Une crise sans fin, une misère affective anamorphosée, et l’Empire, vaste toile de dispositifs – répressions et normalisations – qui ne connaissent aucune frontière, aucune barrière et qui continuent de croître silencieusement, écrasant les intensités politiques. Bon, dans ce substrat que l’on appelle contexte historico-politique,nous sommes à Rennes, ville gauchiste, ville tertiaire, ville emmerdante et moche. Mais également ville d’affrontements, de confrontations politiques et d’énergiesconspiratrices en tout genre contre ce monde. Mars 2009, mouvement étudiant. Enième. Mais mouvement sans nom. Mouvement où les revendications ne peuvent circonscrire les énoncés politiques tellement est périmée la mascarade démocratique.
« Vive la grève. Bloquons tout »
Alors on décide de certaines actions. On arrête. Tous les flux de marchandises ; de travail, de déplacement, de télévisions… nous décidons de les perturber. Arrêter pour commencer à penser et changer. En même temps, on s’entraîne. Ras-le-cul de se faire taper par dix bacs alors que l’on est 150. On fait des soules aussi. Ce vieux sport médiéval : 2 équipes, 2 buts, pas de règles. Tout ça pour s’éprouver ensemble, apprendre à bouger, décider et se battre ensemble. Et tout ça en même temps que la construction de l’occupation du Hall B de feu la fac Rennes 2. Maintenant, c’est Rennes Troie avec son occupation qui commence à expérimenter une singulière manière de vivre le communisme. Donc, Il est grand temps de prendre parti dans la guerre en cours, dans cette bien curieuse guerre que nous vivions et où il ne nous est pas donné d’affronter les forces ennemies, trop immatérielles et changeantes. Par contre, nous ferons tomber tous les obstacles étatiques, tous les agents réactionnaires, toutes les morales. Nos racines dans la terre, rhizome vivant, vibrant détruisant le béton de la métropole, nos branches emmellées aux mille teintes de verts, foisonnantes et ardentes construisant le communisme. Détruire et construire, un même processus, un même mouvement. Lier sans cesse nos gestes et nos paroles. Trouver. Se trouver. Cette aventure est raliable, rejoignable pour tout enfant perdu en déroute. Tu n’as plus qu’à venir contribuer à l’affinité révolutionnaire. Ramène-toi. Tu nous trouveras au hall B.