Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 autonomie ouvriere et groupes autonomes

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punkastor
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MessageSujet: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 16:57

Citation :





Nous diffusons ce texte pour mémoire.
Il date de
décembre 1977 et a été trouvé dans une revue alternative de la toute fin des
années 70. Il émane d'un militant de la revue « Camarades », très
inspirée par les thèses de l' « autonomie ouvrière » italienne. Cet
article permet de se replonger dans le paysage des luttes sociales et
politiques de la fin des années 70 et de voir que le thème, fondamental, de
l'auto-organisation, de l'autonomie des luttes est récurrent dans le mouvement
social.

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punkastor
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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 16:58

Citation :


AUTONOMIE OUVRIERE ET GROUPES
AUTONOMES

Citation :





Parmi
les « autonomes » on trouve ceux pour qui leur existence suffit à
soi-même, et qui regardent d'un oeil soupçonneux toute tentative de
« généraliser ». Il en est aussi qui se réclament de
« l'autonomie ouvrière », ou « prolétarienne » voire même
« populaire » (1). Qu'est-ce à dire ? Cette référence
correspond-elle à un coup de chapeau en passant à la tradition - lutte de
classes oblige ! - à un projet précis, et dans ce cas à quelle réalité
concrète dans les usines, dans les bureaux ?


Le
caractère très vague de l'expression « autonomie ouvrière » peut
susciter bien des questions. Dont celle-ci, non la moindre : autonomie
ouvrière, certes, mais qu'est-ce que la classe ouvrière aujourd'hui ?


D'autre
part le terme est employé dans presque tous les groupas traditionnels de
l'extrême gauche, en particulier par la LCR, l'OCT. Aussi mérite-t-il quelques
éclaircissements (2).


Disons
que dans l'extrême gauche on s'accorde en général à donner une définition
essentiellement politique de l' « autonomie ouvrière » - et non
l'appréciation de son rôle productif et économique. Tout le monde a été frappé
par le caractère anti-institutionnel que revêtaient les grandes luttes
ouvrières. Un exemple célèbre : le non des ouvriers de Billancourt en juin 68
au protocole d'accord de Grenelle présenté par les syndicats à la
« base ».


Ce
phénomène s'est manifesté plus particulièrement dans l'éclosion de grèves qui
tournent à l'épreuve de force avec le pouvoir central : Saint-Nazaire de 1955,
grève des mineurs en 1963 à Decazeville dont on a pu dire qu'elle marquait la
fin du grand vide créé par l'arrivée du gaullisme en 1958 (3). Dans ces
cas-là, l'autonomie des ouvriers, de leurs intérêts par rapport à l'Etat et à
ses exigences de développement (reconversion, compression du salaire) devient
la donnée cruciale.

Autonomie anti-institutionnelle donc par rapport à
l'Etat, à la bourgeoisie, mais également par rapport au Mouvement Ouvrier
traditionnel. Particulièrement par rapport aux syndicats lorsque ceux-ci
signent des accords qui garantissent contre certaines augmentations de
salaires, ou autres avantages des périodes de « paix sociale » et
donc des formes détournées de limitation du droit de grève. Plus les syndicats
étaient forts, représentatifs et responsables, plus l'autonomie ouvrière a pris
la forme de « grèves sauvages » qu'on opposait ainsi aux grèves
« programmées », à ces ballets « réglés » qui permettent
parfois aux patrons d'écouler leurs stocks d'invendus. Dès 1962 les
« grèves sauvages » ont éclaté partout en Europe (4).
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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 16:58

Citation :





En
France la division des syndicats en familles politiques (CGT, CFDT, FO et CGC
et CFTC) a bloqué ces formes d'accords, sauf dans le secteur public (contrats
de Progrès de 1972 à 1976). Aussi les « grèves sauvages » ont pris la
forme de conflits violents éclatant dans des endroits où n'existaient pas de
fortes « traditions de lutte » ni une implantation syndicale
puissante. Ce sont ces conflits qu'on s'accorda plus tard - et les sociologues
du travail ne furent pas en reste – à qualifier de véritables signes
annonciateurs de Mai 68, la plus grande grève sauvage de l'histoire du
capitalisme avant la journée du 13 mai (5) et le ralliement des
syndicats.

L'autonomie ouvrière à partir des années 60 ce fut
aussi la découverte de la grande usine comme centre nerveux du développement
capitaliste. Pour beaucoup ce furent les premières interventions aux portes des
usines. En 1967 on s'occupait beaucoup du « révisionnisme
soviétique » de la Chine et du Tiers Monde. Les tiers-mondistes parlaient
de l' « intégration » de la classe ouvrière dans le centre du
système. Pour eux, l'élément de rupture fondamentale ne pouvait venir que des
luttes de libérations nationales du prolétariat de la périphérie, en Amérique
Latine notamment. Les groupes qui furent confrontés à un titre ou à un autre à
l'intervention d'usine (6), surtout après le choc ouvrier de 1968,
n'avaient pas toujours des idées très précises ni très cohérentes sur le rôle
des luttes ouvrières au cœur du système capitaliste moderne, mais ils
dépassaient dans les faits, et dans la dynamique amorcée, la simple propagande
d'une « révolte » pour essayer d'organiser des luttes concrètes des
ouvriers sur leurs besoins. En cela l'expérience des groupes gauchistes de la
fin des années 60 n'a plus rien à voir avec les expériences terriblement
minoritaires des années 50.
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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 16:59

