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| chavez et les petits bourges d'etudiants... | |
| | Auteur | Message |
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black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: chavez et les petits bourges d'etudiants... Mar 15 Avr - 2:12 | |
| - Citation :
- solidarité avec les Anars Libertaires Autonomes du vénézuela
[TIERRA Y LIBERTAD, periódico mensual de la Federación Anarquista Ibérica, #227, junio 2007]
Manifeste solidaire avec les anarchistes et les mouvements sociaux du Vénézuela
Au premier trimestre 2007, 23 manifestations populaires furent réprimées par le gouvernement vénézuelien et 99 activistes furent détenus. Ce fait évoque le malaise grandissant ainsi que la criminalisation des revendications sociales dans ce pays latinoaméricain, réalité recouverte par la propagande et la mystification d'un régime qui se valorise comme l'avant garde du "socialisme du XXI siècle", avec l'appui de différents groupements et personnages liés à la gauche autoritaire [pcf, lcr , lo , pt ....en fRance //ndta] du monde entier.
Malgré tout, ceux qui s'intéressent à la situation réelle des opprimés et des exploités au Vénézuela connaissent les inconséquences et les contradictions du gouvernement populiste emmené par le militaire Hugo Chavez. Loin d'avancer structurellement vers la réduction des inégalités et le déroulement des possibilités de développement social, le gouvernement régnant à Caracas continue à maintenir une des distributions des richesses les plus injustes du Continent, approfondissant de surcroît le rôle assigné au pays par la globalisation économique comme fournisseur d'énergie au marché mondial, avec les corporations transnationales du pétrole comme associées choyées et bénéficiaires principales de l'action de l'Etat vénézuelien. Après huit années et demi d'un gouvernement comptant sur les plus hauts cours du pétrole, avec une rentrée fiscale la plus élevée de l'histoire nationale, les résultats sociaux des politiques du chavisme sont médiocres, l'apparition d'une nouvelle bourgeoisie parasitaire des faveurs de l'Etat, la "bourgeoisie bolivarienne", en étant l'aspect le plus remarquable.
Selon des statistiques et des informations gouvernementales récentes, 5 millions de travailleurs -46,5% de la force travailleuse- se maintiennent dans le secteur informel de l'économie, 43% des travailleurs reçoivent une rémunération inférieure au minimum légalement permis -un peu plus de 200 dollars par mois-, 2 millions et demi de personnes rêvent d'une habitation décente, 18% de la population souffre de dénutrition, le réseau des hopitaux publics présente des carences et des limites de tous types, 90% de la population indigène vit dans des conditions de pauvreté, plus de 400 personnes meurent violemment chaque année dans les prisons et il y a une moyenne mensuelle de 15 personnes tuées par les corps répressifs de l'Etat.
Le gouvernement vénézuelien a maintenu ces cinq dernières années une dispute intra-classe avec certains secteurs traditionnels de la bourgeoisie locale, au moyen d'une forte polarisation politico-électorale qui a permis de diviser, d'immobiliser et de récupérer les mouvements sociaux du pays. Quiconque critique la corrompue, inefficace et frondeuse bureaucratie officielle est qualifiée de suite comme étant "au service de l'impérialisme" et, sous couvert de "faire face aux pratiques de coups d'état et aux provocations réactionnaires", diverses lois ont été promulguées qui pénalisent avec la plus grande force les actions de rue et les grèves dans les entreprises de base de l'Etat. Ce sont là des pans des mécanismes légaux qui, depuis 2006, ont été utilisés contre les mobilisations populaires qui, en tentant de récupérer leurs propres revendications, manifestent toute les semaines pour le droit à la sécurité personnelle, pour un logement digne, l'emploi et des conditions de travail décentes. La réponse gouvernementale a été des bombes lacrimogènes, du plomb et des détentions.
