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 LRU, la suite...

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MessageSujet: LRU, la suite...   LRU, la suite... Icon_minitimeLun 12 Mai - 16:37

La loi sur l'autonomie des universités engendre des situations de blocage


LE MONDE | 12.05.08 | 14h56 • Mis à jour le 12.05.08 | 15h00



L'application de la
loi du 10 août 2007 sur les libertés et responsabilités des universités
(LRU), qui organise leur autonomie, provoque des remous dans un certain
nombre d'établissements. La présidente de l'université Blaise-Pascal
(Clermont-II) a préféré jeter l'éponge. Nadine Lavignotte et son équipe
ont démissionné, vendredi 2 mai, après que sa proposition de nomination
de personnalités extérieures a été refusée à deux reprises par son
conseil d'administration (CA).

Mise en difficulté sur le même sujet, sa collègue de
l'université de Dijon, Sophie Béjean, tentera pour la troisième fois,
le 16 mai, de faire approuver sa liste de candidats. A l'université de
Montpellier-II, le président bataille aussi. Sans aller jusqu'à ces
situations de blocage, beaucoup d'autres présidents ont dû ferrailler à
l'intérieur de leurs murs.Première occasion de contestation :
l'élection des nouveaux membres des conseils d'administration et la
désignation de leur président. Les universités ont jusqu'au 11 août
pour y procéder. Selon le ministère de l'enseignement supérieur, 49
universités sur 85 avaient déjà organisé ce scrutin début mai. Dans ces
49 établissements, 37 présidents ont été reconduits, un a été réélu, 11
entament leur premier mandat. Pas de grand changement en apparence, la
plupart des présidents qui exerçaient avant la loi ayant retrouvé leur
fauteuil.Michel Lussault, président de l'université de Tours et
porte-parole de la conférence des présidents d'université (CPU), se
félicite que le vote "n'ait pas porté d'équipes "anti-LRU" à la tête des universités".
Il reste que le mode de scrutin à un tour avec prime majoritaire (la
liste arrivée en tête obtient 50 % des sièges plus une voix) a permis
aux anti-LRU de se tailler une bonne place dans les conseils de
l'université.Le scrutin a également révélé que les maîtres de
conférences étaient moins enthousiastes envers la LRU que les
professeurs. Conséquence : dans certaines universités, les présidents
ont eu du mal à trouver des majorités. Personnels administratifs et
étudiants ont joué le rôle d'arbitre.Une fois le CA élu, la
désignation des personnalités extérieures a provoqué de nouvelles
situations de blocage. La loi prévoit que le conseil d'administration,
qui comprend au maximum 30 membres au lieu de 60 auparavant, doit être
plus ouvert sur l'extérieur. A côté des représentants des maîtres de
conférences, des enseignants chercheurs, des étudiants, et des
personnels administratifs élus, le CA doit compter 7 ou 8 personnalités
"qualifiées", dont deux ou trois représentants des collectivités
territoriales et au moins un chef d'entreprise ou un cadre dirigeant.


"DIFFICULTÉS TRANSITOIRES"
La liste de ces personnalités est établie par le président mais doit être
approuvée par le conseil d'administration restreint aux membres élus.
Or, un président ne peut être confirmé dans son poste qu'après avoir
obtenu cet accord sur les personnalités extérieures. Les plus réticents
à la réforme se sont saisis de cette disposition pour bloquer
l'élection des présidents et préserver le poids qu'ils avaient acquis
dans les différents conseils. L'arrivée de personnalités extérieures
choisies par le président modifierait, selon eux, l'équilibre des
forces apparu lors des élections.Selon Mme Béjean, "ce
système produit une coalition entre des listes et des personnes qui ne
partagent pas les mêmes visions de l'université mais qui se retrouvent
dans une opposition qui n'est pas constructive". Secrétaire général du Snesup (Syndicat national de l'enseignement supérieur), hostile à la loi, Jean Fabbri admet que "les
blocages des personnalités extérieures ne se font pas sur le choix des
personnes mais parce que c'est souvent le seul moyen de préserver la
légitimité des élections".Pour Benoist Apparu, député UMP de la Marne et rapporteur de la loi à l'Assemblée nationale, "ces difficultés sont limitées et transitoires". "Il
a fallu adapter le système existant à la nouvelle loi. D'où, cette
première année, des situations un peu bancales, en raison de ce système
transitoire de confirmation des présidents. Quand la réforme prendra
son rythme de croisière, tout devrait être plus simple", estime le parlementaire.

Catherine Rollot
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