Citation :





On
arrive là au troisième aspect de l'autonomie ouvrière, sur lequel il semble
difficile de trouver des divergences très fortes : les revendications
matérielles des ouvriers, leurs formes de lutte ont rapidement tranché avec les
conflits classiques gérés habituellement par les syndicats. Des revendications
qui semblent aller de soi aujourd'hui, y compris pour le Parti communiste, mais
qui à l'époque faisaient figure de provocations : par exemple les augmentations
égales pour tous
contre la structure des divisions hiérarchiques
soigneusement entretenues parmi les ouvriers, la réduction forte de l'éventail
hiérarchique, la lutte contre les petits chefs, contre les cadences, le passage
massif dans les catégories supérieures sans division par ancienneté, par
qualification (7). Formes de lutte aussi : cortège interne dans l'usine
pour récupérer un point de vue global sur ce qui se passe dans la boite et
briser les divisions techniques et politiques du travail. Grève bouchon où les
ouvriers profitent d'un point névralgique de la chaîne ou de la production pour
bloquer toute l'usine, et se relaient pour perdre le moins possible de salaire
dans des grèves générales coûteuses et inefficaces. Refus de déléguer
ses revendications, leur formulation, ou la grève et l'occupation à des
« responsables » du syndicat. Le fonctionnement en Assemblées
générales, l'élection et la révocation immédiates de comité de grève, toutes
ces formes n'ont pas été simplement étudiantes. Elles ont constitué des armes
de l'autonomie ouvrière. Combien de fois a-t-on entendu lors de séquestration
de patrons : nous sommes tous des délégués ! Violence en riposte au chantage
patronal, séquestration, occupations, piquets de grève contre les jaunes,
destruction de voitures appartenant au personnel d'encadrement, sabotage (Cool,
coulage des cadences responsables des accidents de travail (comme à Usinor
Dunkerque par exemple), toutes ces formes n'ont pas connu la vogue de quelques
actions spectaculaires ; elles sont passées « dans les mœurs ». La
mise en lieu sûr du « trésor de guerre » des LIP pour avoir un poids
face à la liquidation de l'entreprise en 1974 n'est apparue
« légitime »qu'au bout d'un long processus.


Jusque-là
tout le monde est d'accord dans l'extrême gauche. Pourtant toutes ces luttes ne
sont guère caractérisées de façon précise. On parle toujours de la classe
ouvrière révolutionnaire en général, de « l'ouvrier de la résistance au
fascisme » pour les maos de la GP, de l'ouvrier « débarrassé de la
tutelle des bureaucraties syndicales » pour les trotskystes. Rares encore
sont les forces politiques qui, vers 1972, commencent à chercher à percevoir de
façon plus précise le protagoniste de ces luttes : un sujet historique précis
un peu moins vague que l'ouvrier mythique de la mauvaise conscience étudiante
et/ou stalinienne, ou traditionnellement communiste (9). Pourtant l'idée
est dans l'air et surtout dans la rue ! Les grèves d'OS au Mans et à
Billancourt en 1971, les grèves immigrées en 1973 et surtout la grève générale
contre le racisme lancée par le Mouvement des Travailleurs Arabes le 14
septembre 1973 après les émeutes de Grasse (printemps 73) marquent l'éclosion
d'une autonomie précise. Les luttes des femmes surgissent en tant que telles
dans les usines ou les grands magasins (Nouvelles Galeries à Thionville),
parallèlement aux luttes pour l’avortement.

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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 16:59

Citation :





Les
problèmes d'unité, de solidarité active dans les luttes (comité de soutien,
coordination entre les boites) apparaissent de plus en plus liés à ces
problèmes de structure interne de la classe ouvrière, ce qu'un courant
au départ assez limité de l'autonomie appelait le problème de la
« composition de classe » (10).


Qu'ont
à voir ensemble, à se dire, à Billancourt par exemple, les ouvriers OS, à 95 %
immigrés, qui vont monter les voitures sur les chaînes de l’île Seguin et qui
rentrent par la porte Zola à partir de 6 heures du matin et de 13 heures en
équipe, et les ouvriers français de l'outillage ou de l'entretien en majorité
français, qualifiés, syndiqués à la CGT et travaillant aux horaires
normaux ? N'y a-t-il pas des classes ouvrières (11) ?


D'une façon générale quel est l'ouvrier autour duquel se
bâtit l'hypothèse d'une organisation révolutionnaire des ouvriers ? L'ouvrier
professionnel qualifié sur lequel le PCF s'est construit ? L'ouvrier masse
(l'OS des grandes concentrations ouvrières) ? Quelle est la couche de classe
ouvrière qui est porteuse des intérêts qui frappent le plus efficacement le
système, et celle qui défend des positions qui ne divisent pas les ouvriers de
façon irrémédiable ? Ce n'est qu'assez tardivement, vers 1975, en plein
dans la crise que l'on a commencé à prêter attention dans l'extrême gauche à
toute une série de comportements ouvriers que seuls les tenants de l'autonomie
ouvrière défendaient comme des comportements politiques. Les patrons se
plaignaient depuis fort longtemps de l'instabilité de la main-d'œuvre (turn-over)
(12) du coût de l'absentéisme (13), du vol (14) du travail
au noir, des ouvriers qui font perruque - c'est-à-dire qui utilisent les
machines du patron pour fabriquer des pièces qu'ils revendent pour leur compte,
bref de tous les comportements d'appropriation de temps libre, et d'argent, de
richesse sociale, en même temps que de refus du travail (15).


