recit de la manif de grenoble du 06 mai
petit texte pompé sur indymedia grenoble pour informer le plus grand nombre ...
Aujourd'hui 6 mai, en ce jour « anniversaire » de l'élection de Sarkozy (et des émeutes qui s'ensuivirent), une nouvelle manif lycéenne avait lieu a Grenoble. A 10h, au départ de la gare, petite frayeur devant le faible nombre de manifestants présents (environ 500).
Heureusement, le cortège grossit et au passage devant Champollion (bloqué pour la première fois), nous sommes plus d'un millier. A part des slogans infantilisants (« un pas en avant,… » Vous connaissez la suite) et une ambiance « bon enfant », peu de choses à signaler à part que le cortège semble grossir encore avant l'arrivée (peut être près de 1500, ou plus, au plus fort de la manif).
Cette fois,on ne peut pas aller plus loin que la place Verdun où nous arrivons vers 11h, les keufs barrant la rue qui mène au rectorat, lieu d'incidents répétés ces dernières semaines. Cependant, cela ne nuit pas à l'esprit combatif des gens présents. Un fumigène est allumé en soutien à Ivan et Bruno, toujours enfermés du côté de Paris pour possession de fumigènes artisanaux.
Pendant ce temps, la plupart des manifestants se masquent et les premiers projectiles (pommes, œufs, pierres) volent sur le rang de CRS. Vu tout ce qu'ils se prennent sur la gueule, les keufs gazent une première fois, mais ça se regroupe assez vite et ça repart à l'assaut. Derrière une chaîne de gens protégés par des barrières de chantier, ça continue à canarder la flicaille. Deuxième gazage.
Ça se disperse une première fois, un groupe d'environ 150 part sur le lycée Stendhal (où un piquet de grève était toujours présent) ; une voiture voit sa vitre brisée. Pendant ce temps là, un autre groupe part en direction de l'UMP et il y a des interpellations. Au même moment, un troisième groupe (250-300 personnes) remonte vers la place Vaucanson, quelques caméras et rétroviseurs souffrent. On met un petit moment à se retrouver tous devant Stendhal (il est 11h30).
Une fois ensemble, on retourne sur Verdun. Les keufs continuent à se prendre des projectiles ; une voiture de la bac qui vient d'arrêter une personne se fait charger par des dizaines de personnes.
Nouveau gazage massif pour disperser tout le monde. A ce moment là, ce qui marque c'est le nombre de personnes très bien équipées en matériel défensif (cagoules, masques de ski, masques anti-gaz, gants, …). Dans les gaz, il y a encore des voitures qui se font éclater leurs vitres. Nouveau regroupement devant Stendhal.
Deux arrestations ont lieu sur la place, mais les baceux sont obligés de faire usage de leurs flashballs devant la réaction de la foule (caillassage). On voit aussi un RG se prendre une bouteille. On se reforme en cortège une nouvelle fois et on repart sur Verdun. Les keufs anti-émeute sont présents au centre de la place. On hésite un petit moment sur la direction à prendre, pendant que certain-e-s chantent « Joyeux anniversaire bâtard ».
On se forme en bloc et on part sur Lesdiguières pour ne pas se faire enfermer. Toutes les petites rues commencent à être bloquées. Une rue n'est gardée que par trois CRS. On les charge une première fois, ils gazent ; on y retourne une deuxième fois, ils semblent débordés et on se dit qu'on va passer, mais ils balancent une grenade de lacrymos dans la mêlée qui met tout le monde un peu KO.
On s'enfuit, il n'y a plus que des petits groupes, dernier regroupement à Victor Hugo et dispersion finale petit à petit. Certains camarades vont aider sur les blocages des lycées. A ce moment là, il est 13h, soit deux heures d'affrontements avec les keufs.
Aujourd'hui, on a pu retrouver l'intensité du CPE, la joie de l'émeute et un esprit ultra-offensif à l'égard de la police qui faisait vraiment plaisir.
A suivre…
Y a pas qu'à Poitiers où les accrochages avec les flics ont l'air d'etre plus fréquents...