Bon, je fais une ou deux explications:
-concernant la vocation de la LCR à se faire élire, à échelle nationale elle n'est pas revendiquée. Après, on sait tous que la LCR court après les élus avec une stratégie d'"indépendance". Elle n'a pas tout à fait digérer la réthorique révolutionnaire.
-je ne suis pas d'accord avec le fait que Besancenot soit manipulé ou instrumentalisé par l'UMP. Electoralement, la LCR ne fait pas du tort au PS, elle n'a pas la défiance qu'ont les frontistes vis àvis de la droite institutionnelle. Si Besancenot fait 5%, c'est quasiment 5% pour le PS au deuxième tour. Ca me paraît pas cohérent, c'set un peu un délire de Kahn qui se veut révolutionnaire-centriste et qui fait la promotion systématique du centre comme équilibre de la République et de la démocratie...
Par contre, je pense que le PS se tire des balles dans le pied en jouant sur la division de l'extrême-gauche, mais là encore ça se discute.
Pour ce qui est du Chili, après l'élection d'Allende, ce dernier n'était pas majoritaire à l'assemblée (PSC et PCC), face a la droite et la démocratie-chrétienne.
Le gouvernement est donc systématiquement menacé de destitution et contré à l'assemblée. Les réformes passent donc systématiquement en force, grâce aux mouvements des étudiants et travailleurs qui manifestent et s'organisent pour appliquer les réformes, notamment dans les usines (cordons ouvriers... armés). Le rythme des réformes n'est pas suffisant et la critique est violente. Les syndicats, le PC, et le MIR qui anticipent le coup d'état continuent de manifester en démonstration de force, avec comme slogan "Le gouvernement est une merde mais c'est le mien".
Une des erreurs d'Allende sera de désarmer les milices ouvrières pour apaiser la droite, et de ne pas accorder le droit de vote aux militaires pour apaiser l'armée...
Parler de révolution chilienne n'a pas plus de sens que de parler de réformisme, jusqu'au coup d'état c'est le même processus au Chili.