Une
anecdote qui en dit long sur le décalage entre certaines interventions
« politiques » et le comportement autrement politique des
ouvriers : des camarades de Vive la Révolution qui avaient formé La
Base Ouvrière de Flins
racontaient qu'ils avaient cru que c'était
directement à cause de leur intervention que la direction avait fait entourer
de grilles le parking à l'entrée de l'usine. Renseignement pris c'était pour
mieux surveiller le vol de véhicules très pratiqué par les ouvriers !

On répondra certes, et on répondu souvent, que ces
comportements ouvriers sont individuels et que l'on ne voit pas très
bien en quoi ils rentrent dans un projet organisé, dans l'autonomie ouvrière.
Réponse partiellement inexacte, car lorsque ces comportements se répètent à des
milliers d'exemplaires, ils traduisent bien une donnée de base, une réalité
matérielle plus importante que tous les discours, toutes les adhésions à un groupe.
C'est d'elle qu'il faut partir pour mesurer à sa pleine dimension le peu
d'intégration des ouvriers et des prolétaires dans le système.
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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:00

Citation :





Mais
une question se pose alors. Ces comportements aussi objectifs que la
production de tonnes d'acier, de km d'autoroutes existent-ils à l'état de force
organisées en tant que telles ?




Groupes autonomes d'usine et autonomie
ouvrière








Nous
avons insisté sur l'ensemble des phénomènes visés par l'idée d'autonomie
ouvrière. II serait absurde de réduire la force matérielle de celle-ci aux
groupes extrêmement limités qui se proclament « autonomes » en tant
que tels, surtout avant 1976. Certes quelques groupes d'idéologie libertaire ou
ultra-gauche ont fait référence à l'auto-organisation des travailleurs eux-mêmes,
en particulier sur les lieux de production bien avant cette date (16)
mais le débat qui s'est produit ces dix dernières années a débordé,
heureusement, cet horizon ultra-minoritaire quel que soit son intérêt
intrinsèque


Le
problème clé en ce qui concerne la situation française est celui de la continuité
des structures de lutte
qui surgissent lors des conflits autour d'un noyau
de militants actifs. En 1970 par exemple il ne restait plus grand chose des
comités d'action ou des comités de lutte qui avaient fleuri en Mai 68
(Catarpillar à Grenoble, Comité d'Action Citroën à Ballard, etc.). A la
différence de ce qui s'est produit en Italie depuis 1962 (17) il n'y a
pas eu de continuité d'organisation révolutionnaire extra-syndicale de
masse dans les usines (nous ne parlons pas des cellules du PCF ni des
squelletiques sections du PSU puis du PS, encore moins des cellules Lutte
Ouvrière, LCR, OCT ou marxistes léninistes). Les véritables relais de
l'organisation ouvrière se sont situés dans un cadre qui dépassait l'usine en tant
que telle. L'ouvriérisme n'a jamais menacé les tentatives d'organisation des
ouvriers sauf dans des secteurs marginaux (Presse, journaux). C'est une donnée
permanente en France : les ouvriers ont plutôt conquis des positions de force en
dehors
de l'usine, en se servant de tout ce qui se passait à l'extérieur
pour gagner ce qu'ils ne parvenaient pas à imposer dans le rapport de
production (18).


Dans
la constitution de l'autonomie de classe ces dernières années ce sont plutôt
des structures extérieures à l'usine qui ont servi de catalyseur, de lieux de
rassemblement. Ainsi l'expérience du Secours Rouge dans le bassin minier du
Nord autour du journal La Cause du Mineur (19) ainsi l'expérience
des comités Vérité-Justice dans la région Rhône-Alpes. C'est l'histoire des
Comités de Lutte d'Atelier qui est la plus parlante à cet égard. En tant que
structure réunissant divers groupes d'usine, ceux-ci n'ont fonctionné que comme
relais d'une autonomie précise : l'initiative autonome des immigrés qui en
formaient la composante majeure. Les victoires remportées ont concerné presque
toujours des problèmes d'ensemble. Lutte contre le racisme dans le quartier
contre lequel on débraye en usine, lutte des sans-papiers pour la carte de
travail, problème prioritaire pour pouvoir lutter pour des augmentations de
salaire, comme à Margolide ; lutte contre les circulaires Marcellin-Fontanet,
et plus récemment lutte des foyers Sonacotra contre les augmentations de loyers
(20).


