Les élèves de la filière STG ont dû plancher sur un cas pratique où il
leur était demandé de conseiller un employeur souhaitant licencier une
salariée pour défaut de productivité.
Décidément, avec le bac, on ne s’ennuie pas. Entre les coquilles , les imprécisions et les sujets changés à la dernière minute… Cette fois, c’est le choix même du sujet qui dérange, ou du moins interpelle en période de crise sociale.
Comme le relevait L'Humanité mercredi,
dans le cadre de l’épreuve d’économie et droit, passée lundi par les
élèves en terminale STG, les candidats étaient amenés à conseiller un
employeur souhaitant licencier une salariée pour défaut de productivité.
«Nathalie Cerisier est commerciale chez un fabricant de matériel
de caisse. Elle prospecte donc les grande surfaces afin de leur
proposer des postes de caisses ergonomiques. Mais cette salariée
n’atteint plus les objectifs de vente fixés par son manager.»
L’énoncé précise que l’employée a alors suivi deux formations
spécifiques, pour rebooster ses performances, sans résultat selon
l’employeur. Quelques mois après, la salariée reçoit cette lettre: «Nous
avons le regret de vous notifier votre licenciement pour raison
d’insuffisance professionnelle: incapacité d’atteindre les objectifs de
vente fixés sur 2 ans, baisse constante des ventes, manque de
motivation au travail.» (Voir le sujet en intégralité ici)
Parmi les questions posées aux candidats: «Formulez le raisonnement juridique que devra conduire l’employeur si l’affaire devait être portée devant le tribunal».
«De la provoc en temps de crise»
«Le sujet rentre certes dans le cadre du programme du droit du
travail... Mais, bon, vu le contexte économique, c'est un peu déplacé», souligne un prof.
«C'est carrément de la provocation, oui», renchérit un
autre prof, enseignant les sciences économiques et sociales en filière
générale (bac ES). C'est une matière très proche de l'éco-gestion
enseignée, elle, en filière technologique. «En choisissant ce
sujet, le ministère a fait un vrai choix politique. Il privilégie la
logique libérale de l'entreprise au détriment du social. Et l'arrivée
de Luc Chatel (ancien cadre chez l'Oréal, il remplace Xavier Darcos au ministère de l'Education, ndlr) ne va pas arranger les choses...», soupire-t-il.
Le choix de ce sujet a une résonance particulière d'abord en raison
de la crise actuelle, qui provoque des vagues de licenciement. Cela
touche aussi particulièrement les profs de SES qui se sont battus à la
rentrée dernière pour sauver leur matière menacée par la réforme Darcos
et qui tiennent à la dimension sociologique et critique de leur
enseignement.
vu sur l'Abbé Ration....