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| NPA : le bluff libertaire de la LCR | |
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black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: NPA : le bluff libertaire de la LCR Sam 14 Fév - 1:55 | |
| - Citation :
- NPA : le bluff libertaire de la LCR
Y'a pas mal de débats aujourd'hui sur le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), notamment la volonté de la LCR de s'ouvrir à certains courants anarchistes, je pense au groupe Alternatives libertaires (issu des thèses du "communisme libertaire" théorisé par D. Guérin), ainsi qu'à différents intellectuels libertaires comme Michael Lowy, M. Gaetano ou Miguel Abensour. Ces anarchistes là avaient participé à un numéro de la revue théorique de la LCR, Contre Temps en 2003, portant pour dossier " Changer le monde sans prendre le pouvoir : nouveaux libertaires, nouveaux communistes ".
Ce numéro est en quelque sorte la première marche qui a été construite entre ces anarchistes là et la LCR, et l'éditorial appelait carrément à recréer une " Nouvelle Première Internationale " (édito écrit en commun par Corcuff et Löwy), où se côtoieraient certains anarchistes et certains communistes. Mais ce numéro était déjà caractéristique des divisions qu'il y a aujourd'hui dans la LCR vis-à-vis des libertaires, et de leur jeu actuel de séduction.
En vieux loup de la LCR, Daniel Bensaïd, intangible, s'opposait déjà dans ce numéro (et récemment dans la Revue internationale des idées) aux thèses de John Holloway dans son livre Changer le monde sans prendre le pouvoir dont un article ouvrait le n°. Bensaïd descendait le mouvement zapatiste et tenait la position traditionnellement impuissante, dans une vision de prise du pouvoir de l'Etat. Dans le vieux débat libertaires/communistes, on pouvait déjà se demander en quoi Bensaïd était-il un « nouveau communiste » ?
Ce numéro également rodait déjà bien l'argumentation pour séduire les anarchistes syndicalistes. On mettait en avant les présences côté à côté depuis 10 ans de certains anarchistes et des communistes dans les manifs et les luttes de terrain (certaines organisations anarchistes cherchant systématiquement à être présentes dans toutes les manifs contre la réduction des services publics, des retraites, etc.), et donc finalement un point commun entre les frères ennemis. Ainsi on voyait dans Sud-PTT « des thématiques marxistes et un esprit libertaire », et dans cette veine on mettait en avant tous les mouvements où le marxisme et l'esprit libertaire s'étaient fondus pour ne devenir plus qu'un. L'entreprise était légitimée par exemple, avec une étude historique sur les « Industrial Workers of the world » américain qui est un cas d’école en la matière, etc.
Que demander de plus pour fonder le NPA ? Déjà AL en 2001 avait appelé à voter Chirac dans un contexte peut-être compréhensible même si très largement exagéré. Et pour le referendum de 2005 également, certaines organisations ont poussé à aller voter. En 2007 déjà, la tentative unitaire de la candidature J. Bové essaye de se rallier des " libertaires ", vraiment pas reconnu d'ailleurs dans le milieu (le couac de Onfray, le poète Youlountas et autres). En janvier 2008 devant la roue du Paon que leur fait la LCR avec le NPA, G. Davranche et T. Renard publient dans AL un article " Multiplication des nouveaux partis " où ils disent toutes leurs réticences devant la création du NPA. En février dans AL, 3 personnes de la même organisation leur répondent et commencent eux à loucher drôlement sur le NPA. Une condition est posée par ces auteurs pour leur rapprochement : l’acceptation par la LCR de l'idée de « fronts anticapitalistes » différents et complémentaires, et notamment une auto-organisation des luttes à la base, c’est-à-dire l'idée que « le parti n'est pas la seule construction possible » (la seule...).
