Chaque résident, ou commerçant, devra se munir d'un badge. La police a prévu d'en distribuer 44 000. Les autoroutes A350 et A35 seront bloquées. Treize établissements scolaires vont être fermés, ainsi que 25 terrains sportifs. La collecte des déchets sera modifiée, les marchés annulés, les plaques d'égout scellées ! Un climat de guérilla s'est installé. Déjà, les drapeaux de "l'ennemi" ont été arrachés : les étendards arc-en-ciel des anti-OTAN ont été retirés par la police des balcons. "Je trouve inacceptable que l'on cherche à brider la libre expression des habitants", proteste le maire (PS), Rolan Ries, relayé sur ce point du PCF au MoDem. Sans parcours officiel encore, la manifestation organisée côté français, avec tout ce que la gauche compte d'associations et de partis politiques, devrait partir du jardin des Deux-Rives. Le cortège allemand, lui, projetait de la rejoindre sur le pont de l'Europe. Voilà pour la partie "officielle". Pour l'officieux, une coordination anti-OTAN, rassemblant la mouvance anarchiste, libertaire et autonome (Fédération anarchiste, Confédération nationale du travail, Alternative libertaire, No Pasaran, Scalp...) se concerte depuis des mois : organisation de stages de désobéissance civile, répétition grandeur nature "d'actions directes non violentes". Une équipe médicale et un bataillon d'avocats (la "legal team") sont déjà mobilisés. Et des conseils fusent : "Apprends à reconnaître les différents types de flics... Ecris-toi sur le bras le numéro de la legal team... Evite de prendre ton téléphoneplein de contacts - merci pour les camarades..." La consigne finale est passée sur Internet : "risque légal faible (...) risque de garde à vue haut." "On a bien compris que le gouvernement voulait jouer la confrontation physique, on utilisera d'autres armes", dit un militant. Dix à vingt actions de blocage sont envisagées avec l'espoir de pénétrer dans les zones interdites. "Ça va être beaucoup improvisé par des petits groupes selon la théorie du chaos", annonce Xavier Renou, du mouvement des Désobéissants. La police s'attend à tout. Certains responsables ont même évoqué de folles actions telles que la coloration symbolique du Rhin...
Haymarket toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Mar 31 Mar - 1:38
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le git gaucho baroudeur...
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Ven 3 Avr - 23:52
Enorme répression policière..... Suite a hier une GAV a été prolongé (apparement)
DEPUIS la fin de l'aprem le camp est encerclé et bloqué....survol d'hélico incessant; grenades lacrymos,assourdissantes et aveuglantes sont tirés....(tazer,falshball....)
de violents affrontements opposent personnes du camp,"témoins"...habitants des environs.... aux forces repressives!! la sortie du camps ets interdite aux groupes de personnes (sup a 10!!!) jusqu'a 11h demain matin!!
plusieurs interpels et on dénombre plus de 20 blessés (tibias..cranes....)!!
SITE ANTIREP! (les infos en "direct" de la bas....)
Haymarket toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Sam 4 Avr - 22:38
Haymarket toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Sam 4 Avr - 23:10
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Dim 5 Avr - 3:19
Haymarket toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Dim 5 Avr - 3:41
Haymarket toto 1ere classe
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Rendez-vous demain à 14 heures devant le tribunal de grande instance de Strasbourg pour soutenir les onze personnes qui passeront en comparution immédiate.
L’adresse du tribunal est :
Quai Finkmatt, BP 1030, 67070 STRASBOURG CEDEX
Le numéro de téléphone du tribunal est :
+33 3 88 75 27 27
Télécopie pour ceux qui veulent envoyer un fax :
+33 3 88 75 29 30
À faire diffuser dans les rézos !
Courriel, 5 avril 2009.
le git gaucho baroudeur...
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Otan hotel ibis des témoignages remettent en cause la version officielle
Communiqué de la Legal Team de Strasbourg.
Incendie de l’hotel Ibis de Strasbourg : la version des faits donnée par la police remise en cause par de nombreux témoignages.
Plusieurs témoignages font état de l’impossibilité de l’origine de l’incendie de l’hotel Ibis par des manifestants. Les vitres et les portes ont été enfoncées par des manifestants, et le mobilier a été sorti de l’hotel pour alimenter la barricade qui se trouvait devant. La police provenant des rues adjacentes de l’hotel a évacué les alentours de l’établissement dans une charge, et a contrôlé l’ensemble de la place devant l’hotel. Il n’y avait à ce stade aucun incendie de l’Hotel Ibis.