Sur
le plan des moyens d'organisation dans l'usine, c'est le plus souvent la
constitution de sections syndicales ou de comités d'entreprises dans des
petites boites, la création d'une section syndicale immigrée - généralement
CFDT, mais pas toujours - face au syndicat des français - ou enfin la formation
de réseaux autour de militants syndicaux mais insérés activement dans le
mouvement de la communauté immigrée. Du côté français, même chose. Bien des
conflits ont montré après l'exemple célèbre du joint Français en Bretagne, que
les réseaux territoriaux (comités de soutien, association locales, liaison
ouvriers paysans, lutte des autonomistes régionaux) pouvaient s'opposer
efficacement au pouvoir des firmes multinationales décentralisées en Province
et dont le siège social restait à Paris ou à l'étranger.


Dans
les facteurs d'organisation de l'autonomie ouvrière, dans la composition de
classe on doit donc inclure la combativité qui traverse, innerve le réseau
social qui entoure l'usine. L'exemple le plus frappant : cette grève générale
de Laval en octobre 1973 où en un mois la totalité des entreprises de la région
immédiate se sont mises en grève pour la parité d'avantages (21) sans se
préoccuper des canaux traditionnels de diffusion des revendications (branches,
secteurs), ni de compétences des syndicats respectifs pour négocier. Ce sont
ces éléments qui constituent la véritable organisation invisible des
ouvriers
: celle qui fait qu’une lutte au lieu de mourir aux portes de
l'usine est connue 50 km à la ronde.


Une
grande partie de l'autonomie ouvrière qui restait et reste encore partiellement
organisée dans la gauche syndicale, bien qu'en rupture avec les perspectives de
cette dernière, s'est manifestée par des luttes diffuses en dehors du simple
cadre de l'usine, autour d'une maison, autour d'un journal, autour d'une
initiative ponctuelle (22).


II faut dire toutefois qu’aucune force d'usine issue des
anciens comités de lutte de 1968 ne parvint à marquer des points décisifs parmi
la gauche syndicale très animée par le PSU à l'époque (23) et très sensible
à l'influence du mouvement des délégués en Italie (24).


En
revanche à partir de 1972, en même temps que l'émergence d'un sujet ouvrier
beaucoup plus précis plusieurs débats eurent lieu sur les objectifs et les
formes d'organisation de l'autonomie ouvrière. Sur l'organisation autonome des
immigrés, ses rapports avec les Français, avec les ouvriers français, avec les
syndicats, avec les organisations nationales immigrées à partir de 72-73 (25)
; en 1974/75 lors de la lutte des sans-papiers au rassemblement national de
Montpellier (26) ; depuis 75 à propos du comité de coordination des
foyers Sonacotra. Sur l'organisation autonome des chômeurs en 1974-75 (27) sur
celle des Maîtres Auxiliaires à partir de 1973. A partir de 1 975 on assiste à
la constitution de petits groupes autour d'un journal dans certaines
entreprises en particulier dans les services (Journaux, Imprimerie, Caron
Ozanne, Assurances, PTT) (28). Le phénomène s'accélère du fait de la
volonté de militants de divers groupes d'extrême gauche de ne pas se laisser
enfermer dans de multiples divisions sur leur lieu de


travail.
La crise des groupes qui ont du mal à retenir des militants qui s'autonomisent
de plus en plus par rapport à leur organisation (l'exemple des Taupes Rouges
pour la Ligue Communiste en est un exemple) est un facteur de plus de ces
tentatives de regroupement. La crise pèse aussi ; les possibilités de trouver
d'autres emplois plus intéressants se raréfient ; les ouvriers et les employés
sont donc plus enclins à rester sur place et donc à se battre au lieu d'aller
chercher mieux ailleurs. De ce fait la dynamique de formation de groupes à
partir des usines, mais surtout des services - qui sont moins soumis à la
répression patronale systématique, en est facilitée.


Un
dernier facteur joue en ce sens, et c'est loin d'être le plus négligeable. Le
pari de la gauche syndicale de faire de la CFDT le lieu de rassemblement de la
gauche révolutionnaire ouvrière parait bien être un échec. La répression
amorcée par le gouvernement contre les Comités de Soldats fin 1975 s'est
poursuivie par le démantèlement des positions conquises par les
« gauchistes » dans tes syndicats et par les « basistes »
non structurés dans un groupe « politique » (29). Ce pari, qui
avait été celui de Lip et de toute une partie des maos, qui retrouvaient le
courant des Cahiers de Mai, est sorti très amoindri du renforcement de l'Union
de la Gauche, de la progression énorme du PS. La récente rupture de l'Union de
la Gauche ne l'a pas placé dans une position plus confortable, en raison de son
hostilité à la CGT et au PCF. Quelques expériences récentes montrent les
possibilités de regroupement dans les entreprises en même temps que les limites
des « groupes autonomes » existants jusqu'alors (30).

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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:00

Citation :





L'exemple
du Collectif Autonome de la BNP de Paris qui s'est créé dans la foulée de la
grève victorieuse de 76-77 est intéressant. Ce collectif regroupe ceux qui se
sont retrouvés à la pointe de la grève, syndiqués en majeure partie à la CFDT
bien qu'en rupture à peu près totale avec cette dernière, militants sortis des
organisations (31). Le secteur où est né la grève et ce collectif est
celui de l'informatique où les employés travaillent en 3 x 8 (ils ont gagné une
semaine de repos après 3 semaines de travail posté après la grève). II s'agit
là d'un secteur complètement industrialisé du tertiaire. Le problème
essentiel de ce collectif est de parvenir actuellement à représenter une
alternative par rapport à la gauche syndicale dans l'entreprise aussi bien sur
les problèmes internes aux banques (rationalisation, décentralisation, contrôle
idéologique et militarisé sur de petites unités destinées à remplacer les
concentrations dangereuses qui ont permis en bloquant l'ordinateur central de
la banque aux informaticiens de gagner la grève} que sur les problèmes généraux
qui se posent en dehors de la BNP. Ainsi lors de la dernière grève des
nettoyeurs du métro parisien, en juin, ce collectif s'est joint à d'autres
collectifs autonomes pour aider les immigrés à organiser des piquets volants contre
les entreprises de nettoyage appelées par la RATP pour briser la grève.


