LA PLACE DE LA DELATION
DANS NOTRE SOCIETE
« Chaque enfant se verra confier la mémoire d’un enfant déporté ». Voici la dernière lubie de Nicolas Sarkozy annoncée à la mi-février. Cette mesure, fortement controversée, même au sein de la majorité, est pourtant censée témoigner d’une volonté de ne plus commettre les erreurs du passé : celle du régime de Vichy, celle des dénonciations de Juifs, celle de la délation.
« Tout élément susceptible d’orienter favorablement les enquêtes en cours pourra faire l’objet d’une rémunération ». Voici la phrase par laquelle se terminait le tract distribué dans toutes les boites a lettres de Villiers-le-Bel, comportant un numéro de téléphone en caractère gras, aboutissant à une cellule du ministère de l’Intérieur. Après les émeutes de Novembre 2007 qui avaient vu s’opposer violemment les jeunes du quartier et les forces de l’ordre, en réaction à la collision entre une voiture de police et une mini-moto - tuant deux de leurs copains - voici ce que le gouvernement fait passer aux habitants de la cité : un appel à la délation, et rémunérée encore !
C’est donc cela la politique du gouvernement ? Blâmer des faits pour les réitérer dans un autre cadre ? Cracher sur la délation pour la remettre au goût du jour ? Et que penser du numéro d’appel mis en place par le ministère de l’immigration et de l’identité nationale pour dénoncer des personnes en situation « irrégulière » afin de remplir des quotas d’expulsions? Ce sont surtout des quotas d’inhumanité qui sont atteints avec de telles pratiques !
Il n’y avait donc pas assez des caméras de surveillance placées un peu partout et violant notre liberté individuelle pour mieux encadrer la population : maintenant on l’achète, on la divise, on la morcelle, et on règne sur ce qu’il en reste. On entre aujourd’hui dans un monde où l’on pousse les citoyens à l’individualisme et où la confiance n’a plus sa place. Ce climat de tensions profite au gouvernement qui peut ainsi surveiller et sanctionner ses « sujets ».
L’ère décrite dans 1984, célèbre roman d’anticipation de Georges Orwell, n’est plus très loin ! Nous devons par-là rester vigilants face aux attaques du pouvoir, qui cherche à nous diviser ! La Justice ne s’achète pas, et les illégalités de nos voisins ne sont pas à vendre ! Soyons unis pour notre liberté, soyons solidaires pour résister !