Devant la polarisation qui trompe et qui est vécue dans le pays, et en particulier en réplique au mandat présidentiel de dissoudre des partis et d'autres groupements pré-existants pour s'affilier au parti unique du chavisme, le PSUV, diverses organisations du Vénézuela essaient de construire des espaces d'autonomie pour les mouvements sociaux. Parmi ces organisations, il faut remarquer le travail des compagnons hommes et femmes, anarchistes, qui, à partir de diverses initiatives, comme la publication et la diffusion du journal El Libertario, construisent une alternative éloignée autant de l'opposition socialdémocrate et de droite que du capitalisme de l'Etat bolivarien. Mais cet effort anarchiste pour construire des options et des voies conséquemment autonomes impliquent des risques : le Libertario, par exemple, doit faire face à une campagne systématique de récriminations et est discrédité par des groupements factices payés par l'Etat, ainsi qu'à un harcèlement croissant contre l'activisme antiautoritaire.
Ce présent manifeste veut rappeller aux compagnons et compagnes libertaires du Vénézuela, ainsi qu'aux autres organisations sociales autonomes de base dans ce pays, qu'ils peuvent compter avec notre estime, notre appui et notre solidarité. Nos organisations et initiatives anarchistes dénonceront, dans la mesure de leurs possibilités, la démagogie et l'incohérence qui se cachent sous l'alibi de la "révolution bolivarienne", en activant les mécanismes d'appuis nécessaires à chaque attaque gouvernementale contre les aspirations concrètes de justice sociale et de liberté du peuple vénézuelien. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: chavez et les petits bourges d'etudiants... Jeu 17 Avr - 0:47 | |
| question que je me posais: est ce que depuis chavez les bourges sont moins inquités qu'avant? je n'en ai pas l'impression a te lire que ce soit le cas, ce qui me fait chier..... j'etais pour a priori (quand il perd son referundum il se soumet a la decision du peuple et ne fait pas de coup d'etat), la retraite (pour la premiere fois les venezueliens y ont droit) la semaine de 36 heures et meme si des inegalités demeurent (qui sont soulignés par le texte), elles sont en fortes baisses quand meme (je ressortirai les chiffres "grace" aux petrodollars :ce qui n'est pas en soit une grande trouvaille et est contestable dans le principe) notamment (la liste est encore longue)......mais si ce que dit le texte est effectif c chaud, on est loin du Socialisme (entendu comme société sans classe) quand meme mais bon difficile d'en juger d'aussi loin .... |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: Re: chavez et les petits bourges d'etudiants... Lun 28 Avr - 14:40 | |
| est ce qu'une phase d'etat socialiste autoritaire est benefique au peuple? (oui s'il est n'est que transitoire helas elle reste toujours permanente ou alors des fois il ne reste que l'autorité) a prioris le proletariat des bidonvilles venezuliens a vu des ameliorations portés a sa vie mais les gens aisés habitués a un certain niveau de liberté se plaignent de l'atteinte portée a leur liberté.... | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: Re: chavez et les petits bourges d'etudiants... Mer 30 Avr - 18:57 | |
| - Citation :
L'anarchisme au Venezuela, passé et présent
* Ceci est un bref aperçu de l'empreinte libertaire dans le processus historique du Venezuela, préparé par les membres du Collectif Editorial de " El Libertario " (www.nodo50.org/ellibertario). Nous espérons qu'il servira de référence utile pour tous ceux qui sont intéressés par le sujet.
L'incidence anarchiste dans l'histoire vénézuélienne a été moins prononcée que dans les autres parties de l'Amérique latine, où elle se manifeste avec vigueur par le biais des luttes collectives, des publications, des personnalités et les débats d'idées. Il est toutefois utile de signaler que cela n'a pas été sans influence sur notre évolution sociale et culturelle.