Banco pour la LCR ! Une aile de la LCR est en effet intéressée depuis quelques années par des thématiques libertaires, notamment la nouvelle génération qu’incarne Besancenot qui dit-on va jusqu’à refuser à choisir entre son héritage communiste et « libertaire ». Ce serait eux dit-on les « nouveaux communistes »… Devant cet affichage « libertaire » de certains courants de la LCR, et voyant que décidément certains jeunes communistes quittent leur formatage vis-à-vis des anarchistes bien exprimé naguère par Jacques Duclos dans, Anarchistes d’hier et d’aujourd’hui, comment le gauchisme fait le jeu de la réaction, C. Bourseiller (de tradition conseilliste/situationniste on dira « confusionniste »), met la pression sur la LCR, en sortant Extrêmes gauches : la tentation de la réforme, Textuel, 2006. Dans son livre, entend s'adresser aux militants d'extrême-gauche, et cet auteur (hormis qu'il dresse un tableau de l'extrême-gauche et du mouvement anarchiste en France) attaque la tentative de séduction trotskiste et dénonce déjà le contenu du fameux virage « libertaire » de certains courants, qui lui apparaît très contradictoire.
Il montre bien par exemple que les luttes de la LCR (essentiellement composée de militants des services publics) portent toujours sur un renforcement de l’Etat, et le fameux « antilibéralisme » n’a été que cela depuis plus de 10 ans : la revendication d’un Etat fort contre le secteur privé (l’Etat selon eux, étant du côté du « travail » et non du « capital », si l’on considère la fausse opposition travail-capital qu’ils utilisent, on baigne là dans le marxisme le plus traditionnel), c’est ça qu’ils appellent « l’anticapitalisme »... Bien sûr tous les communistes de la terre et ceci depuis la fossilisation des marxismes depuis un siècle, disent espèr dans 100 000 ans, la fin de l’Etat, mais tout le paradoxe des communistes ou anciens communistes est là : On renforce l’Etat, tout en affirmant la nécessité de le voir dépérir dans 100 000 ans pour passer au socialisme (le refus de la séparation entre les fins et les moyens étant le trait des anarchistes sur cette question). C’est là aussi la position de Paul Ariès, qui lui aussi est bien formaté par sa formation communiste.
Mais il y a plus, Bourseiller montre aussi que la LCR s’est toujours perçue comme complémentaire du PS, dans ce sens où elle considère les partis de la social-démocratie comme des partis ouvriers « dégénérés ». Ainsi pour Bensaïd, il n’y a pas de rupture, de coupure entre le camp révolutionnaire et la social-démocratie, mais continuité et consubstantialité, c’est simplement une question de dégénérescence. C’est là une autre forme de la très vieille interprétation de Trotski de la bureaucratisation de l’URSS stalinienne. Il l’expliquait par le contexte particulier de la révolution russe (Castoriadis avec Lefort quand ils étaient dans la section française de la IVe internationale, se sont justement opposés théoriquement à cette interprétation et ont développé leur propre thèse). La LCR s’est donc depuis toujours considérée comme en quelque sorte le pôle du « retour aux fondamentaux », la « vraie gauche », la « gauche de gauche », le « 100% à gauche », quoi ! Et dans cette vision simplement « dégénérée » de la social-démocratie, la LCR a toujours appelé aux seconds tours à voter à gauche, c’est-à-dire PS. Cette stratégie qu’était en train de roder la LCR, la stratégie de « Plus à gauche que moi, tu meurs ! » et surfant sur un électorat « gauche plurielle » qui se sentait trahi par le libéral-socialisme et la gestionnarisation du PS, Jean-Claude Michéa dans Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche. Impasse Adam Smith le dénonçait dès 2003, non pas pour lorgner sur la droite ou la nouvelle droite et l’extrême-droite, mais pour retrouver le positionnement de surplomb d’un certain anarchisme qui ne s’est jamais retrouvé dans le spectre politique, c’est-à-dire le spectre de tous ceux qui participent encore à la religion politique, à cette croyance illusionnée dans les capacités d’un parti de changer le cours de la vie.
Avec AL, le débat sur le NPA s’est cristallisé sur la participation aux élections et sur la forme parti. Certains anarchistes n’ont que soulevé ces questions. Facile pour la LCR ! Pour les élections, la LCR propose « une totale indépendance vis-à-vis du PS » et que « nous ne croyons pas pour autant changer la société par un jeu d’alliances entre partis dans le cadre de combinaisons parlementaires majoritaires dans ces institutions, c’est-à-dire celles d’un Etat et d’une société où ce sont les multinationales qui font la loi ». Tous les mots comptent dans cette phrase (AL de février, réponse de Besancenot, et cie, p. 4), on noie magnifiquement le poisson : au lieu de dire que nous ne croyons pas changer la société par les urnes, on nous pond une phrase qui met tellement de conditions qu’on en rigole encore. Deuxièmement, la LCR dit que bien sûr à côté des élections il faut « créer une défiance majoritaire vis-à-vis du système », c’est-à-dire qu’il faut des luttes sociales sur le terrain.
