Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 De la croix-rouge

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Date d'inscription : 23/02/2008

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MessageSujet: De la croix-rouge   De la croix-rouge Icon_minitimeVen 26 Fév - 14:48

Que connaissons-nous de la Croix-Rouge ?
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Écrit par le service communication

Conférences d'actualité juridique internationale, organisées par
le
CECOJI (Centre d'études sur la
coopération juridique internationale).


  • A la découverte de la Croix-Rouge – Jean ABBAD – Président
    départemental de la Croix-Rouge pour la Vienne

  • La Croix-Rouge française à l'international : anticiper, secourir
    et reconstruire
    – Jean-Stéphane SABOURDY – Responsable de l'Action
    internationale décentralisée de la Croix-Rouge (Direction des relations
    et des opérations internationales)

  • Les actions de diffusion du Droit international humanitaire
    par la Croix-Rouge française
    – Caroline BRANDAO – Responsable de
    la diffusion du Droit international humanitaire pour la Croix-Rouge
    française






  • Date et heure : vendredi 12 mars 2010, de 14 heures à 17 heures



    Lieu : amphithéâtre Hardoin - centre ville - 43, place Charles de
    Gaulle [Nota]



    Conditions d'accès : entrée libre dans la limite des places
    disponibles



    Citation :
    Dimanche 24 mai 2009 à Paris, en ce
    dernier jour de la semaine rituelle de quête nationale, un petit groupe
    est allé rappeler dans la rue aux passants et à la Croix-Rouge, le rôle
    de cette dernière en matière d’expulsions et d’enfermement. A Bastille,
    les bénévoles harcelés ont du faire appel à leur chef de secteur, qui a
    son tour a appelé les keufs. Leur travail permanent avec l’Etat, une
    fois de plus effectif, n’a pas empêché le petit groupe de les harceler
    aussi à République puis Nation. Voici le tract distribué à l’occasion.




    TOUT
    AU LONG DE LA SEMAINE, vous avez peut-être croisé de louches individus
    en gilet jaune estampillé d’une Croix qui vous tendaient une fausse
    urne. Déjà que les élections ne peuvent rien changer d’autre que le
    personnel qui nous dirige, alors quand il faut glisser un bifton dans
    l’urne... Entre un racket et un autre, celui du mannequin milliardaire
    Adriana et celui de Robert le mannequin de pacotille qui « sauve des
    vies », ces maniaques en uniforme nous ont harcelé des feux rouges aux
    terrasses des bars, et des places aux entrées de métro.

    Quand on était petit, on nous a appris que la Croix-Rouge faisait
    partie, comme ses consoeurs, de ces institutions au grand cœur. Et que
    même si elles ne changeaient fondamentalement rien au fonctionnement de
    ce monde dominé par l’exploitation, la guerre, la misère et
    l’oppression, elles essayaient au moins d’en soigner les blessures et
    d’en atténuer les souffrances, comme ils disent dans leur langage
    profondément religieux. Pourtant le secours neutre n’existe pas. Et
    dans le cas de la Croix-Rouge, ce n’est pas bien compliqué à voir...

    Tandis que la faim, les désastres, la guerre et l’oppression
    font fuir chaque année des millions de gens dans l’espoir de pouvoir
    reconstruire ailleurs une vie un peu meilleure, ce qui les attend ici
    en Europe c’est le racisme, les rafles, une exploitation sans limites
    et, au bout de compte, les centres de rétention et les déportations.
    Quand les réfugiés débarquent en Europe et font une demande d’asile,
    ils sont souvent parqués dans des centres dits ouverts (des dizaines de
    ces centres sont gérés intégralement par la Croix-Rouge). Comme les
    centres de rétention, ils sont entourés de barbelés, des gardiens y
    tournent les clés des portes tous les soirs. On y apprend aussi aux
    demandeurs d’asile à obéir aux lois du capitalisme et de sa démocratie
    (des vêtements collectés par la Croix-Rouge y sont par exemple vendus,
    les ‘habitants’ y sont forcés d’une main douce à effectuer des travaux
    pratiquement non-rémunérés dans le centre ou pour la commune où ils se
    trouvent - question de les habituer au sort d’exploités qui les attend
    ici aussi). Ces centres servent également à fixer les demandeurs
    d’asile et à les rendre dépendants pour qu’ils ne s’aventurent pas dans
    une vie de débrouille hors de l’enceinte. Sous prétexte de souci
    humanitaire, l’Etat organise ainsi un contrôle permanent sur tous ces
    indésirables. Quand la demande d’asile est refusée, c’est la police qui
    vient arrêter les réfugiés refusés dans ces centres neutres et ouverts
    pour les déporter vers la misère et la mort. La Croix-Rouge n’offre
    donc jamais un secours neutre, puisque ses activités font partie
    intégrante de la politique de contrôle de la gestion de l’immigration.

    La Croix-Rouge entretient également des liens étroits avec
    l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), cet organisme
    qui cherche à soumettre les flux migratoires aux besoins du capitalisme
    et du contrôle social. Ce même organisme se sert d’une multitude
    d’organisations humanitaires et d’ONG pour réaliser son chantage avec
    ses primes de retour. Des réfugiés à qui ce système a enlevé toute
    perspective, se voient offrir une pauvre indemnité pour retourner
    volontairement vers leur pays d’origine. Alors c’est simple : d’abord
    on leur enlève tout avenir, on les enferme dans des centres d’accueil,
    on leur fait comprendre qu’ici aussi c’est la pauvreté qui les attend,
    et finalement on les fait chanter avec quelques centaines d’euros pour
    qu’ils oublient les raisons pour lesquelles ils avaient fui...