Un autre témoignage publié sur internet déclare : "nous étions au 1er rang lorsque les flics ont lancé leur 1ère charge, et ce qui est sûr est qu’il n’y avait aucun signe d’incendie dans l’hôtel à ce moment. ce qui signifie : soit il y avait un petit début d’incendie donc on ne voyait rien de l’extérieur, et dans ce cas il était facilement maitrisable, mais d’après ce qu’on voyait rien de cela, car ni flamme ni fumée, soit la cause de l’incendie ne provient pas des manifestants." Un groupe qui se situait "près de l’église taguée à 50 m des deux bâtiments" témoigne, concernant l’hotel Ibis, qu’ils ont été témoins de "tirs tendus des hélicoptères de fusées gaz lacrymogènes et de fusées incandescences" qui ont touché ce bâtiment avant de s’embraser Sur une video publiée sur youtube, le cameramen déclare à la fin du film " ils les envoient de l’hélico" ( sous-entendu : les fusées lacrymo et incandescantes)
Deux autres témoignages que nous avons recueillis affirment que la police maitrisait l’espace autour de l’hotel Ibis lorsque l’incendie s’est déclaré, et que les manifestants étaient à distance. Enfin d’après plusieurs témoignages la police française aurait renvoyé les pompiers allemands arrivés rapidement sur le site. Au total au moins douze témoignages concordants remettent sérieusement en cause la version des faits avancée par la police, et relayée largement par les médias. Rappelons que la ministre de l’intérieur Mme Alliot-Marie, à propos de l’hotel Ibis a parlé aujourd hui d’ "incendie volontaire" et de "tentative d’homicide volontaire"
. La legal team de Strasbourg recueille d’éventuels autres témoignages. tel : +33 (0)3 68 46 02 62.
De : legal team lundi 6 avril 2009
De plus cet hotel était apparement destiné à la destruction,et appartient à la chaine accor qui collabore avec la machine à expulser les sans pap!!
Citation :
L’hôtel ibis appartenant au groupe accor est attaqué par une centaine de manifestants. Ils s’attaquent à lui car ce groupe collabore aux expulsions des sans-papiers, il a fourni des centre de rétentions. L’administrateur directeur général est membre du Siècle, du club Aspen (fréquenté par Nicolas Sarkozy) et siège au conseil exécutif du MEDEF. Cette action est symbolique, cet hôtel étant destiné à être rasé prochainement.
le git gaucho baroudeur...
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Sujet: OTAN en emporte les black blocs Lun 13 Avr - 13:18
Citation :
Notes sur la journée strasbourgeoise du 4 avril 2009
«L’insurrection désoriente les partis politiques. Leur doctrine, en effet, a toujours affirmé l’inefficacité de toute épreuve de force et leur existence même est une constante condamnation de toute insurrection.»
Frantz Fanon, Les damnés de la terre, 1961.
1
Ce qui s’est passé à Strasbourg était relativement prévisible, et relativement inévitable. Pourtant, comme après chaque contre-sommet qui donne lieu à de belles émeutes, de gauche à droite on hurle au scandale, on accuse les uns et les autres d’avoir laissé faire les émeutier-e-s, de les avoir incité-e-s, ou, encore plus fort, d’avoir machiavéliquement organisé tout ça, dans l’ombre. Tous les partis politiques, y compris à l’extrême-gauche, se font les porte-voix de discours sécuritaires tous plus puants les uns que les autres, déplorant explicitement ou implicitement l’impuissance policière face aux actes émeutiers (voir plus bas, le florilège de citations bien pensantes).
Au final, c’est toujours le même cinéma, avec dans le fond une idée commune à l’UMP et au Parti Socialiste, d’Attac jusqu’au Front National : il est impossible que des gens soient révoltés au point de se lancer d’eux-mêmes dans des pratiques émeutières. Il faut forcément, pour cela, que ces gens soient d’une manière ou d’une autre manipulés.
2
Comme cela a pu être fait en juillet 2001 suite aux grandes émeutes de Gênes lors du sommet du G8, nous le répétons : nous n’avons besoin de personne pour nous révolter et pour lutter. Ce samedi 4 avril 2009, à Strasbourg, si nous avons cassé des vitrines ou mis le feu à des bâtiments qui sont au service de l’État et du capitalisme (douane, banques, station essence, office de tourisme, hôtel Ibis, etc.), si nous avons saccagé des caméras de vidéosurveillance et des panneaux publicitaires, si nous nous sommes attaqué-e-s à la police, ce n’est pas parce qu’une organisation occulte nous y a poussé, mais parce que nous l’avons choisi délibérément.
3
Si nous avons eu autant de facilité à agir, c’est que nous étions plusieurs centaines à le faire, peut-être même plusieurs milliers (les fameux black blocs internationaux !). C’est aussi parce que les flics ne sont pas totalement des robots. Ce sont des humains, eux aussi peuvent ressentir la peur, par exemple.
Et dans une «démocratie», aussi sarkozyste soit-elle, ça ferait mauvais genre de tuer des manifestant-e-s. Parce qu’une des possibilités pour la police de faire taire les émeutes plus rapidement aurait été de tirer à vue. Et autre chose que des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des tirs de flashball… Le 8 avril 2009, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a déclaré que «la priorité du gouvernement était qu’il n’y ait pas de mort». Parce que leur «démocratie» ne se sent pas encore trop en danger.
