Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 Retour sur un "fiasco" Roselynesque

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Revoltaire
vieux de la vieille
Revoltaire


Nombre de messages : 310
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MessageSujet: Retour sur un "fiasco" Roselynesque   Retour sur un "fiasco" Roselynesque Icon_minitimeSam 16 Jan - 18:26

Fini la grippe A!!
Depuis la semaine dernière, l'État a déclaré que nous étions sorti d'affaire..et que c'est finalement la grippe "normalement saisonnière" qui achève le plus ( près de 3000 décès chaque année contre 258 en métropole :http://www.santenews.eu/2010/01/15/grippe-a-h1n1-258-deces-en-metropole/ ). Mais cela on le savait puisque nos médecins nous l'ont dit en douce lorsqu'on est venu consulter cet automne ( monsieur le docteur vais-je mourir de cette grippe, de ce virus H1N1 machin chouette?...Celui ci répondait avec un sourire narquois : Vous rigolez? C'est beaucoup moins violent que la grippe! )...Cela explique un peu pourquoi on n'y est pas allé dans ces " centres médicaux ". Et puis c'était trop louche cette affaire au moment ou les luttes sociales sont tellement plus " d'actualités"..pour pleins d'autres trucs...
A ce poser des questions alors sur le pourquoi de cette campagne "catastrophiste"...Pourquoi Roselyne s'est elle ficha seule toute devant tout le monde?....Tellement ficha que Sarko a du sortir un discours ( encore abscons..cela devient une habitude désormais ) pour la soutenir...

Voici une enquête (datant de novembre dernier ) qui peut apporter quelques réponses....

...........................

LE VRAI CV DE ROSELYNE BACHELOT...

Sur le site du Ministère de la Santé, Roselyne Bachelot
oublie un détail dans son CV : ses douze années passées au service de
l'industrie pharmaceutique.
Mais qu’a-t-elle fait, exactement, pour SoguiPharm, Ici-Pharma,
Astra-Zaneca ? Le plus simple, c'était de lui demander. Sauf que la
ministre se fâche et s’échappe en courant...
Le journal Fakir est un journal papier, en vente chez tous les bons kiosquiers ou sur abonnement. Il ne peut réaliser des enquêtes, des reportages, que parce qu'il est acheté.
Retour sur un "fiasco" Roselynesque A319-091124_cv-roseline-bachelotJeudi 5 novembre. Comparaisons biographiques

On s'ennuie au bureau, alors sur Google on tape « Bachelot ».
Voir qui elle est, un peu.
La grippe A l'a si bien propulsée sous le feu des caméras.
Sur Wikipedia, c'est marqué ça : «
Roselyne Bachelot-Narquin a occupé, avant d'entrer dans la politique au
début des années 1980, le poste de déléguée à l'information médicale au
sein du laboratoire ICI Pharma de 1969 à 1976, puis elle est chargée
des relations publiques chez Soguipharm de 1984 à 1989 ».
Tiens tiens, on ne savait pas. Mais faut vérifier, hein, Wikipédia raconte parfois n'importe quoi...
D'autant que son CV officiel (voir ci-contre la copie d'écran dans "Document"), sur le site du ministère de la Santé, ne cause pas de ça du tout. On apprend plein de choses passionnantes, que « ses deux parents étaient docteurs en chirurgie dentaire », qu'elle a « approfondi ses recherches en spectrophotométrie infrarouge », qu'elle est même balaise sur « l'influence des atomes métalliques sur les liaisons carbone-hydrogène dans les molécules complexes »,
etc. Mais rien sur les douze années qu'elle aurait – conditionnel de
rigueur – passé au service de l'industrie pharmaceutique. Un trou, là.
Alors, qui dit vrai ? Wikipédia ou le Ministère de la Santé ?
Et puis, on tombe sur ce document.

