Vers la convergence, la coordination et l’extension des luttes
Collectif contre les patrons voyous et licencieurs.
Guy Eyermann, ex-porte parole des Fabris en lutte
Chers camarades
Pour différentes raisons (en particulier sa venue
tardive près d’un mois et demi après la fermeture et le début de
l’occupation de l’usine), la manifestation du 30 juillet à
Châtellerault en solidarité avec les New Fabris n’a pas été suffisante
pour empêcher que le dénouement du conflit se fasse au détriment des
travailleurs et au profit des patrons voyous, ceux de New Fabris mais
surtout ceux de PSA et de Renault eux-mêmes.
Organisée en plein milieu de l’été, alors que beaucoup
d’entreprises étaient déjà en congé, le nombre de délégations venues de
Châtellerault et de la Vienne, mais aussi et surtout de bien d’autres
régions de France, a cependant souligné le sentiment d’avoir été
abandonnées qui domine dans beaucoup d’entreprises en lutte.
Car depuis longtemps, mais encore plus ces 12 derniers
mois, c’est bien de l’isolement qu’ont aussi été victimes les salariés
des entreprises qui subissent des licenciements, des plans sociaux ou
des fermetures de site.
Cette manifestation a également prouvé que beaucoup sont prêts à passer à l’action concrète à condition qu’on fasse appel à eux.
Elle a prouvé enfin l’importance d’établir des liens à
la base, entre les entreprises elles-mêmes, afin de permettre de
susciter la réaction de tous et de toutes quand l’une de ces
entreprises est attaquée. Or tout le monde le sait, les attaques qui
redoublent déjà en cet été vont encore se multiplier à la rentrée.
C’est pourquoi les Fabris ont lancé le 30 juillet l’idée d’un collectif contre les patrons voyous et licencieurs.
A ce collectif, des délégations présentes le 30 juillet
ont déjà dit qu’elles étaient prêtes à apporter leur adhésion comme
celles de la CGT Ford Blanquefort ou de l’intersyndicale CFDT-CGT-CFTC
de Freescale à Toulouse.
C’est également le cas d’autres entreprises qui ne
pouvaient pas être présentes à la manifestation comme la CGT
Merlin-Gerin dans les Alpes, la CGT Michelin à Cholet, la CGT Philips à
Dreux, la CGT IBM à La Gaude ou encore le Collectif de Résistance
Ouvrière qui regroupe plusieurs entreprises de la Meuse et de la Haute
Marne (Sodetal, Mc Cormick, Ellat, Ebrex, Rocamat).
Et davantage encore, ces 2 dernières semaines, de
nombreuses délégations ont affirmé leur intérêt pour l’initiative des
Fabris : la CGT Molex à Villemur, la CGT SKF à Fontenay Le Comte, SUD
Renault à Guyancourt, la CGT PSA Saint-Ouen, la CGT Continental à
Compiègne, la CGT de la Caisse Des Dépôts, l’USM CGT des chantiers
navals de Saint-Nazaire, la CGT et la CFDT de TDF (Télédiffusion De
France), le syndicat FO du centre d’appels du Club Med à Saint Ouen, la
CGT Renault Cléon, etc.
Cela confirme la nécessité de celle-ci. Nous entendons bien la maintenir et la développer.
Le but de cette lettre est de confirmer les premiers liens noués entre nous, voire de les établir.
Ce sont ces liens qui permettront au collectif de
remplir d’abord son rôle d’informateur (faire connaître aux autres la
situation de chaque boîte menacée) et peut-être ensuite celui
d’organisateur de l’action (relayer les appels et les propositions
d’action et de lutte d’ensemble qui pourraient être lancés à partir de
telle ou telle boîte menacée).
Pour renforcer et confirmer le réseau que nous avons
commencé à tisser avec cette idée de collectif, nous aurons
certainement à proposer prochainement une rencontre entre nous qui
pourrait se faire autour d’une des équipes militantes représentant une
entreprise adhérente au réseau.
Et d’ores et déjà nous proposons de soutenir toutes les
initiatives, quelles que soient leurs modalités et leurs formes, qui
veulent contribuer, comme la nôtre, à aller dans le sens de la
convergence, de la coordination et de l’extension des luttes comme le
débat-concert organisée le 5 septembre à Blanquefort par la CGT Ford ou
la manifestation du 17 septembre à la Bourse de Paris appelée par les
fédérations CGT de la Chimie et de la Métallurgie.
En espérant que votre réponse sera que, comme nous,
vous souhaitez renforcer nos liens afin que nous ne restions plus
rester isolés chacun dans notre usine, bureau ou chantier face à des
patrons et un gouvernement qui eux sont fermement unis comme l’a montré
l’alliance Estrosi-PSA-Renault contre les Fabris.
Fraternelles salutations
Guy Eyermann,
ex-porte parole des Fabris en lutte
http://www.millebabords.org/spip.php?article11943