Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 INTERVIEW : Le groupe "Pavillon Noir" Poitiers

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Nombre de messages : 521
Date d'inscription : 23/02/2008

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MessageSujet: INTERVIEW : Le groupe "Pavillon Noir" Poitiers   INTERVIEW : Le groupe "Pavillon Noir" Poitiers Icon_minitimeMer 17 Mar - 23:29


INTERVIEW : Le groupe "Pavillon Noir" de Poitiers






INTERVIEW : Le groupe "Pavillon Noir" Poitiers Itw+groupe+Pavilon+Noir


Toujours
dans le but de mieux faire connaître la diversité des groupes et
initiatives de la fédération Anarchiste (fédération de groupes et
d'individus anarchistes qui sont à la fois autonomes et fédérés autour
de principes de bases, rappelons-le), voilà une interview du groupe
"Pavillon Noir", de Poitiers.

Merci, et bon vent à eux !
- - - - - - - - - - - - - - - - -
Pouvez-vous nous présenter votre groupe ? (date de création, etc)


Salut,
le groupe "Pavillon Noir" est créé durant l'été 2009, avec quatre
personnes, remplaçant la liaison "L'Amitié". Il compte aujourd'hui une
bonne dizaine de membres, sans compter les sympathisant-e-s, avec une
bonne dynamique. A noter que nous avons toujours été une majorité de
femmes, c'est assez rare pour être dit.

Pourquoi ce nom de "Pavillon noir" ? Poitiers aurait donc des pirates ?


Oh
oui, nous sommes flibustier-e-s du Clain ! (c'est le Clain qui coule à
Poitiers, et non la Vienne). C'est vrai que l'imagerie pirate nous
plaît bien... nous signons d'ailleurs nos articles de Pavillon Noir
(notre journal local) avec des pseudos pirates, on trouve ça rigolo.
L'utopie pirate est aussi intéressante historiquement, il s'agissait
pour les exclus, les esclaves en fuite, les mutins et les condamnés à
mort, de s'organiser, en menant à la fois la lutte contre les
marchands, et l'élaboration de fonctionnements égalitaires autonomes.
Pavillon Noir, c'est aussi et surtout une référence claire et nette à l'anarchisme, sans sigle, sans étiquette ni sectarisme.
Noir
c'est noir ! Dans le noir y'a toutes les autres couleurs, la fédération
fait la force. Le noir, sans sigle ni logo, c'est une référence sans
détour à ce qui est au coeur de tous les anarchistes : l'autogestion,
des luttes comme des alternatives de vie. N'attendons pas que d'autres
fassent pour nous, faisons nous-mêmes et organisons-nous pour être
efficaces et n'être redevables que de nous-mêmes. Dans tous les champs
de nos luttes et des alternatives en actes que nous portons, nous
sommes au début et à la fin du processus : c'est à nous de construire
notre nouveau monde. Cette radicalité n'empêche pas que nous soyions
ouvert-e-s aux autres militants politiques, nous n'aimons pas le
sectarisme.

Le groupe s'est-il fixé des buts, des modes d'actions ?

Nous
nous définissons comme anarchistes, anticapitalistes, décroissants,
antisexistes, antiracistes, antifascistes. Certain-e-s d'entre nous
sont fédéré-e-s FA, d'autres pas. Nous fonctionnons au consensus et à
l'unanimité, par défaut à la libre-association. Cela permet une grande
prolixité de projets mais aussi un questionnement de fond. Nos réunions
sont toujours des moments très riches de débats très animés, sur le
fond (théorie, fonctionnement interne) comme sur la forme (diverses
actions entreprises). Nous avons de nombreux désaccords entre nous mais
nous ne les fuyons pas, au contraire nous considérons la conflictualité
comme riche de potentialités, permettant d'évoluer dans nos réflexions
et nos pratiques. Le respect de chaque individu nous paraît aussi
essentiel que le tissage de pratiques collectives. Le conflit est une
chose saine, apprendre à le gérer est au coeur de la réussite d'une
association d'anarchistes. Ce devrait être l'antithèse de la violence.
Nous
avons donc des intérêts différents mais que nous jugeons
complémentaires et non divergents, car nous considérons que tous les
champs de lutte sont importants. Ce qui se traduit dans le champ très
varié de nos actions directes :
-luttes sociales (rassemblements et
manifs sans-papiers, participation au comité antirépression poitevin,
cortèges libertaires avec drapeaux noirs non-siglés et nos propres
slogans et prises de parole) et syndicales (dans divers syndicats, CNT,
SUD...), dans l'enseignement (participation active aux mobilisations
lycéennes-étudiantes-profs)
-culture alternative (concerts de soutien, expos)
-alternatives
en actes (récup, tambouille militante, bibliothèque collective, partage
de savoir-faire alimentaires, habitat collectif)
-propagande
anarchiste en particulier dans les quartiers populaires (journal
autogéré, "pavillon Noir", le N°1 fait 20 pages et le N°2 sortira
prochainement ; vente du Monde libertaire) et dans la commune en
général (collages, projet d'université populaire)...
-formation,
débats (les Désobéissants ont été invités, pour une formation très
enrichissante à l'action directe non-violente ; débat sur le fichage
ADN...).
Nous commençons à être appréciés pour cette démarche
diverse et autogestionnaire, conciliant à la fois luttes et autonomie.
Nous sommes d'autant plus radicaux dans nos pratiques que nous refusons
de nous enfermer dans une posture pseudo-radicale de bazar.