Retour sur un "fiasco" Roselynesque A319-091124_cv-roseline-bachelot-article-1

C'est son vieux CV, lorsqu'elle était au Parlement européen, en 2004. Tout en haut, juste sous « née le 24 décembre 1946 à Nevers », elle détaille son « activité professionnelle » : «
Déléguée à l'information médicale - laboratoires ICI Pharma - de 1969 à
1976. Chargée des Relations Publiques chez Soguipharm de 1984 à 1989. »
C'était une fierté, apparemment, à l'époque : la preuve qu'elle avait travaillé dans la vraie vie. Celle de l'entreprise...
Mais pourquoi, alors, le cacher maintenant ? Pourquoi oublier ces douze
années, qui pèsent quand même dans une (brève) carrière ? Pourquoi
cette omission, alors que Roselyne Bachelot promet que « la transparence sera la plus totale, suivie scrupuleusement » ? Pourquoi ce silence, alors que la loi oblige les experts à déclarer leurs « conflits d'intérêts » ?
Le plus simple, c'était de lui demander.
On a essayé.
On s'est entêtés, même.


Vendredi 6 novembre. La com' communique peu

« Service de presse de Roselyne Bachelot, bonjour.
- Excusez-moi de vous déranger. J'appelle concernant le parcours de
Madame la ministre dans les laboratoires pharmaceutiques... Elle a bien
été « déléguée à l'information médicale chez ICI Pharma de 1969 à 1976 ?
- Est-ce que vous auriez la gentillesse de m'envoyer un mail, s'il vous plait ? »
On envoie un mail.
On rappelle.
« Service de presse de Roselyne Bachelot, bonjour.
- J'appelle pour savoir : est-ce que Madame Bachelot a bien été «
déléguée à l'information médicale chez ICI Pharma de 1969 à 1976 ?
- Ouh la. Non, à mon niveau je n'ai pas cette information. Est-ce que
vous voulez que je demande à la conseillère presse de vous rappeler ?
- Oui, volontiers. »


Dimanche 8 novembre. Visiteuse médicale à Bouguenais

En attendant, on contacte le sénateur du Parti de Gauche François
Autain (l'oncle de Clémentine). Venant de Loire-Atlantique, comme
Roselyne, lui a des vieux souvenirs de « Madame Bachelot » : « Je l'ai
rencontrée, mais dans des circonstances qui étaient liées à l'exercice
de ma profession et de la sienne : moi j'étais médecin généraliste dans
une petite commune de la banlieue nantaise, à Bouguenais, et elle était
représentante d'un laboratoire pharmaceutique, Astra Zaneca ; elle
m'avait vanté les produit de ce labo et elle m'en avait parlé avec
beaucoup de compétence et de chaleur. Je ne suis pas étonné de la voir
aujourd'hui assumer de si hautes fonctions parce qu'elle m'avait
impressionné par la maîtrise avec laquelle elle connaissait le dossier
de ce médicament. »

D'un click de souris, le site pharmactua.com (« l'information en ligne
pour les décideurs et les acteurs du monde de la santé ») nous informe
que «
Astra Zeneca développe un nouveau vaccin pour le virus H1N1 : 200
millions de doses sous forme de spray nasal, un marché de 2,3 milliards
pour le groupe. »



Jeudi 12 novembre. Ministre souriante, médias riants

Aujourd'hui, c'est le grand jour : « A l'occasion de
l'ouverture des centres de vaccination, Roselyne Bachelot-Narquin,
ministre de la Santé et des Sports, visitera le centre de vaccination
Auguste Renoir à Paris. Lors de ce déplacement, la ministre se fera
vacciner contre la grippe A (H1N1). »

On va la croiser , enfin.
On va pouvoir lui poser la question qui nous tracasse.
Canal plus, BFM, Europe 1, RTL, M6, tout le monde est là. Caméras,
micros, appareils photos sont parqués derrière une barrière en fer, aux
premières loges, grimpés sur des chaises, ou se bousculant pour la
meilleure prise. De l'autre coté, le théâtre de la future vaccinée est
bien régi : petite table d'écolier au fond, avec un médecin qui attend
pour connaître le dossier de sa patiente.
La scène est préparée, l'héroïne arrive, et lance sa tirade : «
Je veux dire de façon forte à mes concitoyens que nous devons nous
faire vacciner. Cette grippe elle présente des formes qui peuvent être
très très graves, il y a aujourd'hui vingt-cinq personnes qui sont
hospitalisées dans les hôpitaux de Paris, avec dix petits enfants qui
présentent des formes extrêmement graves »
, on connaît sa chanson.