Cette double argumentation de séduction est encore plus évidente dans le texte de Corcuff et cie le 7 juin dans Le Monde :
Citation: « C’est un constat historiquement assez banal que ceux qui ont conquis le pouvoir gouvernemental pour changer la société ont souvent été pris par lui, oubliant la transformation sociale. On ne peut donc plus faire aujourd’hui l’économie d’une critique libertaire dans le rapport au pouvoir d’Etat ».
Là, M. Corcuff et cie, se moquent de nous, ou alors Trotski est un libertaire et il fallait le dire avant, on avait pas vraiment compris comment il avait organisé l’Armée rouge… Ce « constat historiquement banal », il faut avouer que l’expression venant d’un trotskiste peut-être pleine de sens. Est-ce que M. Corcuff et le bureau politique renient finalement l’interprétation selon laquelle l’apparition de la bureaucratie eu URSS ne résultait que d’un accident historique s’expliquant à la fois par le caractère arriéré de l’économie russe et l’isolement de la révolution prolétarienne sur la scène mondiale ? C’est ça que l’on voudrait savoir.
Est-ce qu’ils adhérent à cette interprétation qui fonde le trotskisme, et alors en effet il vaut mieux dissoudre la LCR… ou alors, de manière claire, est-ce qu’ils adhèrent à une « critique libertaire dans le rapport au pouvoir d’Etat » (là-aussi tous les mots comptent) ? Les auteurs organisent la confusion en disant finalement que l'interprétation de Trotski de la " dégénerescence " de la révolution russe équivaut à la critique libertaire du pouvoir. On se moque de qui ? La critique libertaire a justement pour principe de dire que c'est pas du tout une explication par les circonstances qui peut expliquer le dévoiement de la révolution.
L’impression que nous donne aujourd’hui la LCR, n'est donc pas du tout celle d'un virage vers la critique libertaire du pouvoir séparé. Aujourd’hui, pour feinter leur « tournant libertaire », Besancenot, ses amis et plus encore Corcuff et le bureau politique de la LCR (qui viennent de publier une tribune « Gauche radicale ! Chiche », dans Le Monde, 7 juin), utilisent toujours la même argumentation pour cacher leur attachement à l’Etat : c’est ça qu’ils appellent les « nouveaux communistes »... En réalité avec les arguments que lancent Bensaïd, Corcuff, le bureau politique ou Besancenot, on se demande où ils sont les « nouveaux communistes », tellement les arguments sont traditionnels. Le « nouveau communiste » Bensaïd est-il là quand il s’accroche au matérialisme historique annonçant toujours que l’histoire est déterministe et qu’elle va du « communisme primitif » au socialisme, en passant par le capitalisme, et donc que l’Etat est a accepter avant de le dissoudre dans 100 000 ans ? Mince on croyait que c’était là la position classique ! Où est donc le changement ? En réalité, la LCR tient à être d'accord avec l'idée de l'auto-organisation des luttes (bien sûr elle ne dit mot sur ce que sont les syndicats...), mais son accpetation de l'idée de " fronts anticapitalistes ", est là pour conserver toujours les mêmes positions.
Pas besoin d'aller très loin pour avoir de gros doutes sur la tentative de séduction, il suffit de lire M. Besancenot ! oui..oui.. « je suis un libertaire », mais je suis pas d’accord avec le « rythme du dépérissement de l’Etat » (sic ! AL, p. 4), ce qui montre très bien que lui aussi et encore, il se place dans l’argumentation marxiste traditionnelle des étapes dialectiques nécessaires (déterministes), dans leur déploiement méthodique et obligé et vogue la marche royale du progrès . Après que la LCR est rejetté récemment la sainte " dictature du prolétariat " du marxiste Engels, comme " phase de transition " entre le capitalisme et le socialisme, voilà qu'on nous la refourgue avec la formule laconique de " rythme du déperissement de l'Etat " : où est le changement sur le fond ?
