Malgré la contestation de plus en plus vive des étudiants opposés au blocus et les appels à la reprise des cours lancés par la hiérarchie universitaire, les étudiants de Poitiers réunis en assemblée générale hier matin ont voté la poursuite de l'occupation des facultés. Sur 1.529 votants, 39 se sont abstenus, 353 se sont prononcés pour un blocus partiel de l'université (23,7%), 544 en faveur d'un retour aux cours (36,5%) et 593 pour la mobilisation totale (39,8%). Jusqu'au 17 mars au moins, les unités de formation et de recherche (UFR) de l'université seront fermées à double tour.
«On marche sur la tête»
Un mois après avoir essuyé les plâtres de la fronde nationale en se lançant la première dans l'arène de la contestation, Poitiers reste donc mobilisée. «Nos discours ont porté leurs fruits, commente Alexandre, étudiant en droit et fervent défenseur de l'occupation totale. Strasbourg et Poitiers ont été des pionnières du combat mené contre les inepties du gouvernement, contre la réforme, contre la mastérisation, contre la suppression de postes d'enseignants et enseignants-chercheurs. Le vote d'aujourd'hui est un encouragement à poursuivre ce combat.»
Pour Jean-Pierre Gesson et Françoise Lambert, le président et la vice-présidente de l'université, l'assemblée générale étudiante de ce mardi a viré au cauchemar et à l'écœurement. «Aujourd'hui, il y a deux grands perdants: les étudiants et l'université.» Jean-Pierre Gesson n'en revient pas. «La situation est devenue dangereuse et stupide, explique-t-il. L'occupation totale est prônée par à peine 40% de 1.500 étudiants qui prennent tout le reste des troupes en otage. De quel droit peut-on priver ses congénères de la liberté de circuler et d'apprendre?»
«C'est l'avenir même de notre université, celle de Poitiers, qu'ils obscurcissent, continue le président. Nous recevons sans cesse des coups de fil de parents en colère qui nous menacent de retirer leurs enfants. Perdre des étudiants, c'est mourir à petits feux. J'aimerais vraiment que ceux qui marchent sur la tête prennent enfin conscience de cette réalité.»
Le doyen de la fac de droit, Eric Gojosso, a lui décidé de rouvrir ses salles de cours ce matin. «S'il y a des heurts, prévient le président, les minuscules 40% confortés par le vote d'hier ne pourront jouer les étonnés.»
Il me parait important de souligner l'attitude irresponsable de Gesson et du doyen de droit.
Je vais travailler sur un article je pense pour dénoncer cette "hierarchie universitaire".
Le mouvement doit aboutir à une autre conception de l'université, pour qu'elle soit populaire et critique, que les étudiants se réapproprient l'université, et en finir avec une université qui répondrait aux besoins du marché.
Un "khmer rouge". A bas la hierarchie!