4
Si nous n’avons pas pu agir ailleurs que dans les quartiers pauvres du port autonome de Strasbourg, c’est parce que nous n’avons eu ni la force ni la finesse de parvenir jusqu’au centre-ville. La police et l’armée ont protégé la fameuse «zone rouge», autrement dit le centre-ville et les quartiers bourgeois de Strasbourg. Mais personne n’est dupe : nous aurions été bien plus redoutables dans ces quartiers riches… Par ailleurs, personne n’est dupe non plus sur le fait que seuls des bâtiments institutionnels ou commerciaux ont été attaqués. Les biens de la population locale n’ont pas été touchés. Nous luttons contre le pouvoir, pas contre celles et ceux qui le subissent.
5
Le discours médiatico-politicien cherche à donner une image de «casseurs nihilistes et sanguinaires» aux black blocs. Pourtant, les pratiques des black blocs ne se limitent pas à des actes de destruction (tout comme nos existences ne se limitent pas aux black blocs, qui ne sont que des modes ponctuels et contextuels de manifestation). Les black blocs pratiquent l’entraide et la complicité avec tou-te-s les manifestant-e-s, dans l’affrontement, l’auto-défense et la fuite face à l’ennemi policier.
Dans l’émeute, se créé une solidarité spontanée et anonyme, authentique au sens où chaque geste n’attend rien en retour. Il y a là deux mondes qui s’opposent dans leurs démarches mêmes : d’un côté, des manifestant-e-s déterminé-e-s qui sont là pour leurs convictions, leurs désirs, leur rage de vivre, gratuitement et pleinement. De l’autre côté, des flics asermentés qui sont là par contrainte et obéissance, pour l’ordre et pour l’argent, ils sont payés pour réprimer et doivent réfléchir le moins possible à ce qu’ils font (le risque de démission serait trop important).
6
Ce qui se discutait lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg nous concerne tou-te-s. Les guerres post-colonialistes menées par les puissances occidentales nous font gerber et la guerre aux «ennemis intérieurs» nous révulse également. Contrôle des populations, gestion des flux migratoires, renforcement des polices, perfectionnement du renseignement et du fichage, c’est contre tout cela que nous nous sommes soulevé-e-s.
7
L’enjeu principal, pour le pouvoir, est de continuer à imposer à tou-te-s la démocratie capitaliste comme unique organisation sociale possible. Et malgré les vies de merde qui sont les nôtres, malgré l’aspect chancelant du capitalisme ces derniers temps, force est de constater que les perspectives révolutionnaires semblent tellement lointaines qu’on ne les imagine qu’avec difficulté. Pourtant, la résignation profondément contre-révolutionnaire de notre époque n’est pas une fatalité. C’est un bel enjeu que celui de réussir à s’émanciper du capitalisme, par la lutte et l’entraide. Et de fait, cette émancipation ne peut co-exister avec le pouvoir capitaliste et étatique.
8
Sachant qu’un autre monde ne peut être possible sans l’anéantissement de la démocratie capitaliste mondialisée, sachant que «toutes les classes dominantes ont toujours défendu leurs privilèges jusqu’au bout avec l’énergie la plus acharnée» (Rosa Luxembourg, Que veut Spartacus ?, 1918), semer le chaos et la destruction (pour reprendre les termes spectaculaires des médias) au sein de ce monde d’oppression et de contrôle social ne nous pose pas de problème. Cela nous semble même insuffisant.
Toute possibilité de transformation révolutionnaire de ce monde ne peut avoir lieu sans rapport de force tangible. C’est aux dominé-e-s de poser de nouvelles bases de vie sociale, sans attendre l’assentiment des dominant-e-s.
9
Ces dernières années ont été traversées par des soulèvements qui inquiètent le pouvoir : émeutes des quartiers pauvres en novembre 2005, mouvement anti-CPE au printemps 2006, émeutes anti-Sarko lors des élections présidentielles de 2007, mouvements étudiants et lycéens de 2007-2008, et dernièrement la quasi insurrection grecque.
Pour ces mouvements comme pour les black blocs qui ont agi à Strasbourg, les médias focalisent sur la jeunesse de ces mouvements, comme pour enfermer la révolte dans un phénomène générationnel (avec toutes les remarques condescendantes qui vont avec : «Vous verrez, dans dix ans, vous aurez oublié tout ça et vous serez résigné-e-s comme tout le monde»). Nous pensons qu’il y a là un danger à dépasser absolument. Une insurrection ne peut être uniquement le fait de la jeunesse (une révolution encore moins) mais, comme la lutte des classes, elle doit être traversée et vécue par tou-te-s, au-delà des différences d’âge, de couleur de peau, de genre, de corporation, etc. Avec une conscience pleine des dominations et des exploitations.