Ou alors le changement des « nouveaux communistes » est-il dans l'argumentation de M. Corcuff qui écrit que « toutefois, il ne s’agit pas pour nous d’évacuer la question du pouvoir. La LCR a d’ailleurs déjà dit depuis plusieurs années qu’elle était prête à soutenir [admirons le mot « soutenir »… quand on affirme la « totale indépendance vis-à-vis du PS] une expérience gouvernementale qui inverserait le cours néolibéral des politiques dans la perspective d’une sortie du capitalisme ». Mis en ligne par Diggers, le Mercredi 18 Juin 2008, 22:00 dans la rubrique "Actualité". | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR Sam 14 Fév - 1:56 | |
| - Citation :
Pour une nouvelle dialectique, libertaire, entre mouvements d’en haut et d’en bas
vendredi 6 février 2009, par CORCUFF Philippe
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Table des matières
Avec la grave crise financière et écologique, la constitution du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) contribue à réorienter l’attention vers l’anticapitalisme. Il n’a point, là, de nostalgie d’un passé supposé glorieux — ce serait oublier les épines totalitaires de certains trajets anticapitalistes —, mais une mélancolie ouverte sur l’avenir.
Le NPA sera le produit d’une diversité de traditions, passées au crible de la critique, métissées entre elles, confrontées à des problèmes renouvelés et enrichies d’expériences neuves. Parmi ces traditions, il y aura les apports du socialisme démocratique. Avec ceux qui, dans le sillage de Jean Jaurès, n’ont pas accepté l’enlisement social-libéral du PS. Car la fatalisation du capitalisme, sous l’expression euphémisée d’« économie de marché », a bien gagné chez les socialistes.
Michel Rocard avait ouvert la voie, en octobre 1976, lors d’un colloque de L’Expansion devant des patrons : « Le système de régulation restera le marché […]. On ne biaise pas avec le marché, sa logique est globale. » François Mitterrand lui a emboîté le pas en 1983, désarmant la gauche face à la contre-révolution néolibérale. L’ensemble des courants du PS a fait chorus en 2008, dans sa nouvelle déclaration de principes : « Les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché. »
Le PS constitue ma famille politique d’origine. J’ai adhéré au Mouvement de la jeunesse socialiste en 1976 et quitté le PS en 1992. Je n’ai rejoint la LCR qu’en 1999. J’ai milité au sein du Centre d’études de recherches et d’éducation socialistes (Céres), créé en 1966 par Didier Motchane et Jean-Pierre Chevènement. Ce courant a été au coeur du congrès de la rénovation socialiste en 1971, arrimant à Epinay le PS à une logique de « rupture avec le capitalisme ».
Le Céres, marxisant et autogestionnaire, s’efforçait de déplacer l’opposition rituelle entre réformes et révolution dans un « réformisme révolutionnaire ». Par rapport à Jaurès, il avait une vue moins graduelle, conscient des ruptures, des affrontements et de la résistance des intérêts dominants, mais dans un cadre démocratique et pluraliste. Il y a une actualité de ce réformisme révolutionnaire, comme une des boutures possibles du NPA, mais à travers un filtre critique. Une des forces du Céres résidait dans sa mobilité stratégique, à commencer par le pari sur les effets transformateurs du lancement d’un nouveau parti et d’une dynamique politique dans un contexte spécifique. Les circonstances ont changé. Mais le NPA pourrait constituer une telle opportunité politique, un nouvel Epinay, pour les gauches demeurées anticapitalistes, si on sait saisir ses potentialités par-delà les différences.
Réserve libertaire
De même, lors de la convention du PS sur l’autogestion en 1975, le Céres a proposé une « seizième thèse », demeurée minoritaire, mettant l’accent sur la nécessaire relation entre « l’action gouvernementale » et « les capacités d’initiative autonome des masses », indispensables pour « l’émergence de nouvelles formes de pouvoir ». Car, rappelait-il, « contrôler le gouvernement, ce n’est pas prendre le pouvoir ». D’où ce que le Céres avait l’habitude d’appeler « la dialectique du mouvement d’en haut et du mouvement d’en bas ». Vu la tendance de la gauche gouvernementale, depuis 1981, à être prise par le pouvoir qu’elle avait cru prendre, c’était une précaution fort légitime.
