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| elections israelliennes | |
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black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: elections israelliennes Jeu 12 Fév - 19:08 | |
| - Citation :
- Un parti ultranationaliste israélien perce dans les sondages
LE MONDE | 03.02.09 | 14h51 • Mis à jour le 03.02.09 | 15h47 JÉRUSALEM CORRESPONDANT
Est-ce une conséquence de la guerre contre le Hamas ou la traduction d'un courant radical de droite au sein de la société israélienne ? Toujours est-il qu'un nom est sur toutes les lèvres à moins d'une semaine du scrutin du 10 février : celui d'Avigdor Lieberman. A tel point que, selon les sondages, son parti, Israel Beitenou ("Israël, notre maison"), pourrait devenir la troisième formation de l'Etat juif, devançant les travaillistes. "Si cela continue, ce sera la plus grosse surprise des élections", prédit Rafti Smith, directeur de l'institut de sondages du même nom. Fort de seulement trois députés en 2005, puis onze lors de la dernière législature, Israel Beitenou pourrait conquérir au moins seize sièges et devenir un allié exigeant du Likoud en cas de victoire de Benyamin Nétanyahou, le favori de cette consultation.
A 51 ans, cet ultranationaliste est devenu, par ses accents racistes, ses positions radicales et son franc-parler, une sorte de nouveau "tsar". D'origine moldave, le visage rond cerné par un collier de barbe poivre et sel impeccablement taillé, celui que l'on surnommait "Raspoutine" à l'époque où il était le chef de cabinet du premier ministre Benyamin Nétanyahou, entre 1996 et 1997, a ensuite créé sa propre formation en cultivant la communauté d'origine russe, forte de plus d'un million de personnes.
Emigré à l'âge de 20 ans, cet ancien videur de boîte de nuit à la carrure imposante s'est fait le champion des solutions radicales et des formules à l'emporte-pièce.
"Nous devons continuer à combattre le Hamas comme les Etats-Unis ont combattu les Japonais durant la seconde guerre mondiale", avait-il déclaré, le 13 janvier, alors que l'opération "Plomb durci" n'était pas encore terminée. Depuis, il a déploré que "le travail n'ait pas été achevé et que l'armée la plus puissante du Proche-Orient n'ait pas pu venir à bout de 12 000 terroristes".
Avigdor Lieberman ne mâche jamais ses mots : "Accepter un Iran nucléaire en 2010, c'est comme accepter l'élection d'Hitler en 1933. Un Iran nucléaire, c'est comme Hitler avec l'arme nucléaire." Deux fois ministre d'Ariel Sharon, il avait rejoint le gouvernement d'Ehoud Olmert en octobre 2006 pour justement s'occuper de la question iranienne en tant que ministre des affaires stratégiques. Sa prestation n'a guère été concluante. Il a démissionné en janvier 2008 pour protester contre les négociations de paix avec les Palestiniens, estimant que celles-ci "ne mèneraient nulle part, car le principe de la terre contre la paix est une erreur fatale".
Partisan d'une colonisation à outrance, celui qui se présente comme "un sauveur du pays" habite à Nokdim, une colonie isolée au sud de Bethléem.
Avigdor Lieberman fait campagne sur le thème "Lieberman, je le crois". Ses cibles préférées sont le Hamas, le Hezbollah mais surtout les Palestiniens d'Israël, qu'il considère comme "une cinquième colonne". Dans son livre Ma vérité, il se déclare en faveur d'échanges de population et de territoires entre Israël et l'Autorité palestinienne pour constituer deux Etats "ethniquement homogènes". "Puisqu'ils (les Palestiniens) ont l'audace de demander le droit au retour, il doit aussi y avoir un droit d'expulsion", affirme M. Lieberman.