De la fin du 19ème siècle au premier tiers du 20eme siècle, certains intellectuels locaux étaient, soit des sympathisants ou des lecteurs tolérants de l'anarchisme, mais rien au niveau de Flores Magón, Barret, Oiticica, González Prada ou d'autres représentants de la pensée anarchiste latino-américaine [Cappelletti 1990]. Les quelques personnes qui ont exploré les voies libertaires ont produit à peine des documents écrits, et après ils ont dérivé vers le positivisme ou le marxisme ; Ici il mérite d'être mentionnée Pío Tamayo, qui a enseigné le "socialisme de Marx et Bakounine" à des jeunes activistes anti-Gómez en prison jusqu'à peu avant sa mort en 1936 [Sananes 1987]. En considérant les luttes populaires, les historiens de la guerre fédérale (1859/1863) - le plus grand bouleversement social entre l'indépendance et l'ère pétrolière - soulignent l'influence de Proudhon et le socialisme français sur Ezequiel Zamora, le " Général del Pueblo Soberano " (Général du Peuple Souverain). Le programme du fédéralisme zamorista est clair : "... l'horreur à l'oligarchie, de la liberté aux hommes et des terres, l'égalité sociale", qui exprime une intention radicale qui a été seulement arrêté par son assassinat [Brito Figueroa 1981].
Au début du 20ème siècle, des immigrés anarcho-syndicalistes européens ont contribué à l'émergence des organisations des travailleurs malgré leur retard économique, social et culturel [Rodriguez, 1993]. Ces efforts - La formation des mutuelles, des syndicats, les grèves, et production de propagande, etc. - ont acquis une certaine notoriété, au début de l'ère de l'industrie pétrolière, mais la dictature de Juan Vicente Gómez (1908-35) à brutalement réprimée toute activité syndicale, en l'empêchant de se développer comme il l'a fait dans des autres latitudes. Les quelques militants sociaux qui sont resté dans le pays ont essayé, avec beaucoup de difficultés, de générer une pensée politique, alors que la majorité anti-Gómez dans l'exile, n'étaient pas ouverts à la pensée radicale. Parmi la minorité, l'attractive du bolchevisme russe en expansion s'avéré trop fort pour gagner des adeptes à l'anarchisme. Lorsque cette fraction marxiste retournée après la mort du tyran, il occupe la totalité du terrain de la gauche, en absorbant la poignée de lecteurs et de disciples clandestins de l'idéal libertaire, qui ont même été parmi les fondateurs du Parti communiste vénézuélien (1936) Et Acción Democrática (1941), les deux parties qui, par la suite auront le contrôle du processus d'organisation politique des masses. En outre, la répression anti-anarchiste avait un rang constitutionnel a été mis en œuvre dans ce qu'on appelle la " Loi Lara ", qui a été en vigueur entre 1936-45.
Pendant les années 1940 et 1950, des nombreux exilés anarchistes ibériques sont arrivés au Venezuela, et ont dû faire face, non seulement avec le poids de la défaite dans la guerre civile espagnole, mais aussi à un environnement adoptif où les leurs idées étaient considérées comme étranges. L'urgente nécessité de survivre et de la nécessité de s'adapter à un environnement d'autoritarisme brutal, ont été des obstacles supplémentaires à l'organisation des potentiels sympathisants locaux, toutefois, leurs efforts n'ont pas été en vain, et en particulier après 1958 (après de dix ans de dictature militaire), quand a été créé la Federación Obrera Regional Venezolana - FORVE (Fédération des travailleurs vénézuéliens régionaux ) affiliés à l'Association internationale des travailleurs (AIT-IWA) -mouvement anarcho-syndicalistes fondé en 1922-, certains groupes spécifiques ont été constitués, des journaux, des brochures et des livres ont été produits, mais peu de cette activité a pu transcender au-delà des cercles plus politiquement conscients des immigrés espagnols [Montes de Oca 2008].
La vague de contestation socio-politique qui a été expérimenté au monde, à la fin des années 1960 - en particulier le mai français de 1968 avec ses indubitables racines libertaires - ont également arrive au Venezuela. Son empreinte est manifeste dans la " Renovación Universitaria " (Rénovation Universitaire) qui a profondément ébranlé les principales institutions de l'enseignement supérieur au Venezuela entre 1968-70, et qu'à maintenu sa présence dans les mouvements d'étudiants et de culture alternative. Toutefois, à l'exception de la diminution de la présence des vétérans espagnols, des années passeront avant que les groupes s'identifient avec l'idéal et la pratique de l'anarchisme, parce que, dans les années 70, le marxisme était encore considéré comme soutien idéologique irremplaçable pour toute proposition révolutionnaire au Venezuela.