Certes, le Céres demeurait encore trop insensible à la critique libertaire d’une logique irréductible à celle du capital, bien qu’en interaction avec elle : la logique de monopolisation du pouvoir politique adossée aux mécanismes modernes de la professionnalisation politique. Trop pris dans une culture marxiste, étatiste et centraliste, le Céres était aussi peu attentif à la logique expérimentale participant à la créativité pratique des mouvements sociaux, bien avant une victoire électorale, elle-même trop fétichisée : coopératives, économie sociale et solidaire, médias alternatifs, universités populaires, etc.
Et puis, sociologiquement, le pôle des énarques du Céres tendait à dominer son pôle de militants syndicalistes et associatifs. Or les technocrates du Céres se sont souvent coulés comme les autres dans les institutions étatiques après 1981. On aurait plutôt besoin d’une dialectique du mouvement d’en bas et du mouvement d’en haut, intégrant une réserve libertaire à l’égard du pouvoir politique. Cela suppose d’être prudent quant aux conditions d’une participation à une expérience gouvernementale alternative, mais pas de la récuser par principe. Elle pourrait jouer un rôle important, mais pas la fonction principale, dans un processus pluridimensionnel de transformation sociale radicale.
En attendant que ces questions se posent pour le NPA, la priorité consiste à accumuler des forces préalables et une inventivité propre, dans la stricte indépendance vis-à-vis d’un PS social-libéralisé et de ses dépendances électorales (PCF et Verts), afin de faire émerger un outil inédit et paradoxal : quelque chose comme un parti libertaire.
P.-S.
Article paru dans Le Monde, édition du 6 février 2009.
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| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR Sam 14 Fév - 2:01 | |
| - sur un forum a écrit:
- Pour revenir au NPA, le but comme pour le Pt c'est d'avoir toutes les
tendances du mouvement ouvrier représenté donc logiquement les anarchistes (au PT la tendance anarchosyndicaliste) | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR Sam 14 Fév - 2:02 | |
| la reponse du vieux krivine .... - Citation :
- Alain Krivine : "Il n'est pas question de faire du NPA un parti fourre-tout"
LEMONDE.FR | 05.02.09 | 17h29 • Mis à jour le 05.02.09 | 17h52
Dans un "chat" sur Le Monde.fr, jeudi 5 février, le porte-parole de la LCR, Alain Krivine, estime que le Nouveau Parti anticapitaliste, dont le congrès fondateur a lieu de vendredi à dimanche, "n'est pas contre aller dans un gouvernement", mais que "ce n'est pas un but en soi".
lb : Qu'attendez-vous de l'interview de Nicolas Sarkozy ce soir ?
Alain Krivine : Moi, je n'attends rien de cet entretien. Sarkozy a joué la montre depuis son élection en laissant croire qu'il allait à chaque fois annoncer des bonnes nouvelles. Sa politique et ses méthodes sont connues. Il est directement le facteur du Medef, ce qui prouve qu'il n'y a pas que des bons facteurs. Et je crois qu'il ne faut plus attendre ses discours, mais agir comme on l'a fait le 29 janvier. On lui a imposé de stopper ses fameuses réformes. Et j'espère que c'est ce que vont faire les confédérations syndicales qui vont se réunir juste après son discours.
Jeancharl : Le NPA va-t-il abandonner toute référence au marxisme ?
Alain Krivine : Non, ça je ne crois pas. On n'abandonnera aucune référence qui semble utile au combat anti-capitaliste. Le marxisme en fait partie. On va garder tout ce qu'il y a de positif dans l'héritage trotskiste, libertaire ou communiste. Ce n'est pas un critère puisque même aujourd'hui des économistes ou des politiciens de droite se replongent dans le marxisme pour comprendre la crise.
Seb : Qu'est-ce qui vous distingue des autres partis d'extrême gauche comme le PCF, le PG ou encore Lutte ouvrière?
Alain Krivine : Je crois que nous n'avons pas les mêmes divergences avec les uns ou les autres. Je crois que la frontière essentielle à gauche c'est entre ceux qui pensent qu'on peut réformer, humaniser le capitalisme, ou au besoin rompre avec lui par les élections seulement, et ceux qui pensent qu'il y a nécessité de renverser cette société essentiellement par les mobilisations. Pour les premiers, je fais allusion, avec des nuances, au PCF et à Mélenchon.