"IL DANSE SUR LE SANG"
En mai 2006, il avait déjà réclamé la peine capitale pour les députés arabes soutenant le Hamas ou célébrant le jour de la "Nakba" (la "Catastrophe", nom donné au départ forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création d'Israël en 1948) au lieu de l'anniversaire de l'indépendance d'Israël. Aujourd'hui, son cheval de bataille est l'adoption d'une loi qui obligerait les Palestiniens d'Israël à prêter allégeance à l'Etat juif sous peine de perdre leur citoyenneté. "Lorsque vous demanderez votre carte d'identité, vous devrez signer une déclaration de loyauté à l'Etat d'Israël, à son drapeau, à son hymne national, à sa déclaration d'indépendance et reconnaître qu'Israël est un Etat juif et sioniste", leur lance-t-il.
Les Palestiniens d'Israël sont vent debout contre cette initiative. "Comment quelqu'un qui est venu de Russie il y a vingt ans peut-il me dicter comment vivre, comment me comporter et si je dois partir ou non ? Lieberman est dangereux pour le pays", s'est indigné Abbas Zakour, du parti Balad.
L'interdiction, il y a un mois, de deux partis arabes par la commission des élections de la Knesset (Parlement) avait déjà donné lieu à des passes d'armes épiques avec les représentants de la minorité arabe (20 % de la population). La décision a été révoquée par la Cour suprême mais l'antagonisme entre Israël Beitenou et la communauté arabe d'Israël ne cesse de s'accroître. Uzi Landau, transfuge du Likoud et numéro deux du parti, s'est indigné lors d'un meeting, dimanche soir 1er février, que des manifestants arabes aient pu brandir des drapeaux du Hamas lors de protestations contre la guerre à Gaza et crier "morts aux juifs". "On est en train d'effacer l'identité juive", s'est-il insurgé avant d'affirmer que "tout ce qui compte lorsque l'on est en guerre, c'est de détruire l'ennemi". | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: Re: elections israelliennes Jeu 12 Fév - 19:08 | |
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- Traumatisés par les événements de Gaza, les Arabes israéliens sont tentés par l'abstention aux législatives
LE MONDE | 04.02.09 | 14h54 • Mis à jour le 04.02.09 | 14h54
UMM AL-FAHM (NORD D'ISRAËL) ENVOYÉ SPÉCIAL
Le silence règne dans la permanence électorale du parti communiste Hadash, à Umm al-Fahm, la "capitale" politique des Arabes d'Israël, dans le nord du pays. Seuls deux militants discutent dans une vaste pièce tapissée de banderoles électorales dont les slogans font tous référence au récent conflit dans la bande de Gaza. "Honte aux tueurs d'enfants", "Le peuple de Gaza ne capitulera jamais"...
De l'autre côté de la rue, l'annexe du Ta'al, un autre parti arabe, est fermée. Nombreux en cette fin d'après-midi, les passants ne jettent pas un seul regard sur les affiches placardées sur les murs. "La politique ne m'intéresse pas, lâche Ahmed, le jeune gérant d'un magasin de vêtement. Après ce qui s'est passé à Gaza, plus personne n'a d'appétit pour les élections. Les tueries commises par l'armée israélienne ont creusé le gouffre entre notre communauté et les institutions du pays."
C'est l'un des enjeux des élections législatives du 10 février : le taux de participation des Palestiniens d'Israël. Révoltés par l'hécatombe de Gaza, ces électeurs, qui pèsent 20 % des voix, pourraient bouder les urnes en signe de protestation. Cette réaction, associée au sentiment d'aliénation croissant éprouvé par les Arabes israéliens, risque d'aboutir à une participation largement inférieure au taux de 56 % enregistré lors du dernier scrutin en 2006. "Voter, c'est reconnaître l'institution et donc reconnaître l'Etat, explique Ali Waked, un journaliste du site d'information Ynet. Dans le contexte présent, on peut prévoir que peu d'Arabes israéliens se déplacent pour voter."
Certes, la situation n'est pas comparable à celle qui prévalait lors du scrutin de 2001 pour le poste de premier ministre. Quatre mois après les émeutes d'octobre 2000, au cours desquelles 13 manifestants avaient été tués par la police, le boycottage prôné par la classe politique arabe d'Israël avait pesé sur la participation.