Retour sur un "fiasco" Roselynesque A319-091124_cv-roseline-bachelot-article-2

La vaccination débute : soulevant sa manche, la ministre fait mine
d'entamer un strip-tease – avant de blaguer, pull retroussé : « J'arrêterai là ! » Charmés par tant d'humour, et par son sourire, les journalistes rient aux éclats.
Vient l'heure des impertinentes questions : « Madame Bachelot, les Français sont méfiants pourquoi ? », « Madame la ministre, Jean François Coppé hésite encore à se faire vacciner : que lui dites-vous pour le convaincre ? », etc. Jusqu'à la mienne :
« Madame Bachelot, est ce que c'est vrai que vous avez été porte-parole
pendant douze ans de deux laboratoires pharmaceutiques ? »
Son sourire s'efface :
« Ah, écoutez, c'est absolument, écoutez, vraiment, cette accusation est absolument répugnante...
- Mais c'était bien Ici pharma et Soguipharm ? »
Elle se fâche :
« Pendant 6 ans j'ai travaillé dans un laboratoire pharmaceutique comme
visiteuse médicale à 1 000 francs par mois comme boulot de, comme
boulot d'étudiante pendant 6 ans, c'est comme, c'est comme si vous
disiez aux jeunes gens qui travaillent chez Mac Do à vendre des... des
hamburgers qu'ils sont à la solde de l'industrie agro-alimentaire ! »
Roselyne Bachelot s'échappe alors par la porte de derrière.

La réaction des collègues, mécontents eux aussi, ne tarde pas :
« Elle n'a pas aimé », « Ah, ben merci, elle est partie », «
Heureusement que tu as posé ta question pas trop tôt sinon elle serait
partie toute de suite et on aurait rien eu ».
« Mais, je les interroge, vous le saviez ?
- Non, mais l'investigation serait trop longue...
- Y a juste à regarder son ancien CV de députée européenne. Maintenant que vous le savez, vous reprendrez l'information ?
- Non. On n'est pas venus pour ça. On est venus pour la vaccination. »

Sur le retour, je réfléchis en marchant : si j'étais élue au Parlement
européen, je ne crois pas que je mettrais tout en haut de mon CV, comme
« activité professionnelle », que j'ai travaillé comme serveuse chez
Mac Do...
Et puis, restent en suspens ces cinq années comme « Chargée des
Relations Publiques chez Soguipharm » : c'était pas plus important que
du baby-sitting, peut-être ?


Mardi 17 novembre. Propagandiste des labos

« Chargée des relations publiques, c'est une dénomination des lobbyistes », affirme Roger Lenglet.
Lui a publié Lobbying et Santé.
« C'est un titre qui avait été inventé par Edouard Bernays, un des fondateurs du lobbying, qui disait "on hésitait entre le mot de propagandiste mais ça la foutait mal, donc on a inventé relations publiques",
ça consiste simplement à obtenir auprès des élus des positions ou des
lois favorables aux intérêts de l'industrie qu'on représente. Donc
Roselyne Bachelot a exercé cette activité pour le compte du groupe
pharmaceutique Soguipharm, elle a été aussi visiteuse médicale pour
d'autres laboratoires pharmaceutiques, elle se retrouve ministre de la
Santé. Evidemment, ce n'est pas sain puisqu'on peut avoir toutes sortes
de collusion, de complicités, et donc les décisions qui sont prises
dans le cadre d'une campagne de vaccination massive, par exemple,
peuvent être mise en doute et vont susciter une méfiance. Cette
campagne non seulement a été expertisée par des experts qui ne sont pas
indépendants, puisqu'ils travaillent pour l'industrie pharmaceutique,
donc il y a déjà conflit d'intérêts, mais la ministre elle-même est
dans une situation qu'on peut considérer comme douteuse. »
La si souriante Roselyne Bachelot avait-elle travaillé comme «
lobbyiste » pour l'industrie pharmaceutique ? Nous n'y croyions pas :
il fallait la laver de tous soupçons...