    Dans d’autres pays européens, comme en Italie ou en Espagne, la
    Croix-Rouge Internationale gère directement les centres de rétention
    d’où l’Etat déporte les réfugiés en fin de procédure. Des centres de
    rétention avec leurs gardiens, leurs cellules d’isolement, leurs
    passages à tabac, leurs abus et tout simplement la privation de
    liberté. C’est là que la Croix-Rouge montre encore plus clairement ce
    qu’elle est vraiment : l’aile humanitaire de la domination.

    En Belgique, ce sont les infirmiers de la Croix-Rouge qui, quand
    les indésirables se mutinent dans ces centres, soignent les blessures
    sans faire entendre la moindre critique et les bourrent de
    tranquillisants.

    A Roissy, la Croix-Rouge cogère avec la police la zone d’attente
    pour sans-papiers qui débarquent à l’aéroport, et sert aussi de caution
    aux méthodes de la police des frontières (menottes, coups, baîllon,
    drogues) lors des expulsions forcées par avion qui s’en suivent.

    Le 17 août 2006 lors d’une gigantesque rafle, 508 personnes
    d’Afrique et d’Europe de l’Est sont chassées du domicile qu’elles
    occupaient à Cachan depuis 2003. Chaque bus préfectoral qui repartait
    avec les expulsés pour aller les recracher toujours plus loin en
    banlieue était escorté d’uniformes bleus à l’extérieur et deux membres
    de la Croix-Rouge à l’intérieur.

    De septembre 1999 à 2002, ce sous-traitant de tous les États s’est
    aussi vu confier la gestion du hangar de Sangatte, près de Calais. Là,
    elle va isoler près de 1800 réfugiés avec la complicité des CRS qui
    surveillent le camp, pour laisser à l’Etat le temps de construire un
    centre de rétention juste à côté, à Coquelles. A partir de novembre
    2002, elle va ainsi ficher tous les réfugiés, préparant le
    démantèlement du camp et la chasse à l’homme qui suivront peu après.

    Et tout cela, ça s’appelle choisir son camp.

    Mais il n’y a pas que les sans-papiers qui débarquent sur les
    plages espagnoles ou qui, épuisés, mettent pied à terre dans les ports
    et aéroports européens. Il y a aussi ces millions de réfugiés au
    Moyen-Orient et en Afrique qui ont été chassés de chez eux par les
    guerres, la misère ou les désastres écologiques pour ensuite être
    accueillis dans d’énormes camps de concentration (dans le sens strict
    du terme : enfermer administrativement dans un endroit circonscrit et
    contrôlable des catégories de gens pour des raisons raciales et de
    contrôle ou pour des fins d’exploitation). Ces camps sont souvent gérés
    par la Croix-Rouge et pas seulement avec ses médecins, mais aussi avec
    ses agents de sécurité. Ainsi la Croix-Rouge ne fait que renforcer
    l’ordre actuel composé d’oppresseurs et d’opprimés – et tandis qu’elle
    soigne ces derniers, elle tente aussi de calmer la révolte qui, elle
    seule, pourrait réellement changer quelque chose.

    Quand les armées de la démocratie ont envahi
    l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan et l’Irak, ils amenaient derrière eux
    l’armée humanitaire de la Croix-Rouge. Sous prétexte de protection
    contre une politique d’épuration ethnique, la Croix-Rouge s’est chargée
    de la gestion d’une série de camps de concentration et de prisonniers
    en ex-Yougoslavie. En réalité, elle cherche à intégrer la politique
    européenne de contrôle des flux migratoires dans les manœuvres
    militaires des forces de l’ONU. Chacun sait (et pas mal d’employés
    dissidents de la Croix-Rouge l’ont quitté parce qu’ils ne supportaient
    plus cette neutralité odieuse) qu’il est impossible de rester neutre en
    temps de guerre. Rester neutre signifie choisir le camp du plus fort –
    même quand on soigne le plus faible. La conduite des guerres actuelles
    serait “ humanitaire ”, mais quel être sensé pourrait jamais croire
    qu’il y a quelque chose d’humanitaire dans les bombardements, les corps
    déchirés, les blessés, les viols ? En prétendant rester neutre, la
    Croix-Rouge ne fait que renforcer le pouvoir en place. En Irak, en
    Afghanistan, comme ailleurs.

    L’histoire en apparence sans fin de l’exploitation et de
    l’oppression a toujours eu besoin d’un corps de collaborateurs qui se
    cachent volontiers derrière un “ je ne savais pas ”. La gestion
    démocratique du capitalisme et de l’oppression a tout intérêt à étendre
    le plus possible ce que quelqu’un a appelé à l’époque des camps
    d’extermination nazis “ la zone grise de la collaboration ”. Refuser de
    collaborer avec un système qui organise la déportation systématique
    pour préserver les profits économiques et le pouvoir de quelques uns,
    c’est ouvrir la possibilité d’une critique réelle du monde dans lequel
    on est forcé de vivre.

    Grattons le vernis humanitaire de ce système mortifère de déportation, d’incarcération et d’exploitation !

    La Croix-Rouge collabore aux saloperies des États : en un
    moment où elle quête pour continuer ses activités, qu’elle reçoive donc
    un peu de la monnaie de sa pièce !


    Quelques ennemis de toutes les frontières,

    24 mai 2009

    Extrait de Non Fides N°IV.

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