Et parmi les seconds, il y a nous et LO, on est dans le même camp. Ce qui nous sépare plus de LO, c'est leurs différentes tactiques : sectaire pour construire un nouveau parti et opportuniste dans les élections où ils se sont retrouvés avec la gauche aux municipales. Dans l'action, nous sommes pour rassembler toutes ces forces, et même le PS, face à Sarkozy et à sa politique. Ce qui est différent de construire un parti commun ou d'aller ensemble aux élections. C'est dans ce cadre que l'on vient de signer une deuxième déclaration commune de soutien aux grèves qui va de LO au PS en passant par les radicaux de gauche.
Maxmallium : A vouloir s'affranchir du passé trotskiste et réaliser une synthèse des courants anticapitalistes, le NPA ne risque-t-il pas de connaître les mêmes problèmes que le PS ?
Alain Krivine : D'abord il ne s'agit pas de s'affranchir du trotskisme, mais de garder ce qu'il y a de mieux dans son héritage. Par exemple l'idée de révolutionner la société, l'internationalisme. Par contre, la lutte antistalinienne n'est plus d'acualité. Il n'est pas question pour nous de faire un parti fourre-tout.
Stephanie : Pourquoi anti-capitaliste ? Etre contre le capitalisme est une chose mais que proposez-vous à la place ? Il me semble qu'il aurait fallu trouver un nom plus créatif. Pourquoi pas un nouveau nom pour un nouveau système politique ?
Alain Krivine : Le NPA n'aura pas à assumer l'héritage trotskiste qui n'est qu'un courant du mouvement révolutionnaire. Mais il se prononce nettement pour renverser la société capitaliste. C'est vrai qu'il ne faut pas être uniquement anti. Le NPA fait déjà une série de propositions positives. C'est notamment la force du discours de Besancenot, aussi bien en ce qui concerne les revendications immédiates, comme l'augmentation des salaires et des retraites de 300 euros et du smic de 400 euros net, ou de la création d'un pôle public des banques et du crédit sous contrôle des usagers...
Mais en même temps cela implique un changement de société où il faut s'attaquer à la propriété privée avec pour but, et ce sera une définition du socialisme, une autre répartition des richesses décidée et contrôlée par la population. Un exemple : on nous dit que les caisses sont vides, mais on trouve, on ne sait où, 300 milliards pour garantir les banques.
Quant au nom du parti, pour moi c'est de peu d'importance. LO est révolutionnaire et ce n'est pas dans son nom. Le Parti socialiste se dit socialiste et il ne l'est plus depuis longtemps. On choisira demain le nom qui fait le plus consensus.
Boris : Vous sentez-vous capables de gouverner la France en 2012 ? Comment concilier luttes et gouvernance ?
Alain Krivine : On n'est pas contre aller dans un gouvernement. Ce n'est pas un but en soi. Le but c'est de répondre aux exigences du monde du travail. Jusqu'à présent les principales réformes sociales en France, comme les congés payés, ont été obtenues par des grèves générales et pas par des élections. La garantie pour aller dans un gouvernement qui soit vraiment de gauche, c'est de s'appuyer sur une mobilisation générale de la population comme en 1968 et d'avoir des partenaires qui s'engagent sur un programme de rupture avec le capitalisme.
Sinon, à froid, comme l'ont fait le PCF et les Verts, c'est faire la politique de la droite et se discréditer. Et il n'est pas question qu'on le fasse.
Well : Ne serait-il pas mieux pour la France qui veut combattre la politique de M. Sarkozy que vous vous unissiez avec le Parti socialiste ?
Alain Krivine : La réponse c'est : dans l'action oui, je préfère voir le PS dans la rue que faire le guignol au Parlement en chantant La Marseillaise. Et je me félicite que le PS soit enfin venu à des réunions unitaires après les avoir boycottées. Mais cela ne signifie pas pour autant aller ensemble au gouvernement. Il a fallu la journée du 29 janvier pour les faire bouger un minimum.
Cerrumios : Quels sont les objectifs du NPA pour les élections européennes ?
Alain Krivine : D'abord définir un programme. Et ensuite le proposer à des alliés éventuels comme le PCF ou Mélenchon. Mais, pour nous, ce programme ne doit pas être spécifique aux européennes, mais être valable dans les luttes à toutes les élections et ne pas se cantonner à une simple tactique qui volerait en éclats après les européennes.