Quel est le paysage politique à Poitiers ?


Assez
riche. Poitiers est une ville très universitaire, avec une jeunesse
assez remontée contre la répression policière et judiciaire (subie par
les sans-papiers, les lycéens, les étudiants, les militants...). C'est
une ville associative aussi, avec une tradition sociale assez
développée. Tertiaire enfin, c'est pourquoi nous nous considérons comme
le groupe "du 86" et non seulement de Poitiers. Des compagnons du
groupe vivent à Châtellerault, ville de tradition ouvrière.
En-dehors
des orgas politicardes traditionnelles (Verts, PS, PCF, NPA, LO...), le
milieu anar existe avec la CNT, et quelques militant-e-s de l'OCL
Poitou avec lesquel-les nous militons au sein de certaines
mobilisations, dans le cadre de projets communs. Poitiers est aussi une
ville qui depuis quelques années, au moins dans le milieu libertaire,
compte pas mal de gens qui se méfient des "orgas" et s'organisent par
affinité. Le groupe Pavillon Noir s'est quant à lui constitué sur des
principes très clairs, qui sont ceux de la Fédération Anarchiste :
mandats révocables, responsabilité individuelle, autonomie,
libre-association, fédération... qui garantissent réellement la lutte
contre l'autorité, y compris au sein du groupe.

On a entendu parler de Poitiers dans les médias suite à la fameuse
manifestation contre la construction d'une nouvelle prison ... Vous
pouvez nous faire un petit rappel des faits ?

On
a écrit un communiqué à l'époque, qui avait été plutôt bien reçu. Comme
on est toujours (grosso modo) d'accord avec, on te le refile en annexe
à l'interview : http://www.federation-anarchiste.org/public/spip.php?article367

Aujourd'hui, quelles sont les conséquences de tout ça par rapport à la
situation politique de la ville ? Et par rapport à votre groupe en
particulier ?


Une
répression tous azimuts, contre toute forme de militantisme. Elle
existait déjà avant le 10 octobre mais elle s'est encore amplifiée.
Insultes, harcèlement de la police contre les militants, manifs
encadrées par des dispositifs policiers ahurissants, camescopes et
appareils photos braqués sur nous en permanence... Un comité antirep
s'est créé. Nous y participons activement en tant qu'individuel-le-s -
sans être soutien formel, afin de nous laisser la liberté de signer
ponctuellement ou pas les communiqués élaborés avec d'autres personnes.
Le
20 février, nous avons organisé une journée-débat et concert contre le
fichage ADN. Nous ne céderons pas à l'intimidation. Ce ne sont pas les
anarchistes qui sont "violents", mais ce dispositif de répression
sociale. Tout cela est amplifié par les chefs locaux de la "sécurité",
le préfet Tomasini, un proche de Pasqua, ou encore le policier
Papineau, venu du 93. On est une ville de l'Ouest, mais avec ces
cowboys on a l'impression d'être au Far-Ouest !

Existe-t-il des lieux politiquement intéressants dans votre ville ?


Pas
mal de lieux associatifs oui, comme le 23, ou encore le Confort
moderne, sans compter les bars... eux aussi sont emmerdés par la
répression. Y' a même eu fermeture provisoire d'un bar qui avait une
réputation de fréquentation par les gauchistes du crû. Il y a aussi le
local de la CNT, mais un peu excentré. Une librairie, Feu rouge, avec
bouquins militants et pas mal de BD aussi. Et les rues, où l'on se
rencontre et où l'on refait le monde autour de quelques binouzes.

Existe-t-il une scène musicale engagée sur Poitiers ?


Ouaip,
des groupes de potes (Fantomas dans ton slip, les Black cats et plein
d'autres...), des projets divers et variés, comme Fraction armée noire,
un projet qui se monte mêlant punk-rock, avec un mec de RAB, un batteur
redoutable et un slameur dont les textes déchirent au moins autant que
la zik !... trop de groupes pour les évoquer tous. En tout cas y'a de
quoi faire pour les concerts de soutien, au dernier on a finalement
réussi à faire avec des copains locaux (S.I.C., les petits cons
masqués...)

Le mot de la fin ?


Haut
les coeurs ! L'anarchie vaincra, parce qu'elle est déjà là, partout où
les gens se prennent en main et se rencontrent librement pour discuter
et pour agir.
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