Mardi 17 novembre. Eloge de la transparence

« Service de presse de Roselyne Bachelot, bonjour.
- J'appelle concernant le parcours dans les laboratoires pharmaceutiques de Madame la ministre...
- Ah oui. »
Y a de la gêne, dans la voix. De l'hésitation.
« Quand vous me demandez ce qu'a fait la ministre entre 69 et 76, elle
a elle a travaillé, mais elle n'avait pas du tout un poste de comment
dirais-je, attendez, elle n'avait pas un poste stratégique...
- L'intitulé, c'est "déléguée à l'information médicale"...
- Le titre exacte, enfin, franchement, je peux vous dire, j'ai pas le
titre exact... Concernant la deuxième date, elle a travaillé chez
Soguipharm mais là encore, elle avait, c'est un petit poste quoi...
Elle a ouvert avec son mari un labo, enfin, voyez...
- Ah elle était elle-même entrepreneur, elle tenait elle-même un laboratoire pharmaceutique alors ? »
Silence.
Long silence.
« Bah elle a fait elle elle... Bah vous savez c'était pas un
laboratoire pharmaceutique comme vous l'entendez... Ca n'avait rien à
voir. Elle était vraiment euh...
- C'était un laboratoire pharmaceutique, mais pas vraiment un laboratoire pharmaceutique ?
- Beh oui. Nan mais au sens où vous l'entendez parce que là,
actuellement, y a toute une polémique sur tous ces labos qui sont des
grosses firmes. A l'époque, ça n'avait rien à voir. Vous voyez ce que
je veux dire ?
- Elle le fait, d'après son CV, en même temps qu'elle est députée, elle
travaille au sein du RPR notamment sur le thème du médicament...
- Là on a l'impression qu'on décortique tout son passé. J'ai beau chercher, je me dis : où il est le lézard, quoi ? Voilà.
- Le plus simple, ça serait qu'il y ait une interview avec Madame
Bachelot, qu'elle explique en toute transparence ce qu'elle a fait dans
les labos pharmaceutiques à ces deux périodes de sa vie.
- Oui. Absolument. Mais reconnaissez, y a une chose que je ne comprends
pas : on peut avoir exercé des fonctions dans sa vie, vous voyez, pour
autant est-ce qu'on peut systématiquement remettre en cause l'éthique,
la déontologie d'une personne ?
- Est-ce que vous m'avez entendu à un moment mettre en cause la déontologie irréprochable de Madame Bachelot ?
- Nan nan.
- Ce que je trouve regrettable, c'est que ça comprend quand même une
dizaine d'années de sa vie, et au moment où elle entre au ministère, on
l'élimine de sa biographie officielle.
- Mais mais moi je vais la bio de quelqu'un, Dupont va faire la même
bio, et on ne la fera pas du tout de la même manière. Ca n'a pas du
tout un, dans le but euh de cacher comme tout le monde hein je vous
assure.
- Non, c'est pas possible. Elle le met en avant dans ses biographies
précédentes, et là au moment où elle est ministre on sait que ses
parents sont docteurs en chirurgie dentaire, qu'elle est spécialiste en
spectrophotométrie infrarouge, qu'il y a son CV politique intégral, et
que là, paf, y a dix années de sa vie qui passent à la trappe.
- Là oui... »


Mercredi 18 novembre. Pas d'interview chez nous

Dernier essai :
« Est-ce que Madame Bachelot accepte l'interview, en toute transparence, sur ses activités dans l'industrie pharmaceutique ? »
En gros, c'est non.
En revanche, elle devrait passer chez Nicolas Demorand, le matin, sur France Inter.
On est jaloux : pourquoi Demorand et pas nous ?
Enfin bon, peu importe : ce « meilleur interviewer politique de l'année
» va, à coup sûr, poser à Madame la ministre toutes les questions qui
fâchent, sur l'indépendance, la transparence, les conflits d'intérêts.
Et sans doute s'échappera-t-elle du studio par la porte de derrière...

(exclusivité édition électronique)Notes)
Le reportage sonore est disponible sur le site de l'émission Là-bas si j'y suis :
"L’alibi des lobbies" (24/11/2009, Pascale Pascariello et François Ruffin).

vu sur http://www.fakirpresse.info/
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