black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: la vision de l'amerique par segio leone... Mar 14 Oct - 18:34 | |
| - un petit extrait d'un site consacré au sujet a écrit:
Une guerre économique
Gilles Cèbe écrit : "c’est avec la guerre de Sécession que commence le déclin du populisme cher à John Ford. (1) " En effet la guerre de Sécession fut le premier conflit moderne de l’histoire, ouvrant la voie aux boucheries du XXèmesiècle. Bien que souvent représenté comme une lutte pour la liberté et l’égalité, la guerre de Sécession fut avant tout le combat à mort entre deux systèmes économiques :
au Sud, l’aristocratie agricole et la production archaïque de coton nécessitant une main d’œuvre nombreuse et peu chère (les esclaves), et au Nord, le capitalisme et l’industrie, qui a recourt de plus en plus aux machines
Lincoln ne faisait pas seulement des esclaves des hommes libres, mais aussi des travailleurs libres,payés, ce qui avait pour conséquence de réduire à néant le système de production Sudiste. C’est cet arrière-plan politique et économique souvent occulté par la vision d’une guerre uniquement motivée par l’anti-esclavagisme, qui conduisit de plus en plus de cinéastes à remettre en cause les fondements même de l’American dream.
1- CÈBE Gilles, Sergio Leone, ou le triomphe d’Arlequin, Éditions Henri Veyrier, Paris, 1984, p. 125.
L'assassinat collectif au service du capitalisme
Gilles Cèbe à propos d’Il était une fois... la Révolution:
Les profiteurs ne sont plus dès lors les mêmes. Les desperados et les bounty killers cèdent le pas aux politiciens, aux capitalistes, à la bourgeoisie. Ainsi, ce que Leone nous signifie très clairement dans la Révolution [...], c’est avant tout le triomphe de la bourgeoisie, d’une classe qui brisera bientôt la révolution au nom de la raison. À l’instant où les peuples se trouvent privés de leur révolution, le monde de Sergio Leone entre en pleine décomposition. Lorsque pour la première fois, dans Le Bon, la Brute, le Truand [1966], l’Histoire et la politique interviennent directement, c’est pour mieux ouvrir la voie à la série des Il était une fois. C’est la dernière image de l’Ouest où la caméra cadre dans le même plan le cavalier solitaire et le train de l’industriel tenace, vainqueur au-delà de la mort ; c’est aussi le colonel Gunter Reza, visage dure et caoutchouté, ses tanks tout droit venus d’Allemagne ; c’est encore ce superbe travelling latéral sur les fosses où les révolutionnaires sont fusillés tandis qu’un train entre en gare : la répression capitaliste écrase la révolution.(1)
1- CÈBE Gilles, Sergio Leone, ou le triomphe d’Arlequin, Éditions Henri Veyrier, Paris, 1984, pp. 125-26.
Le colonel Gunter Reza et son tank (Il était une fois... la Révolution)
La fusillade de la gare de Mesa Verde, inspiré des fossés des camps nazis de Dachau et de Mathausen où des miliers de personnes furent fusillés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
1- CÈBE Gilles, Sergio Leone, ou le triomphe d’Arlequin, Éditions Henri Veyrier, Paris, 1984, p. 125.
Des amateurs...
Leone comparait avec justesse ses personnages à des Verdoux, en référence au personnage incarné par Charles Chaplin dans Monsieur Verdoux (Chaplin, 1947), c’est-à-dire des petits artisans du crime et du vol, dont le cynisme cache de profondes désillusions, celles de Leone lui-même face au génocide indien, la ségrégation raciale, l’impérialisme, la corruption, la guerre du Vietnam puis l’affaire du Watergate qui souillent l’un après l’autre le drapeau étoilé de l’American Dream.
Ainsi, à la différence des héros fordiens, les cow-boys de Leone sont farouchement individualistes et solitaires car il refusent d’intégrer, de cautionner ou de défendre un système dont ils ont découvert la mécanique cynique qui bafoue les valeurs qu’il érige en modèle, démocratie, liberté, égalité, bonheur.
Puisque tout n’est que profit, à quoi bon mourir pour un mensonge ?
Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand (1966).
Les héros léoniens, anarchistes par nature, préfèrent demeurer sans maîtres et partir en quête de ces dollars tant convoités, sans ordres, sans intermédiaires, sans hypocrisie, sans mettre autre chose en danger que leur propre vie, et celles de leurs ennemis.
lien vers ce fabuleux site consacrée a un sujet qui me tient a coeur | |
|