Entre 1980 et 1995, il y avait clairement des tentatives d'organisation anarchistes cherchant à se connecter avec les luttes et mouvements sociaux, le Collective Autogestionnaire Libertaire - CAL, était le plus visible. Deux journaux ont été édites, El Libertario (publié par CAL - 9 éditions entre 1985-87) et Correo A (28 éditions entre 1987 et 1995), journaux qu'ont été les points de référence et de réunion pour les activistes, où l'on compte ceux qui sont venus du marxisme, exilés ácratas Latino-Américains et, surtout, les jeunes qui sont venus à l'anarchisme à travers la scène punk. Il convient également noter, à cette époque, l'activité académique et informative de Angel Cappelletti, un anarchiste argentin qui a travaillé au Venezuela pendant 26 ans [Méndez & Vallota 2001]. Malgré les difficultés à faire comprendre et à promouvoir les propositions anarchistes de l'autogestion et d'action directe dans un environnement où ils étaient inconnus ou mal interprété. Mais peu à peu les routes ont été dégagées pour accéder à plusieurs domaines ou des initiatives s'ont exprimé. Et puis, a eu lieu l'explosion populaire le 27/02/1989 appelée "Caracazo", laquelle combiné avec d'autres manifestations nationales, en particulier la crise de la presque totale dépendance à l'égard de l'industrie du pétrole et du modèle politique créé en 1958, et aux événements internationaux (telles que l'effondrement des bureaucraties de l'Europe de l'Est), à ouvert des espaces pour propager l'idéal libertaire.
Les efforts en vue d'associer l'anarchisme aux luttes collectives concrètes sont devenus plus évidents à la réapparition de El Libertario en 1995, dont le groupe de travail s'est appelé d'abord, Commission des relations anarchistes - CRA, et après 2007, le Collectif Editorial El Libertario. Il s'agit de la publication le plus durable dans l'histoire locale libertaire, avec l'édition de 5 numéros chaque année et avec une diffusion importante par rapport à d'autres publications locales et continentales. à côté de cela, il existe des noyaux anarchistes et les initiatives avec un certain nombre de domaines d'intervention et situés dans différentes régions du pays, en mettant en évidence le travail des espaces spécifiques (telles que la CESL, à Caracas, du CEA, de Mérida et de l'Ateneo La Libertaria, d'abord a Biscucuy puis dans la zone rurale au sud-ouest de Lara), l'organisation en janvier 2006, du Forum Social Alternatif de Caracas, l'activité de la Croix Noire Anarchiste, la persistance de la publication de divers matériaux informatifs, et l'impulsion donnée à distinctes manifestations de protestation sociale et d'agitation culturelle. Ce processus a dû surmonter l'épreuve de la "révolution bolivarienne" conduite par Hugo Chávez, qui représente pour les anarchistes seulement que une machinerie démagogique, corrompue, inefficace et militariste, escroquerie qui a trompé un vaste secteur des socialistes locaux et mondiaux, ce qui rend plus difficile le développement des mouvements populaires autonomes, ligne d'action, promue par l'anarchisme vénézuélien.
Bibliographie
* Alterforo (2006). -Boletín en español e inglés del Foro Social Alternativo- Caracas. * BRITO FIGUEROA, F. (1981). _Tiempo de Ezequiel Zamora_, Caracas, UCV. * CAPPELLETTI, A. (1990). "Anarquismo Latinoamericano", pp. IX-CCXVI, en A. Cappelletti y A. Rama (Recopiladores) : _El Anarquismo en América Latina_, Caracas, Biblioteca Ayacucho. * Correo A (1987-1995). Caracas (también en : www.geocities.com/samizdata.geo/CorreoA.html). * El Libertario (1985-1987). Caracas. * El Libertario (1995-2008). Caracas (también en : www.nodo50.org/ellibertario, con amplia sección en inglés). * MÉNDEZ, N. y A. VALLOTA (2001). _Bitácora de la Utopía_, Caracas, UCV (también disponible en varios sitios de Internet). * MONTES DE OCA, R. (2008) "Anarquismo en Venezuela", Caracas, inédito. * RODRÍGUEZ, L. (1993). "Conociendo al Anarcosindicalismo Venezolano". Correo A, Caracas, # 22, pp.16-17. * SANANES, M. (1987). _Pío Tamayo, una Obra para la Justicia, el Amor y la Libertad_, Caracas, sin editorial. * UZCATEGUI, R. (2001). _Corazón de Tinta_, Caracas, Naufrago de Itaca.