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Si nous sommes parti-e-s du constat que pour renverser le pouvoir, il ne sert pas à grand chose de se contenter de manifester calmement, aussi nombreux soit-on, même à plusieurs millions de personnes, nous sommes également conscient-e-s que s’attaquer à la police et vandaliser des propriétés de l’État et/ou du capital à quelques milliers ne suffit pas non plus. À quelques millions, ça aurait déjà plus de gueule. Toutes les technologies de contrôle et de répression pourraient s’avérer insuffisantes à maintenir la colère généralisée.
Mettons en place et répandons des pratiques communes de résistance, des solidarités concrètes, des moyens de lutte hors la loi et des perspectives révolutionnaires… Tout un programme pour en finir avec le vieux monde et ses technologies d’un futur déjà bien moisi !
Quelque part en fRance, le 8 avril 2009, quelques «casseurs» d’un groupe affinitaire actif parmi les black blocs du 4 avril 2009 à Strasbourg.
Revoltaire vieux de la vieille
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Lun 22 Juin - 16:03
Otan : sursis pour détention de substances incendiaires
OTAN - Ils avaient été placés en détention provisoire pendant un mois et étaient soupçonnés d'avoir voulu confectionner des cocktails Molotov. Lundi, le tribunal correctionnel de Strasbourg a finalement requalifié les faits reprochés à trois jeunes Français originaires de Tours de "détention de substances incendiaires sans motif légitime". Ils écopent de quatre mois de prison avec sursis, des peines conformes aux réquisitions du procureur. "C'est la montagne qui accouche d'une souris", commente l'une de leurs avocates. Dénoncés par les vigiles d'un supermarché, les prévenus avaient été interpellés le 3 avril, à la veille de la grande manifestation anti-Otan, en possession de deux bouteilles d'alcool à brûler et de deux bouteilles de pétrole. Leur premier procès, au mois de mai, avait conduit le tribunal à constater la nullité des poursuites pour des raisons de procédure. Le parquet, qui avait requis à l'époque 10 à 12 mois de prison ferme, avait décidé de reprendre les poursuites. T.C. vu sur le journal de Rothschild version alsacienne... http://www.libestrasbourg.fr/actu/2009/06/otan-peines-de-sursis-pour-d%C3%A9tention-de-substances-incendiaires.html
Revoltaire vieux de la vieille
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Mar 28 Juil - 19:44
Lundi 27 juillet 2009
Solidarité : Procès en appel des emprisonnés du contre-sommet de Strasbourg
Communiqué de presse de la Legal Team Anti Répression - Strasbourg
En avril 2009, plus de 30.000 personnes se sont mobilisées contre le sommet de l’OTAN pour dénoncer les modes d’action guerriers de cette structure militaroéconomique.
Pour étouffer toute contestation, un dispositif sécuritaire disproportionné avait été déployé : la ville de Strasbourg était totalement assiégée.
Comme prévu, la présence massive policière et militaire a donné lieu à une violente répression débouchant sur des arrestations arbitraires et des procès de quelques lampistes pour l’exemple.
À ce jour, nous comptons encore sept prisonniers encore détenus pour avoir affirmé leurs convictions par leur présence lors de cet évènement. Après une comparution immédiate expéditive en avril, trois d’entre eux, Jan, Philippe et Mathias de nationalité allemande, qui contestent leur condamnation, passent enfin en appel respectivement les 29 juillet, 5 et 19 août, au Tribunal de Colmar (9 avenue Raymond-Poincaré). Ils ont déjà purgé la presque totalité de leur peine.
Nous invitons tous les journalistes à être présents dans la salle d’audience et nous appelons le maximum de personnes à se joindre à un casse-croûte de solidarité et de soutien devant le Tribunal dès 9 heures !
Le 27 juillet 2009.
Voilà les dernières nouvelles de strasbourg. On leur souhaite bon courage.
source: le jura libertaire
manou toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Jeu 30 Juil - 19:06
Citation :
Pendant dix ans, j'ai couru avec le black bloc, saisissant chaque opportunité, chaque moment où nous étions suffisament forts pour mener des émeutes, et remplir l'air du son des vitres cassées et des moulinets de bâtons, des odeurs tenaces de l'adrénaline, de l'essence, de la testostérone et des gaz lacrymogènes. Pendant dix ans, j'ai pris parti pour la “diversité tactique” et poussé à la radicalisation : des mouvements sociaux aux luttes sociales et à la guerre sociale. Alors il est difficile pour moi d'écrire ce texte...
Pendant les journées contre l'OTAN à Strasbourg, j'étais toujours à l'intérieur ou à proximité des actions de type black bloc, parce que c'est là que va mon affinité. Selon moi, il était approprié de réagir à la complicité policière dans une nouvelle mort au cours des manifs du G20 à Londres. Nous avions raison d'être véners de la manière dont la manifestation avait été reléguée dans une zone industrielle et coupée en deux par des milliers de flics sur la frontière franco-germanique. J'ai soutenu la décision de combattre la police pour essayer de briser l'espace dans lequel ils nous avaient enfermés avec leurs négociations et leur armes de contrôle des foules, et d'essayer ainsi de mener nos actions quelque part où cela faisait plus de sens, et cela m'a remplie de joie de voir le poste-frontière brûler.