Deuxième
exemple ! autonomie ouvrière à Peugeot-Sochaux. Elle traduit deux composantes.
La première dans la tradition des groupes autonomes de l’après-Mai se
caractérise surtout par un travail propagandiste de dénonciation du rôle des
syndicats, des partis politiques et de l'insuffisance des groupes
révolutionnaires. Elle regroupe plutôt des militants français, très rompus à la
« critique de la marchandise » et à celle du « salariat ».
Son rôle dans l'organisation de la lutte, son poids dans l’usine semble faible (32).
L'autre composante regroupe des militants immigrés provenant pour certains du
MTA (33) qui interviennent dans les foyers où des grèves ont eu lieu
depuis un an (Foyer AMAR) aussi bien qu'à l'usine et dans les grands ensembles
de Montbéliard (par des sketches sur le " million des immigrés ») (34).


La
grève de Mai-Juin 1977, sans doute la plus importante qui ait secoué Sochaux
Carrosserie et Mécanique depuis Mai 68 a été pour cette composante une leçon.
II n'a pas été possible de faire apparaître un pôle capable d'empêcher les
syndicats (la CGT comme la CFDT) d'enterrer la grève le plus vite possible. Les
problèmes essentiels ? Problèmes d'objectifs matériels précis, mais surtout
problèmes de forces disponibles, d'organisation de pratiques capables de créer
la rupture vu l'encadrement militarisé que Peugeot fait peser d'autant plus
durement autour de l'usine que la firme sent que la situation risque de lui
échapper des mains (grève des cycles à Beaulieu en 75, grèves des intérimaires
Nota en décembre 1976, grèves de loyers dans les foyers, perte de contrôle du
marché du travail régional).

En Mai 77, après plus de huit jours de débrayages
quotidiens avec petits cortèges à la mécanique, et où des militants de
l'extrême gauche avaient joué un rôle actif, les syndicats avaient bloqué la
proposition d'extension immédiate à la carrosserie au profit d'une grève
générale dans tous les établissements Peugeot reportée à la grève nationale.
Grève générale à laquelle la CGT et la CFDT avaient laissé s'associer ta CFT
allant jusqu'à lui laisser une porte d'entrée pour distribuer ses tracts. Comme
prévisible la grève générale fut un échec total ; la maîtrise ayant militarisé
complètement la surveillance des ateliers pour éviter te démarrage d'une action
longue. Un délégué CFDT écœuré alla jusqu'à dénoncer nominalement dans un tract
de son atelier, les contremaîtres, ingénieurs et cadres qui surveillaient les
ouvriers. Ce qui ne s'était jamais fait à Sochaux. Et ce qui lui valut d'être
désavoué et exclu de son syndicat.
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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:01

Citation :





Aussi
bien dans l'usine, que dans les foyers où les intérimaires Nota ont dû
organiser le blocus total des routes menant du lieu d'habitation à l'usine lors
de leur grève en décembre 76, l'autonomie ouvrière est confrontée à des
problèmes d'organisation et de riposte à la violence patronale. Sous peine de
retourner à une logique de groupe propagandiste minoritaire. Cette composante
immigrée de l'autonomie nous résumait ainsi ce problème qu'elle posait :
« A quoi ça sert de parler d'autonomie ouvrière, si sur les initiatives
pratiques on est en retrait par rapport à ce qui se faisait il y a deux ans ou
quatre ans. Même si ceux qui agissaient avaient des idées mao ou de gauche syndicale ? ».


Et
ce ne sont pas les récentes attaques à coup de coktail molotov des foyers
Sonacotra en grève (35) ni les charges des CRS à Strasbourg, ni les
expulsions de militants immigrés à Besançon qui peuvent faire penser le
contraire (36). Ces problèmes dominent d'autant plus les débats autour
des regroupements dans des coordinations des groupes ouvriers d'usines en
dehors du cadre syndical ou strictement liés à une organisation d'extrême
gauche (37) que les conflits sont devenus nettement plus durs : aussi
bien dans le secteur privé dès décembre 75 (déménagement des machines à Renault
Billancourt) que dans le secteur public avec le blocage des contrats de progrès
(cf. la dernière grève à l'EDF). L'un des révélateurs de cet état de choses fut
la grève de Chausson en 1975 (38).


Clarifier
les objectifs de lutte, opposer aux propositions syndicales une plate-forme
cohérente semble une exigence ressentie partout par les groupes, réseaux
autonomes d'usine, déjà formés ou en voie de le faire (39). Mais les
initiatives de ripostes concrètes aux violences patronales restent
indubitablement à l'arrière plan des débats portant sur des regroupements de
force à niveau national (40). Le regroupement des
« autonomes » qui s'est effectué autour de la répression en RFA en
automne 77 n'est pas si éloigné des problèmes de l'autonomie ouvrière pour
sortir des expériences encore très limitées des groupes autonomes d'usine.