Et on connaît les points qui risquent d'achopper. Par exemple sur l'interdiction des licenciements, sur la remise en cause des privatisations, sur la création d'un service public européen pour tous les domaines essentiels de la vie (énergie, transport, eau, école...), sur l'écologie. Nous sommes pour l'interdiction des essais OGM en plein air. Pour la sortie du nucléaire, contre l'enfouissement des déchets, et pour les immigrés, le droit de vote, la régularisation et la libre-circulation en Europe que refusent les accords de Schengen.
Enfin, nous sommes pour une nette prise de position contre toute participation aux éxécutifs avec le PS. Or, le PCF et Mélenchon soutiennent à fond le parti allemand Die Linke qui dirige Berlin avec le SPD, avec des conséquences désatreuses.
Martin : Pourquoi désespérer les électeurs de la vraie gauche en n'offrant pas une réelle perspective gouvernementale ?
Alain Krivine : Je crois que ce qui a désespéré les électeurs de gauche en France c'est justement d'avoir participé à des gouvernements de gauche qui ont fait une politique de droite. Et c'est ça que nous voulons ne pas refaire. Et pour redonner confiance à la gauche, il faut justement créer une gauche de combat qui n'accepte pas toutes les compromissions que la gauche fait quand elle est au gouvernement.
92 : Le NPA est-il écologiste ? Si oui, comment fera-t-il cohabiter des écolos avec des productivistes ? Et pour quel projet ?
Alain Krivine : Pour nous l'écologie est une dimension essentielle. Nos militants sont très actifs dans la lutte sur les OGM ou contre le nucléaire et l'installation des EPR. Mais l'écologie n'a de sens que si elle remet en cause la logique du profit de la société capitaliste. Un écologiste qui n'est pas anticapitaliste devient un manchot.
Gringostnz : Croyez-vous en la croissance économique, ce concept fétiche de la société capitaliste ? Faut-il vraiment "relancer" le consumérisme ?
Alain Krivine: C'est le débat que l'on a avec les camarades décroissants qui sont entrés au NPA, légitimement. On ne peut pas aujourd'hui dire qu'on est contre la croissance et la consommation de façon abrupte quand des millions de gens n'arrivent plus à consommer un minimum pour se nourrir et quand les entreprises ferment les unes après les autres.
Par contre, je suis d'accord avec eux quand ils expliquent que notre consommation est guidée par les capitalistes qui nous forcent à consommer quand on peut, ce qui n'est pas forcément utile mais leur ramène du fric.
Je préfère la formule : dans une vraie démocratie on doit pouvoir décider ce qu'on produit, qui produit, pourquoi on produit et qu'est-ce qu'on produit. Ce qui signifie décroissance pour certains produits, croissance pour d'autres. Par exemple, je suis pour la croissance des maisons à isolation. Ça permet une décroissance de l'utilisation de l'énergie.
Nada : Vous dites "s'appuyer sur une mobilisation générale". Mais qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Jusqu'à une situation révolutionnaire ?
Alain Krivine : Dans un premier temps c'est refaire ce que l'on a fait en 1995 contre la loi Juppé sur la "Sécu". Le gouvernement ne recule pas devant une simple grève de 24 heures, aussi utile soit-elle. Et les salariés ne sont pas prêts à multiplier les 24 heures qui font perdre du salaire sans résultats.
D'où la nécessité d'une grève unitaire, générale, prolongée, rassemblant privé et public, Français et immigrés, sur quelques objectifs où on peut les forcer à reculer. C'est déjà le premier but : bloquer les réformes réactionnaires du gouvernement. Et après, si on a un mouvement d'ampleur, type 1968, on peut envisager bien sûr de poser le problème du pouvoir et de la société.
Julien : Pensez-vous que le concept de lutte armée est dépassé ?
Alain Krivine : Ça dépend où, ça dépend quand. En soi, personne ne peut être pour la violence armée. Nous sommes tous pour des mouvements pacifiques. Mais la violence vient toujours de la droite et des forces capitalistes. Les millions de gens qui meurent de faim, les millions de sidaïques qui meurent à cause des trusts pharmaceutiques qui refusent les génériques, les guerres actuelles pour le pétrole. Ce qui signifie que la violence armée ne peut être justifiée que comme une réaction défensive à ceux qui veulent remettre en cause les décisions et les volontés de la majorité. Elle peut se justifier aujourd'hui sous certaines dictatures, elle est justifiée pour les Palestiniens, elle l'a été parfaitement pour nos grands-parents résistants. Et là il n'y avait que les nazis pour les qualifier de terroristes.