Même l'action à l'Hotel Ibis m'a réjouit. C'est un sujet plus complexe : je ne pense pas que nos actions de ce samedi (et peut-être en général) vaillent de prendre le risque de blesser grièvement des personnes. Mais quoi qu'il en soit, j'ai compris que personne n'avait été blessé dans cette action, et il est important de se remémorer que l'hotel en question était partie prenante du sommet de l'OTAN. C'était un des 5 hôtels qui avait été publiquement mis de côté pour loger les milliers de journalistes qui étaient là pour couvrir les “célébrations”, ainsi qu'un lieu d'où la police espionnait les manifestants. Donc même en ignorant les profits qu'Ibis fait sur les expulsions de sans-papiers, il est difficile de dire que ce n'était pas une cible légitime.
Mais malgré tout cela, les expériences de cette semaine m'ont laissé un sentiment de malaise et de confusion. Nous avons pris le dessus sur une marche pacifiste pour la faire ressembler à une guerre... Nous avons utilisé l'espace du campement, bouffé à la cuisine collective et chié dans les toilettes. Mais comparé aux évènements et campements autogérés auxquels j'ai participé auparavant, notre implication dans le village s'est limitée cette fois ci principalement à boire des bières, à nous retrouver discrètement pour de petites réunions d'actions fermées, ou à combattre les flics autour du campement, construire des barricades enflammées, et à faire que ça ressemble à une guerre... Et à travers tout ça je me suis retrouvée à me questionner de plus en plus sur la manière dont nos actions se reliaient à nos visions politiques, à nous-mêmes, à nos rencontres avec d'autres et à nos “valeurs”.
Je ne dis pas que nous avions tort d'agir de la manière dont nous l'avons fait. Je suis critique depuis fort longtemps de notre tendance à mettre tellement d'énergie à construire “une industrie de services activistes” (soutien légal, équipes médicales, organisation du campement, médias indépendants...), jusqu'à ce qu'il n'y ait pratiquement plus personne pour mener à bien les actions (qui deviennent à la fin de plus en plus symboliques). Dans ce sens, Strasbourg offrait en partie un changement plutôt bienvenu. Mais notre arrogance m'a perturbée. Je ne voyai pas d'intérêt autour de moi à participer au reste, à expliquer, ou au minimum à montrer une simple reconnaissance du fait de faire partie d'une dynamique commune. Une dynamique commune dans laquelle des gens qui se préoccupent de différents élements permettent à une action globale de se mettre en place et d'avoir une force de frappe. La focalisation, peut-être le seul intérêt était dans la confrontation violente. Et nous semblions regarder de haut toute personne qui le questionnait où ne semblait pas immédiatement comprendre pourquoi nous agissions et pensions de cette manière.
Comme d'habitude, dans les journées qui ont suivi la manifestation de Strasbourg, les leaders des partis politiques momifiés de la gauche ont dénoncé et se sont dissociés de la “minorité violente”. Les pacifistes ont de leur côté expliqué que leurs actions avaient été ruinées par des hooligans “apolitiques”. C'est toujours frustrant de lire ce genre de commentaires, et cela crée facilement la division entre “eux” et “nous”, qui nous permet à notre tour de descendre en flammes les “démocrates” et les “réformistes” qui mènent leur actions pacifiques et retournent ensuite à leur confortable vie bourgeoise. Mais dans le même temps j'étais gênée par le manque de respect ou d'intérêt montré par les participants aux black blocs pour les autres participants aux actions anti-OTAN, tout particulièrement parce que si un certain nombre d'entre eux auraient pu mener leurs actions à bien sans nous, nous ne pouvions entreprendre nos actions sans eux.
Bien sûr, nous sommes “sexy”, tous en noir, offrant une nouvelle pose de riot-porn aux caméras. Mais nous n'étions qu'une petite partie d'un ensemble. C'est d'ailleurs assez ironique que les participants aux black-blocs qui critiquent tellement les médias, soient aussi les premiers à accepter la tendance à faire du bris de vitrine et de l'incendie de poubelle, l'unique focus de la journée. Il est pourtant important de reconnaitre que sans l'infrastructure mise en place par les organisateurs du campement (que nous avons surtout consommé), sans le boulot extrêmement tendu de l'équipe légale qui a pu nécessité certaines négociations avec les flics et le fait de créer des pressions politiques et juridiques (ce que nous méprisions), et sans la protection physique et politique offerte par la présence de milliers de manifestants dont beaucoup avaient des visions politiques et des manières d'agir différentes des nôtres, il n'aurait pas été possible de brûler la frontière, de détruire les caméras ou d'attaquer la police de la manière dont nous l'avons fait.