Décembre 77

Un militant de Camarades



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MessageSujet: Re: autonomie ouvriere et groupes autonomes   autonomie ouvriere et groupes autonomes Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:01

Citation :





(1)
Citons sans prétendre être exhaustifs; des revues ou journaux où s'expriment
ces idées :
Front libertaire des
luttes de classes
(OCL), Jeune Taupe
(Pour une intervention Communiste) ;
Combat
pour l'Autonomie Ouvrière
fusion d'Autonomie Ouvrière et d'Injure
Sociale
, Lutte de classe, pour le pouvoir aux travailleurs
(CLAT),
Camarades, etc.


(2) La référence croissante à ce terme chez certaines
composantes issues du trotskysme (PSU-AMR, OCT) et plus particulièrement chez
les CCA (Comités Communistes pour l’Autogestion) traduit un phénomène nouveau.
On consultera aussi les textes d'orientations de la tendance minoritaire de
l'OCT avant son dernier congrès de décembre 1977. Pour les polémiques que ce
mot suscite dans les groupes marxistes d'ultra-gauche, cf. Révolution Internationale Organe du
courant communiste international en France, nov. 1977, n°43 p. 8.


(3)
Sur tous ces points indispensables à une compréhension historique précise de l'
« autonomie ouvrière » on consultera la collection complète de la
Revue
Socialisme ou Barbarie, ainsi que le Bulletin Pouvoir Ouvrier de 1966 à 1968. La réédition des textes de Chaulieu-Cardan Castoriadis
et de Lefort n'inclut malheureusement pas les comptes rendus de grèves. On
consultera également
Informations
et Correspondance Ouvrière
issu du
départ de Lefort de
Socialisme ou
Barbarie
.


(4) Phénomène européen, et pas seulement italien. Mai
68 dans ses premiers jours (aéronautique, construction automobile), Mineurs du
Limbourg en 1970, métalos allemands en 1969, grève des mineurs en 1972. Aux
Etats-Unis les grèves « sauvages » (wild cat strikes) ont débuté dès
la fin du premier New Deal en 1937, à Détroit notamment.



(5) Citons Rhodiaceta, Saviem de Caen,
Renault Cléons en 1967.



(6)
Essentiellement tous les groupes d'extrême-gauche, et plus spécifiquement les
« maos » (VLR et GP). Une mention spéciale doit être faite aux
Cahiers de Mai qui marqua considérablement ceux qui essayèrent d'aborder l'enquête
ouvrière et l'intervention d'usine de façon systématique, et sans référence à
un groupe, parti.



(7)
Exemple le P 1 F pour Tous, ou Classe 9 maxi pour Tous à Renault en 1973.



(Cool
Cf. pour le sabotage le mot d'ordre : a A mauvaise paye, mauvais travail "
et les rééditions multiples du livre du syndicaliste révolutionnaire Emile
Pouget
Le Sabotage.


(9)
Citons comme premier pas dans cette direction sous l'influence italienne l'
Outil des travailleurs 1973 (GOP), et La lutte da classes en France,
1974,
Stratégie du refus,
Matériaux pour l'intervention n°8.



(10) Cf. Camarades,
Première série, n°1, avril-mai 1974.


(11)
Cf. à propos de la grève de Bi1lancourt de 1973 la discussion qui se produisit
entre les tenants d'une grève surtout ouvrière (/a direction maoïste des
comités de lutte d'atelier) et ceux qui y voyaient surtout le problème
prioritaire d'une grève
immigrée. Cf le dernier rapport de stage des comités de lutte
d'atelier Janv. 74 ; cf. aussi les tracts du Collectif Immigrés, et
12 millions d'immigrés, Feuille de Lutte, nov. 1973.


(12)
Les ruptures de contrats de travail chez les immigrés par exemple ; la mobilité
ouvrière qui va vers /es salaires les plus forts et vers les conditions de
travail les moins dures était très forte avant la crise. Elle explique la
difficulté d'organiser des noyaux stables ouvriers dans des entreprises où
certains secteurs étaient quasiment entièrement renouvelés en deux ans.
Actuellement bien qu'en baisse ce comportement subsiste : des taux de rotation
de personnel de 25 % par an ne sont pas rares.



(13)
Quant au coup que l'absentéisme ouvrier est capable de porter au fonctionnement
économique du système, il suffit de rappeler ici qu'il était estimé à 220
millions de journées de travail en 1975. Estimation INSEE. Pour mémoire la
grève de Mai 68 est estimée à 150 millions de journées de travail perdues. Le
gouvernement a décidé récemment de s'attaquer à ce « fléau » pour
lui, sur le modèle de ce que faisaient certaines associations patronales dans
le Nord (visites de médecins au domicile), en réduisant !es possibilités de
profiter des allocations maladies à un taux intéressant. Cf. Rapport
Heilbronner, Matin de Paris, 10 sept. 1977.