Monsieur_raoul : Comment percevez vous les critiques qui ont été émises sur la participation de votre figure de proue, Olivier Besancenot, au média-circus, de Drucker, entre autres ?
Alain Krivine : Olivier Besancenot s'est plus fait connaître et apprécié par ses apparitions à la télévision que par la vente de notre hebdomadaire Rouge. Et malheureusement en France, si on veut s'adresser à des millions de gens, on est obligé de passer par ce genre d'émission, en y posant des conditions, ce que l'on a fait, c'est-à-dire la possibilité de faire passer un message en se faisant respecter, ou de faire parler, comme chez Drucker, des femmes salariées qui n'avaient jamais le droit à la parole. Notre unique souci c'est de faire entendre par la population nos propositions et notre message. Et le résultat est positif.
Steeve DREUX : On entend en permanence parler du "NPA d'Olivier Besancenot" ; pensez-vous qu'il s'agit d'un abus de langage, ou alors qu'Olivier Besancenot a réellement une emprise sur le NPA ?
Alain Krivine : C'est les deux. Il y a une personnalisation de la politique. Qui est malsaine parce qu'elle dépolitise les personnes. Mais, là encore, on en tient compte. Quand on fait une conférence de presse, quand Olivier est là, tous les médias sont là, quand il n'est pas là, il n'y a personne. Alors on en joue lucidement. En sachant que le NPA ce n'est pas uniquement Olivier, loin de là.
Il y a vingt ans, Olivier n'aurait pas connu cette percée, qui est donc liée à la nature du message qui aujourd'hui passe très bien, et bien sûr à la qualité du personnage que personne ne peut nier. On va s'efforcer au NPA de faire connaître d'autres porte-parole, mais malheureusement cela ne dépend pas que de nous.
Hnaillon : Pourquoi si peu de femmes dans votre équipe dirigeante ?
Alain Krivine : Mais parce que la presse n'a repéré que les hommes. Au bureau politique de la Ligue, moitié de femmes moitié d'hommes. Et ça sera le cas pour les 150 dirigeants du comité politique du NPA. Même s'il y a encore une minorité de femmes au NPA. La parité sera et est respectée dans toutes les directions.
Laurent Borredon et Sylvia Zappi | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR Sam 14 Fév - 2:07 | |
| - figaro a écrit:
- Face au poids pris dans le débat public par Besancenot, les socialistes
ne sont cependant pas tous sereins. Mardi, lors de la réunion du bureau national, des partisans de Ségolène Royal ont interpellé la direction sur sa stratégie vis-à-vis de l'extrême gauche en prenant, par ailleurs, le contre-pied des positions de leur championne. Alors que l'ancienne candidate estime «qu'il n'y a pas de barrière infranchissable» avec l'extrême gauche, certains de ses proches comme Manuel Valls s'inquiètent de voir le PS «courir après l'extrême gauche». Le député, maire d'Évry, souligne la «volatilité» de l'électorat socialiste qui pourrait être tenté de se radicaliser si le PS crédibilise le NPA.
«Fractions irréconciliables»
Dans une tribune pour le site Slate.fr, l'ancien premier secrétaire François Hollande va plus loin dans la mise en garde. Comme le MoDem de François Bayrou, le NPA est un «concurrent» pour le PS, prévient-il. «Le NPA veut la division de la gauche, en deux fractions irréconciliables», explique-t-il en relevant que l'extrême gauche refusait de donner des consignes de vote en faveur de la gauche lorsqu'elle est absente des seconds tours. «Chercher à séduire le NPA relèverait de la part du PS d'une désarmante naïveté, elle aboutirait à légitimer les thèses et les mots d'ordre de l'extrême gauche sans aucune contrepartie, c'est-à-dire à élever son score de premier tour sans espoir d'en bénéficier en totalité au second», écrit-il en tirant une conclusion: le PS doit être fort, seul. Quant à savoir comment… | |
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