J'ai vu des groupes de pacifistes, des personnes plus vieilles, des gens avec des enfants qui courraient dans tous les sens terrifiés par les lacrymos, les flash-balls, mais aussi les pierres qui leur tombaient dessus (parce qu'il y a toujours des personnes qui ne regardent pas vraiment où elles lancent, ou des idiots qui tirent sur les premiers rangs depuis l'arrière.). Et pour la première fois je me suis demandé ce que l'on pouvait ressentir quand on était à l'extérieur du black bloc.
Nous nous sommes organisés en réunions chuchotées, en petits groupes fermés et paranoïaques. Si vous n'êtes pas à l'intérieur, il n'y a quasiment aucune possibilité de participer. Toutefois nous portons nos actions au sein d'espaces (comme la manif) où elles affectent directement des personnes qui n'ont pas eu d'opportunités de dialoguer, de douter, de débattre, ou de décider. Et nous attendons d'eux qu'ils en assument les conséquences. Nous attendons d'eux qu'ils ne critiquent pas publiquement, mais nous ne leur donnons que peu d'opportunités pour critiquer en privé. Nous attendons d'eux qu'ils ne se dissocient pas de quelque chose dont ils n'ont pu, de fait, s'emparer, ni dans la préparation ni dans la mise en acte. Nous attendons d'eux qu'ils respectent nos positions politiques et nos formes d'actions, tandis que nous nous comportons souvent d'une manière qui suggère que nous n'avons ni respect ni intérêt quant aux leurs.
Je ne suis pas une hippie. Je ne suis pas une pacifiste. Je ne crois pas que les Etats, les multinationales, les armées et la police, vont un jour, si elles sont confrontées à suffisament d'information et de persuasion, être convaincue de baisser les armes, de renoncer à leurs pouvoirs et leurs assauts à l'encontre de la terre et de ceux qui la peuplent. Je ne pense pas que les manifestations pacifiques “marchent”. En fait, je ne suis pas non plus convaincue que les actions violentes “marchent”, puisque notre violence sera toujours moindre que la leur, du fait de leur accès aux nouvelles technologies, à la main d'oeuvre et aux armements. Mais je suis prête à faire les deux puisque nous devons nous battre de toute manière ou baisser les bras.
Je ressens que je suis sûrement plus vieille que beaucoup des personnes qui ont participé aux black blocs à Strasbourg. Je viens de la génération qui a pris les rues et a combattu dans une sorte de pure joie démente au milieu des années 90. J'imagine que je viens d'une période d'innocence : avant la mort de Giuliani, avant qu'ils nous appellent des terroristes, avant que toute notre créativité soit absorbée dans le spectacle du “mouvement de masse” aux bloquages d'heiligendamm, où dans le vide politique des forums sociaux. Je me remémore un temps, où nous croyions dans l'avenir et où nous sentions même quelquefois que nous avions des choses à gagner. Dans ce contexte, la “diversité tactique” renvoyait à une volonté de prendre en considération toutes les formes d'actions possible pour atteindre nos buts. Mais pour ça il nous fallait des buts.
Dernière édition par manou le Jeu 30 Juil - 19:07, édité 1 fois
manou toto 1ere classe
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Sujet: Re: STop L'otan , strasbourg avril 2009 Jeu 30 Juil - 19:06
Citation :
Une des choses qui m'a perturbée à strasbourg était le sentiment de ne plus être vraiment sûre de quels étaient nos buts. Les personnes impliquées dans les tactiques de type black bloc ne semblaient pas intéressées par le bloquage du sommet, ou dans la mise en place d'actions moins prévisibles, mais seulement par la manifestation. Selon nos propres analyses, les manifestations sont souvent un maigre substitut à l'”action directe”. Mais nous avons concentré notre énergie à créer l'espace ou la situation au sein desquels nous pourrions faire une émeute (même si le seul endroit où nous pouvions le faire était une zone industrielle située à des kilomètres de tout). Le succès ou l'échec de l'action, semblait-il, pourrait se mesurer au nombre de pierres lancées, de poubelles brûlées, de vitres cassées, où de flics blessés.
Les émeutes cessent alors d'être une tactique et deviennent une fin en soi. Dans ce cadre, nous n'avons pas besoin d'argumentation politique pour défendre ou définir nos actions. Nos actions sont notre argumentation politique : elles ne recquièrent pas plus de contextualisation que le capitalisme lui-même dans toutes ses formes, et elles s'auto-définissent et parlent pour elles-mêmes.