(14)
Sur les grands chantiers du Bâtiment ces pratiques de réappropriafion prennent
des dimensions massives. Pour une enquête sur ce phénomène dans l'industrie,
cf. Michel Chemin, Libération du 8 février 1977
Les vols dans les entreprises, un libre service de 20
millions de clients
.


(15)
Sur ce thème, cf.
Les ouvriers
contre l'Etat : Refus du Travail
(1973) qui n'est ni le
droit à la paresse
simplement, ni
encore moins l'
Allergie au travail du docte sociologue Rousselet qui voudrait redonner
goût au travail.



(16)
Cf. les articles de la Base Ouvrière paru dans
Les Temps Modernes.


(17)
Sur le caractère unique de l'expérience italienne cf. le bilan de l'ouvriérisme
italien fait dans le Dossier Spécial des
Temps Modernes sur
l'Italie, 1977. Janvier-Février 1978. L'Espagne est aussi un cas à pan en
raison du caractère illégal de l'organisation syndicale moderne jusqu'à la fin
du Franquisme.



(18) Exemple historique : aucun des grands partis de
gauche, la SFIO et le PCF, ne s'est constitué à partir des luttes
ouvrière ;, constitué à partir des luttes parlementaires ou de leurs
avatars (scission de la II Internationale en 1922) ils se sont ensuite
implantés dans la classe ouvrière. Autre exemple plus rapproché : c'est en mai
68 et en 1974, année des élections présidentielles, que les ouvriers ont
décroché malgré la crise des augmentations de salaire les plus fortes (16,5% en
1974). Le caractère extrêmement réactionnaire du patronat français explique
aussi la faiblesse du mouvement syndical français qui a dû attendre 1968 pour
voir reconnaître partout les sections syndicales d'entreprises (et encore dans
les usines de plus de 99 ouvriers) pour
les élections de représentants du personnel.


(191
Cf l'interview de Joseph Tournel. Les Mines, in
l'abolition du salariat pour l'autonomie ouvrière.


(20)
Sur l'autonomie d'objectifs et de forme d'organisation des immigrés des foyers
Sonacotra cf. l'interview du Comité de coordination in
Camarades
n°1 de la nouvelle série.



(21)
Cf. Laboratoire de Sociologie de !a Connaissance (LSC)
La grève et la Ville ; Femmes et immigrés, des
travailleurs marginaux ? Les grèves en Europe occidentale ; Le travail et
après ?
(Cordes).


(22)
Cf. pour !e premier cas
La Maison
Peinte
à Nanterre ; pour le second
cas : APL-Bretagne , ouest -Informations CPPAP 54.701 ; pour le troisième cas
Vérité Rhône-Alpes : Réflexions à quelques-uns au sein
d'un groupe de personnes issues du comité antifasciste de Grenoble
(à la suite de la manif organisée contre le meeting
militariste du sergent Dupuy) ; et puis à partir de 1976 la floraison
d'initiatives contre le nucléaire qui a servi à des collectifs territoriaux de
regrouper les ouvriers de ces zones, même si ce n'était pas sur des axes
concernant spécifiquement les usines.



(23)
Surtout par !es tendances marxistes léninistes qui sortirent progressivement du
PSU à partir de 1971 : la Gauche Révolutionnaire, la Gauche Ouvrière et
paysanne (GOP) devenue Pour le Communisme, puis à nouveau Gauche Ouvrière et
Populaire pour enfin se fondre avec Révolution dans l'OCT.



(24)
Voir 1a publication des thèses du
Manifesto dans Faire
(3).



(25)
Polémique portant sur un refus de l'unité abstraite des immigrés avec la
« classe ouvrière française » quand celle-ci se résumait en fait aux
syndicats qui refusaient de reprendre en compte les revendications posées par
les immigrés. Cette polémique opposa aussi bien les MTA aux maos devenus
syndicalistes avec la lutte des LlP au sein des Comités de Luttes d'Atelier et
de la dissolution de
La Cause que des collectifs immigrés aux CUFI (Comités
Unitaires Français Immigrés) dominés par la GOP. Les positions respectives des
uns et des autres lors de la grève générale contre le racisme du 14 septembre
1973 fut le révélateur des problèmes. Cf. le document
Les Immigrés dans la lutte de classe, Collectif Immigrés.


(26)
Cf, le document pour le Rassemblement de Montpellier
Pour un soutien effectif de !a lutte des travailleurs
immigrés
.


(27)
Sur ce point cf le matériel produit _Par le
Collectif Chômage et le Comité de chômeurs du XVème (1975-1974) ; Chômeurs et Droit, in Actes n°10, 1976 ; Camarades, n°2-3, 1ère série ;
l' officiel du Chômage, n°2 et n°3 ; Politique Hebdo n° 163 ; Libération
du 3.1.75 et du 9.1.75,
Camarades, n°2, nouvelle série.


(28)
Des luttes dans le secteur des Assurances en mai 68 et après avaient vu la
naissance de groupes autonomes (cf. ICO déjà cité), Cf. pour un exemple parmi
d'autres de regroupement autour d'un journal
L'interdit
au Central téléphonique du 3ème Arrondissement de Paris et dernièrement la mise
en place d'une coordination parisienne des Commissions travailleurs des PTT;
Front Libertaire n°80, 10/25 déc.