Aujourd'hui, les seules formations qui préconisent l'abstention sont Les Fils du pays (Abna Al Balad), un groupuscule d'inspiration marxiste, et le Mouvement islamique du Nord, deux partis traditionnellement opposés à toute élection d'ampleur nationale. Le premier mène une campagne acharnée dans les villes et les médias arabes pour promouvoir son mot d'ordre. "Il est hors de question de légitimer un système qui massacre nos frères de Gaza", dit Raja Aghbariya, le secrétaire général des Fils du pays.
L'abstention inquiète les partis arabes en lice : les nationalistes de Balad, les islamistes modérés de Raam-Ta'al et les communistes du Hadash (dont la liste est mixte, arabe et juive). A eux trois, en 2006, ils avaient obtenu 10 sièges sur les 120 que compte la Knesset.
Déjà affaiblis par les discriminations dont pâtit leur électorat, marginalisés par le refus systématique des grands partis de les intégrer dans les coalitions au pouvoir, ils redoutent de faire les frais d'un mouvement d'humeur lié à la guerre de Gaza. Un boycottage en masse pourrait, par exemple, empêcher le parti Balad de dépasser le seuil de 2 % des voix, qui conditionne l'entrée à la Knesset.
"L'abstention n'est pas dans l'intérêt des Palestiniens d'Israël, dit Taysir Mahamid, le responsable de la liste Raam-Ta'al. Même si nous n'adhérons pas au principe de l'Etat juif, nous devons exiger de lui les services auxquels nous avons droit en utilisant notre voix à la Knesset. Jugez plutôt : à Umm al-Fahm, qui compte 50 000 habitants, nous n'avons ni université, ni hôpital, ni plan d'urbanisme."
Autre inquiétude : la montée en puissance d'Avigdor Lieberman, le chef du parti Israel Beitenou, qui a fait de la haine des Arabes un fond de commerce. "Il est important de ne pas ouvrir un boulevard à ces extrémistes", dit Afou Aghbariya, numéro quatre sur la liste du Hadash.
L'argument fait sourire Abdel Hakim Moufid, partisan de l'abstention et militant du Mouvement islamique du Nord, qui contrôle la mairie de Umm al-Fahm. "Qu'ils soient de droite ou de gauche, les politiciens israéliens, une fois au pouvoir, appliquent tous la politique de l'Etat qui est une politique raciste, basée sur l'idée de transfert des Palestiniens. Alors qu'on cesse de nous tromper en faisant de Lieberman un épouvantail à côté duquel Ehoud Barak (le ministre de la défense et chef du Parti travailliste) serait un modéré !"
Israélien de droit, Palestinien de coeur : le télescopage de la guerre à Gaza et des élections renvoie les Arabes d'Israël à leur dilemme identitaire. Benjamin Barthe | |
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| Sujet: Re: elections israelliennes Jeu 12 Fév - 19:09 | |
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Une affiche de campagne d'Avigdor Lieberman, à Jérusalem, le 5 février.
Nazareth-Illit, envoyé spécial
Bienvenue à "Lieberman City". Pour la troisième fois en trois scrutins, la ville de Nazareth-Illit, dans le nord d'Israël, s'apprête à plébisciter le chef du parti Israel Beitenou (Israël notre maison), le populiste Avigdor Lieberman. Après les législatives de 2006 (34 % des voix), après les municipales de 2008 où ses partisans se sont imposés, ce politicien célèbre pour sa rhétorique anti-Arabes, né en 1958 dans une famille juive russophone de Moldavie, devrait l'emporter haut la main à Nazareth-Illit, mardi 10 février, jour d'élection à la Knesset. Bâtie en surplomb de la Nazareth arabe, peuplée de 50 000 habitants, dont la moitié issue de l'ex-URSS, la ville est désormais la vitrine du phénomène Lieberman, auquel les sondages promettent jusqu'à vingt députés.
Le local de campagne est situé au premier étage d'un petit centre commercial. Une pièce de vingt mètres carrés tapissée d'affiches à la gloire du candidat Lieberman. Alex Gadalkin, porte-parole local, brandit un tract portant l'inscription "Pas de citoyenneté sans loyauté", le slogan le plus controversé de la campagne. "Il n'est pas normal que des Arabes se permettent de soutenir les ennemis d'Israël comme le Hamas, tout en continuant à toucher des allocations de l'Etat", - dit-il.