[El Libertario, # 53, Mayo-Junio 2008, Venezuela] | |
| | | black jack Gloire a toi grand timonier!!!
Nombre de messages : 1069 Localisation : vous etes ici! Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Re: chavez et les petits bourges d'etudiants... Mer 30 Avr - 18:58 | |
| - Citation :
- Traduction de l’article « Aumenta la represión contra las protestas
populares » paru dans le n°49 ( février-mars 2007) d’El Libertario.
Entre le 1er juillet et le 30 novembre 2006, 36 manifestations ont été réprimées, interdites ou perturbées par les organes de sécurité de l’Etat, soit beaucoup plus que les 18 cas signalés dans le rapport de l’ONG Provea pour toute l’année 2005 (www/derechos.org.ve). Cette étude montre une augmentation des cas d’atteinte à l’intégrité physique, et dénonce au moins 71 blessures par balles, plombs, gaz, coups, et autres mauvais traitements, à comparer avec les 49 cas recensés en 2005. Les cas de violation de liberté ont augmenté de 60% avec 130 détentions arbitraires contre 81 pour les 12 mois de 2005. Dans 55% des cas, la répression était le fait de la police régionale, alors que les 45% restants sont le fait de la Garde Nationale. Seuls 6 cas (23% du total) ont eu lieu à Caracas.
Le dernier rapport annuel de Provea sur la situation des droits humains au Venezuela estime qu’entre octobre 2005 et septembre 2006, 58 manifestations ont été réprimées dans le pays. Si l’on y ajoute les 16 manifestations violemment dispersées en octobre et novembre, ce nombre atteint 74 cas cas. Deux étudiants, Jose Gonzalez (Cumana) et Dave Parker (Trujillo) sont morts cette année suite aux actions répressives de la police. Ces chiffres contrastent avec les déclarations officielles affirmant que la répression des manifestations appartient au passé. « Ce n’est pas un gouvernement qui piétine, assassine, torture ou réprime quiconque. Cela arrivait sous la Ivè République, le gouvernement du Président Chavez n’a pas les mains salies de sang vénézuélien », déclarait le vice-président Jose Vicente Rangel le 11 décembre dernier à propos des données publiées par les ONG.
Cette tendance démontre une radicalisation lente, progressive et spontanée des protestations populaires, particulièrement celles relatives au droit au logement et aux services publics, et dans une moindre mesure celles concernant les droits des travailleurs. Cette évolution se déroule dans un contexte et a des caractéristiques qui la distinguent d’autres éléments sur le continent : tout rapprochement avec cette réalité qui ne serait ni propagande ni mystification doit prendre en compte l’histoire et la subjectivité culturelle de notre pays.
- Citation :
- nternationale des Fédérations Anarchistes. [ TIERRA Y LIBERTAD,
periódico mensual de la Federación Anarquista Ibérica, # 227, junio 2007]
Au premier trimestre 2007, 23 manifestations populaires furent réprimées par le gouvernement vénézuelien et 99 activistes furent détenus. Ce fait évoque le malaise grandissant ainsi que la criminalisation des revendications sociales dans ce pays latinoaméricain, réalité recouverte par la propagande et la mystification d’un régime qui se valorise comme l’avant garde du "socialisme du XXI siècle", avec l’appui de différents groupements et personnages liés à la gauche autoritaire du monde entier.