(29)
Pour un point de vue global sur les idées de la « gauche syndicale »
on se reportera au
Cahiers de Mai déjà cités ainsi qu'à la Gazette Ouvrière (96, boulevard de Ménilmontant) ainsi qu'au point de vue défendu par
l'équipe des Cahiers de Mai rentrée à
Libération.


1977-
Autre exemple de tentative de faire circuler l'information entre des petites
usines, a partir de la province:
Petite
Boite... grande exploitation
,
Lutter, BP 1902, Orléans



(30)
Les exemples que nous citons ici ne sont certainement pas les seuls. La
connaissance systématique de l'autonomie ouvrière en France supposerait une
enquête ouvrière et pas simplement un tour de France des luttes. Enquête ouvrière à chaud
lors des conflits, sinon on est presque toujours renvoyé aux instances de repli
des ouvriers, c'est-à-dire aux structures syndicales et traditionnelles).
Enquête
militante d'autre part car on ne mesure les forces réellement
actives au delà des querelles idéologiques qui donnent toujours une
désespérante impression de morcellement qu'autour de propositions concrètes qui
permettent à cette « autonomie ouvrière » de s'exprimer, de représenter
une indication pour d'autres situations d'usine ou pour l'ensemble du mouvement



(31)
Cf. les tracts du Collectif autonomes BNP ainsi que son journal : l’
Auto-journal,
n° l, décembre 1977. Voir n° 83 de
Front Libertaire (OCL)
Autonomes BNP et CFDT.



(32)
Comme en témoigne le tract publié par
Combat pour l'autonomie ouvrière, n°1, novembre 1977, p. 9-10. Pour une approche similaire : Groupe autonome ouvrier de Clermont Ferrand in Jeune
Taupe
, PIC n°15. Mai-Juin 77.


(33)
Sur un bilan de l'autonomie ouvrière à Peugeot Montbéliard cf.
Camarades,
n°2, nouvelle série, pp. 34-38, le bilan tiré par ces camarades de la grève des
cycles à Beaulieu.



(34)
Le million des immigrés : somme proposée par Stoleru pour acheter le retour des
immigrés au chômage chez eux moyennant pertes de leurs droits (retraites,
allocations de chômage, et carte de travail et de séjour).



(35)
Attentats revendiqués par le Groupe Délta. Qu'il s'agisse de fascistes ne fait
aucun doute. Mais comme dans le cas de l'offensive raciste en 1973,
l'extraordinaire sûreté avec laquelle l'affaire des otages du Polisario a été
gérée par l'Etat immédiatement contre la communauté immigrée arabe en France et
particulièrement algérienne, puisque c'est elle l'armature essentielle de la
lutte des Sonacotra, en dit long sur celui à qui profite le crime : en
l'occurrence le terrorisme d'Etat anti-ouvrier.



(36)
Sur la question de la violence ouvrière dans l'usine et dans les quartiers,
débat qui s'est posé depuis 1973, cf. le document
Etat de la discussion en cours dans le groupe
usines-quartiers de paris

(quelques mois avant la grève des sans papiers de la rue Dulong 1974).



(37)
Ces coordinations doivent-elles regrouper les syndiqués, les non-syndiqués ?
Les entreprises en lutte ou toutes les entreprises ? Les usines en butte à
un problème bien précis ? (fermeture). L'échec de la coordination proposée par
Lip des entreprises autour de la défense de l'emploi, s'est prolongé également
par celui de ;a coordination du PMRT (Pour un Mouvement Révolutionnaire des
Travailleurs) autour de la région lyonnaise. cf. encadré de Joseph Tournel. Cf.
aussi l'échec d'une tentative dans la Région parisienne autour de quelques
usines du Nord-Ouest autour de
Commission
Ouvrière
.


(38)
« C'est pourquoi il nous faudrait définir le plus rapidement possible des
axes de luites immédiates et à long terme ainsi qu'une plate-forme politique
plus précise » concluaient des militant OCL à propos de la coordination
des travailleurs des PTT mise en place en décembre 77 (
Front Libertaire n° 80); cf aussi PRMT Luttes à Berliet Saint-Priest sur les
classifications, avril 76. Sur la question des classifications et la
clarification des objectifs de l'autonomie ouvrière cf
Camarades
n°4-5, p. 12 - 18 juin 77.



(39)
Cf. Bilan de la grève Chausson dans
Camarades, n°4, 1 ° série. Voir aussi l'encadré extrait de
Commission Ouvrière.



(40)
Ce qui explique en particulier les réticences des groupes ou réseaux sortis
d'expériences des groupes gauchistes mais avec de fortes pratiques, vis-à-vis
d'un regroupement national sur de simples plates-formes, tels que le propose
Combat pour l'autonomie
Ouvrière
par exemple.




Théorie Marxienne et Autonomie Ouvrière







• Ouvrier et Capital. Mario Tronti (Christian Bourgeois
Editeur)



• Les autoréductions. Y, Collonge, P. Randall (Christian
Bourgeois Editeur).



• Les
ouvriers contre l'état.



« Matériaux pour l'intervention » (demander à la
revue Camarades).



• Toute la série des numéros de « Camarades » .


• La classe ouvrière contre l'Etat. Antonio Negri (Edition
Galilée).


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