Cela a des aspects positifs. La politique devrait venir des trippes et pas seulement de la tête. Mais si nous nous référons seulement des appels aux armes poético-insurrectionalistes comme “Appel” où “A couteaux tirés” pour définir ce que nous faisons, nous finissons par abstraire nos actions de la réalité. Quand je suis revenue à la maison j'ai relu un livre que j'avai entamé il y a longtemps, l'”amant du démon : sur la sexualité du terrorisme”, de Robin Morgan (une ex-wheathermen). Elle y décrit un certain processus de radicalisation des luttes :
« [celui-ci] conduit à une dynamique de “la fin justifie les moyens”. Comme les abstractions se mettent à proliférer, les thématiques originelles de luttes sont enclines à être oubliée entièrement... De la rhétorique, un territoire, des outils, des armes, des uniformes deviennent les fêtiches de la combattivité masculine... L'orientation – de vivre pour une cause – par exemple combattre pour une meilleure qualité de vie – se referme vers le fait de mourrir pour une cause. La violence. Ceux qui la remettent en question sont des traîtres. Une politique de l'espoir devient une politique du désespoir. Le but devient maintenant beaucoup trop abstrait pour être atteint et la virilité ne peut se satisfaire de moins. Le cynisme surgit, tout comme les stratégies orientées sur la provocation et la polarisation. Ce qui visait autrefois à un triomphe humain se dirige maintenant vers une défaite de puriste. L'Etat ne peut que nous en être reconnaissant. »
Le tableau qu'elle décrit est sombre, elle voie la violence politique comme une impasse. Selon elle, en étreignant la violence, nous nous condamnons à reproduire les schémas du patriarcat, de l'autoritarisme et des systèmes de valeur masculins dans nos actions, nos relations et nos collectifs jusqu'à une fin amère. J'ai rejeté ce bouquin comme de la merde pacifiste quand je l'ai lu pour la première fois, mais aujourd'hui certains de ses arguments me font réfléchir.
Quelquefois, je ressens que nos faiblesses, notre manque de direction et de projections, crée une culture où nous nous enfermons dans une esthétique politique (pas même une idéologie!) et où nous limitons nos actes et nos paroles aux formes d'actions qui sont perçues comme suffisament combattives/guérrières pour être acceptables. Nous devenons imperméables à la complexité. Nous ne laissons pas de place aux doutes ou aux questionnements. Il n'y a pas d'assemblées ouvertes, pas de forums, pas de portes-paroles et notre seule forme de communication politique se situe dans nos actions et les images qu'elles projettent. Nous nous structurons dans l'image de la guerilla en bande sombres, nous donnons un sens symbolique à ce qui n'est souvent que de l'action violente indirecte (et s'oppose parfois à l'action directe non-violente)... Mais nous devrions être capable d'être honnête et sincère quant au contenu de ce que nous faisons ou nous allons finir par n'être plus constitué que d'images..
Sous l'ombre d'un chêne, nous communiquons par des chuchottements. Ma mâchoire est tendue par le frisson de la conspiration...et par la fierté. Le secret et l'importance que se donne ce groupe est contagieuse. Dans ma frustration, cloîtrée par le désert de l'existant, je suis gagné par leur pouvoir, leur langage et leur conviction arrogante d'avoir raison. Mon besoin de faire quelque chose, quoi que ce soit, est séduit par leur combattivité. Alors j'apprend vite, à parler ce langage de la violence, avec confiance et en cachant mes doutes et mes ambivalences, comme ils le font.... mais aujourd'hui j'observe les visages de mes compagnons, les lèvres serrées et promptes à désapprouver, prompts à condamner ceci et cela, cette brèche dans la sécurité ou cet échec dans la combattivité, ou de simples démonstrations de faiblesse. Et je ressens un besoin inattendu, obstiné et anti-autoritaire de dire à voix haute “J'ai peur”.
Et peut-être est-ce parce que je vieillis (et que je vois que les visages autour de moi changent : certains camarades qui se fatiguent, dépriment, disparaissent tandis que l'âge moyen de ceux qui prennent les rues reste identique), où peut-être est-ce parce que derrière ma cagoule, je suis toujours une femme. Et que ça vous plaise ou non, en tant que femme dans nos milieux j'ai travaillé dur pour obtenir mes “qualifications au combat”, pour dire les choses justes, et pour me prouver à moi-même et aux autres régulièrement à l'épreuve du feu. Mais même à présent, les valeurs de l'insurrection au masculin, de la conviction idéologique inébranlable et de la capacité à faire mal pour la cause ne me viennent pas toujours “naturellement”.
Et si nous ne sommes pas honnêtes avec nous-même, si nous cachons continuellement nos sentiments et nos faiblesses, nos déprimes et nos intimités derrière des masques et des postures guérrières, alors nous nous auto-limitons. Nous nous empêchons d'analyser notre position réelle et de savoir ainsi dans quelle direction aller ensuite. Dans ce cas nous ne sommes plus en train de gagner mais de perdre. C'est seulement en reconnaissant et en comprenant les problèmes que nous traversons que nous pouvons commencer à chercher des solutions. J'écris ce texte parce que je ressens que nous avons besoin de communiquer quelque chose de plus que l'arrogance de la jeunesse et des images de guerre.