Malgré tout, ceux qui s’intéressent à la situation réelle des opprimés et des exploités au Vénézuela connaissent les inconséquences et les contradictions du gouvernement populiste emmené par le militaire Hugo Chavez. Loin d’avancer structurellement vers la réduction des inégalités et le déroulement des possibilités de développement social, le gouvernement régnant à Caracas continue à maintenir une des distributions des richesses les plus injustes du Continent, approfondissant de surcroît le rôle assigné au pays par la globalisation économique comme fournisseur d’énergie au marché mondial, avec les corporations transnationales du pétrole comme associées choyées et bénéficiaires principales de l’action de l’Etat vénézuelien. Après huit années et demi d’un gouvernement comptant sur les plus hauts cours du pétrole, avec une rentrée fiscale la plus élevée de l’histoire nationale, les résultats sociaux des politiques du chavisme sont médiocres, l’apparition d’une nouvelle bourgeoisie parasitaire des faveurs de l’Etat, la "bourgeoisie bolivarienne", en étant l’aspect le plus remarquable.
Selon des statistiques et des informations gouvernementales récentes, 5 millions de travailleurs -46,5% de la force travailleuse- se maintiennent dans le secteur informel de l’économie, 43 % des travailleurs reçoivent une rémunération inférieure au minimum légalement permis -un peu plus de 200 dollars par mois-, 2 millions et demi de personnes rêvent d’une habitation décente, 18% de la population souffre de dénutrition, le réseau des hopitaux publics présente des carences et des limites de tous types, 90% de la population indigène vit dans des conditions de pauvreté, plus de 400 personnes meurent violemment chaque année dans les prisons et il y a une moyenne mensuelle de 15 personnes tuées par les corps répressifs de l’Etat.
Le gouvernement vénézuelien a maintenu ces cinq dernières années une dispute intra-classe avec certains secteurs traditionnels de la bourgeoisie locale, au moyen d’une forte polarisation politico-électorale qui a permis de diviser, d’immobiliser et de récupérer les mouvements sociaux du pays. Quiconque critique la corrompue, inefficace et frondeuse bureaucratie officielle est qualifiée de suite comme étant "au service de l’impérialisme" et, sous couvert de "faire face aux pratiques de coups d’état et aux provocations réactionnaires", diverses lois ont été promulguées qui pénalisent avec la plus grande force les actions de rue et les grèves dans les entreprises de base de l’Etat. Ce sont là des pans des mécanismes légaux qui, depuis 2006, ont été utilisés contre les mobilisations populaires qui, en tentant de récupérer leurs propres revendications, manifestent toute les semaines pour le droit à la sécurité personnelle, pour un logement digne, l’emploi et des conditions de travail décentes. La réponse gouvernementale a été des bombes lacrimogènes, du plomb et des détentions.
Devant la polarisation qui trompe et qui est vécue dans le pays, et en particulier en réplique au mandat présidentiel de dissoudre des partis et d’autres groupements pré-existants pour s’affilier au parti unique du chavisme, le PSUV, diverses organisations du Vénézuela essaient de construire des espaces d’autonomie pour les mouvements sociaux. Parmi ces organisations, il faut remarquer le travail des compagnons hommes et femmes, anarchistes, qui, à partir de diverses initiatives, comme la publication et la diffusion du journal El Libertario (www.nodo50.org/ellibertario), construisent une alternative éloignée autant de l’opposition socialdémocrate et de droite que du capitalisme de l’Etat bolivarien. Mais cet effort anarchiste pour construire des options et des voies conséquemment autonomes impliquent des risques : le Libertario, par exemple, doit faire face à une campagne systématique de récriminations et est discrédité par des groupements factices payés par l’Etat, ainsi qu’à un harcèlement croissant contre l’activisme antiautoritaire.
Ce présent manifeste veut rappeller aux compagnons et compagnes libertaires du Vénézuela, ainsi qu’aux autres organisations sociales autonomes de base dans ce pays, qu’ils peuvent compter avec notre estime, notre appui et notre solidarité. Nos organisations et initiatives anarchistes dénonceront, dans la mesure de leurs possibilités, la démagogie et l’incohérence qui se cachent sous l’alibi de la "révolution bolivarienne", en activant les mécanismes d’appuis nécessaires à chaque attaque gouvernementale contre les aspirations concrètes de justice sociale et de liberté du peuple vénézuelien.
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