"ON NE VEUT PAS EN ARRIVER À LA SITUATION DE LA FRANCE"
Israel Beitenou milite pour la création d'un serment d'allégeance à Israël et pour l'instauration d'un service national obligatoire, notamment pour les Arabes qui sont dispensés du service militaire. Une mesure raciste comme le dit la gauche israélienne ? "Non, la loyauté est une valeur qui ne devrait pas se discuter, plaide M. Gadalkin. On ne veut pas en arriver à la situation de la France, où l'hymne national est sifflé dans les stades de foot. On ne veut plus de ces politiciens qui ont peur. Lieberman, il fait peur aux Arabes. C'est pour cela qu'il nous plaît."
Fondée au milieu des années 1950 par David Ben Gourion, le père de l'Etat, Nazareth-Illit était censé endiguer le développement de Nazareth, la ville mère, pour lui ravir le rang de capitale de la Galilée. Or l'ironie de l'histoire veut que la nouvelle localité, contrairement aux calculs initiaux, soit en voie d'absorption par ses voisins arabes. Faute de pouvoir construire chez eux, ils déménagent dans les quartiers juifs, à tel point qu'ils représentent désormais 20 % de la population municipale.
Un effet boomerang qui ouvre en grand la boîte à fantasmes. "Les jeunes de Nazareth débarquent en voiture pour draguer nos filles" - lâche Thomas, 16 ans, dans la cafétéria du centre commercial. Avec des dizaines de camarades de lycée, c'est là qu'il vient, sitôt les cours terminés, distribuer des tracts à la gloire de leur nouveau héros. "Les Arabes nous toisent, ils n'arrêtent pas de nous narguer. Demain, si l'on ne fait rien, ils viendront nous taper. On ne se sent plus chez nous. Heureusement, Lieberman nous rassure."
Quelques boutiques plus loin, Mikhaïl tient un salon de coiffure La trentaine, arrivé de Biélorussie en 1995, il est l'un de ces juifs russophones qui vénèrent Avigdor Lieberman, l'ancien videur de boîte de nuit, pour ses épaules larges et ses idées simples. Mais pas seulement. A l'inverse des boutefeux d'extrême droite "classiques", dont la haine des Arabes dérive d'un fanatisme religieux, le patron d'Israël Beitenou est un laïc militant. Il propose notamment l'instauration d'un mariage civil. Une idée forcément populaire dans la communauté slave, dont une grande partie n'est pas juive.
"Plein de mes copains ont dû aller à Chypre pour se marier, dit Mikhaïl. Moi je suis juif, mais je ne veux pas d'un mariage religieux et je refuse de prendre l'avion pour épouser ma copine. Du coup, je ne peux pas me marier."
"FINIR LE BOULOT À GAZA"
Au-delà de l'électorat russophone, la hantise des Arabes et l'obsession de l'ennemi de l'intérieur demeurent, à Nazareth-Illit, le ciment du vote Lieberman. Il l'a bien compris. Durant la campagne, il a mis en sourdine ses thèses les plus iconoclastes, notamment celle où il envisage, sous conditions, la création d'un Etat palestinien.
"On a besoin de Lieberman pour finir le boulot à Gaza, lâche Yaffa, 52 ans, la gérante d'un magasin de vêtements pour enfants. Mille trois cents morts [bilan de l'offensive israélienne], ce n'est pas suffisant. Il faut qu'ils sortent tous avec le drapeau blanc."
Pendant la guerre, si les policiers ne s'étaient pas déployés à chaque carrefour, Yaffa ne serait pas sortie de chez elle le soir. Depuis vingt-cinq ans, elle n'a pas mis les pieds à Nazareth. "Trop dangereux", dit-elle. "Les seuls qui y vont ce sont les Russes, les femmes surtout, qui veulent épouser des Arabes." - Elle marque une pause puis glisse. "Mais ça, ne l'écrivez pas, sinon les juifs de France ne viendront jamais vivre à Nazareth-Illit."
Benjamin Barthe http://www.lemonde.fr/proche-orient/ | |
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