Elections au Kongo-Brazza....rebelote avec Denis Sassou Nguesso
voir http://survie.org/Appel-des-Organisations-de-la.html l'appel d'orgas d'opposants avant les elections...
puis article de libératschild :
Election sur mesure pour Sassou-Nguesso
REPORTAGE
Congo. Fraude et opposants faibles à la présidentielle, dimanche.
Par FANNY PIGEAUD BRAZZAVILLE, envoyée spéciale
Il a l'air plutôt content de lui. Le visage hilare du président congolais Denis
Sassou-Nguesso qui brigue un nouveau septennat dimanche est omniprésent
dans Brazzaville, la capitale de ce pays d’Afrique centrale, depuis le
début de la campagne électorale, fin juin. Sur des banderoles et des
affiches géantes, d’innombrables tee-shirts, des pagnes, des téléphones
portables, des véhicules 4 x 4 rutilants, des blocs-notes, des sacs
plastiques : il est partout. Avec des slogans réjouissants comme on
n’en fait plus : votons pour «l’homme de cœur»,«le bâtisseur infatigable» !
Force. Pour ses partisans, pas de doute : il sera réélu dès le premier tour de l’élection de dimanche. «Il nous a ramené la paix, il faut le remercier en votant pour lui»,
explique un de ses supporteurs. C’est pourtant par la force que "DSN"
est arrivé au pouvoir en 1979 puis y est revenu en 1997, après avoir
perdu la présidentielle de 1992 face à Pascal Lissouba. A Brazzaville,
des immeubles portent encore les traces des trois guerres qui ont
ravagé le pays au cours des années 90. La débauche de moyens de
la campagne électorale du président sortant n’a pas séduit tout le
monde, loin de là.
«C’est de l’humiliation dans un pays où les gens ont faim»,
critique, amer, un prof d’université. Bien que le Congo, qui compte
3,6 millions d’habitants, soit le quatrième producteur de pétrole
d’Afrique subsaharienne, 70 % de ses habitants continuent de vivre avec
moins d’un euro par jour. A Brazzaville, les routes sont défoncées,
l’électricité et l’eau manquent dans la plupart des quartiers. Malgré
les promesses du président Sassou-Nguesso d’améliorer la gestion des
revenus pétroliers ces dernières années, la «gabegie» continue, explique Guy Romain Kinfoussia, un candidat de l’opposition.
Tripatouillages. Face à la machine Sassou, les
douze autres candidats ne pèseront pas lourd dimanche. D’abord parce
qu’ils ont peu de moyens, ensuite parce qu’ils ne représentent pas
vraiment le changement attendu par beaucoup de Congolais. «La moitié d’entre eux sont d’anciens hauts commis de l’Etat, et les autres n’ont pas d’expérience de gestion», souligne un cadre congolais de la Banque mondiale à Brazzaville.
Les choix économiques du président sortant sont certes «mauvais», mais sur le plan politique, il est encore «incontournable»,
relève-t-il. A plusieurs reprises, certains candidats de l’opposition
ont demandé en vain un report de l’élection en dénonçant les
tripatouillages des listes électorales. Cartes d’électeurs distribuées
à des mineurs, d’autres établies au nom de personnes décédées : les
dysfonctionnements, déjà relevés en 2002, notamment par l’Union
européenne, sont nombreux. Le représentant de l’UE au Congo, Miguel
Amado, confie : «J’espère avoir une explication sur la
méthodologie qu’on a utilisée pour arriver au chiffre de 2,2 millions
d’électeurs. Je n’ai pas eu de réponse claire jusqu’à présent.»
«N’allez pas au vote, restez chez vous», ont demandé à
leurs militants plusieurs candidats de l’opposition vendredi lors de
leur dernier meeting, espérant que le taux d’abstention permettra
d’annuler le scrutin. Encore faut-il qu’il soit correctement
comptabilisé et enregistré. De crainte que des violences n’éclatent à
l’issue du vote, comme en 1992 et 1997, de nombreux Brazzavillois ont
préféré quitter la ville au cours des dernières semaines pour se mettre
à l’abri en province.
http://www.liberation.fr/monde/0101579148-election-sur-mesure-pour-sassou-nguesso