J'ai trouvé excitant d'être dans les rues avec les gars de la banlieue d'à coté, qui speedaient et donnaient la direction sur leurs scooters, confortés par notre présence dans le fait de prendre les rues à ce moment là aussi. C'était fort et cela faisait sens de se confronter aux flics ensemble. La violence peut (et c'était le cas en l'occurence) unir et aider à construire des liens. Je doute en l'occurence que ces gars auraient été très intéressés si nous avions déambulé dans un défilé pacifique à travers leur quartier en distribuant des tracts sur l'OTAN.
Toutefois, j'étais aussi perturbée à d'autres moments par un type de tranchant que je ressentais dans l'atmosphère. C'était parfois présent dans la rue, et peut-être encore plus dans le campement, où aiguisé par l'alcool, cela ressortait en petits combats de chiens macho se confrontant pour établir la hiérarchie de la journée... Peut-être que je ne suis pas assez nihiliste mais je me débat avec les contradictions que cela fait surgi en moi.
J'ai envie de sortir de nos milieux pour rentrer en contact, interagir et agir avec d'autres, pour trouver les terrains communs qui nous permettent de détruire ensemble la prison de néon et de plastique dans laquelle se comprime notre quotidien. Mais si nous nous mettons à fêtichiser sans recul critique la combattivité des bandes, des “banlieues”, l'incarnation de la “rage du peuple”, si nous orientons nos actions vers certains type de violence sans leur donner plus de contenu, alors nous ne devenons pas si différents des supporters de foot et des gangs qui se donnent un temps et un lieu pour un combat prévu (samedi après-midi à la manif, au lieu d'après le match !). Pour le dire simplement, il y a des dynamiques, des valeurs et des attitudes qu'il ne m'intéressent pas de reproduire, quel que soit leur authenticité de “rue”.
Cela m'intrigue de comprendre pourquoi certaines personnes sont attirées par un type particulier de pensée politique et d'actions. Je sais pour ma part combien je trouve séduisant l'”uniforme” des autonomes, comment je me sens stimulée par un black bloc, et combien j'aime les actions secrètes. Mais quelles sont les valeurs esthétiques, culturelles et genrées sur lesquelles reposent cette attraction ? D'où viennent-elles ? Où mènent-elles et qui servent-elles ?
Je ne suis pas en train de suggérer que nous devrions quitter la voie dans laquelle nous nous trouvons, pas le moins du monde, seulement que nous la poursuivions avec précaution, considération et une compréhension de la manière dont elle agit sur nous. Nous devrions constamment pouvoir analyser la manière dont nous réagissons à nos actes, ce que nous avons besoin de mettre en place collectivement et personellement pour les mener à bien et la manière dont cela affecte nos relations et attitudes envers les autres.
La violence – quels que soit ceux qui l'utilisent – a des répercussions sur la “santé” affective, pas seulement de ceux qui vont la recevoir au final, mais aussi de ceux qui la génèrent, quel que soit leurs objectifs et leur idéologie. Je n'ai aucune sympathie pour le pacifisme en tant qu'idéologie. Je ressens par contre un besoin à ce que nous nous entraidions à combattre ardemment pendant plus longtemps et avec une meilleure “santé” personelle et collective. Le fait de choisir le chemin de la violence aux prix de risques personnels et collectifs, implique de se donner une culture de sécurité dont certaines des caractéristiques inhérentes sont l'exclusion, la paranoïa, les non-dits et un tissage relationnel au sein duquel des parties importantes de votre vie doivent rester cachées et ne peuvent être partagées. Cela entraîne des tensions et des sentiments particuliers (de la jalousie, de l'insécurité, le fait de se donner des critères de valorisation parfois très réduits, ou de ne pouvoir partager ce que l'on fait). C'est une voie dans laquelle on peut parfois paradoxalement se retrouver à traiter les gens dont les visages nous sont pourtant familiers, non comme des camarades, mais comme des ennemis potentiels. Je pense que cela a un impact important sur nous : sur la manière dont nous considérons les autres et nous mêmes.
J'ai peur que de poser ces doutes et ces questions entraîne que je sois rejetée. Mais des valeurs aussi “non-guerrières” que l'empathie, l'ambivalence, la réflexion, et le fait d'ancrer nos comportements dans le personnel et le réel, sont politiques aussi. Je vais donc prendre le risque de ce rejet et écrire. J'espère que ce texte sera pris comme une auto-critique et pas comme une attaque. J'espère que quelques unes de ces idées trouveront un terrain fertile pour générer des débats : pour briser nos images et scruter la substance en deça.
Nous vivons des temps passionants. La résistance devient de plus en plus évidente face aux crises économiques, écologiques, sociales et politiques qui ébranlent le monde, et il semble que les Etats et corporations ne cherchent même plus à dissimuler la figure véritable du capitalisme, de la guerre et du contrôle social. Le changement (dans un sens ou dans un autre) pourrait bien s'avérer inévitable et il va nous falloir combattre en son sein, que nous aimions cela ou pas. Dans ce contexte, j'écris avec espoir et avec le désir de rechercher des réponses à la question posée par des amis grecs au pic des révoltes de décembre 2008 :