le git gaucho baroudeur...
Nombre de messages : 230 Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: Arrestations de plusieurs personnes à Paris Mar 16 Fév - 21:27 | |
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Aujourd’hui, à 6h30 du matin, plusieurs arrestations et perquisitions ont eu lieu à différents domiciles par la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres. Nous sommes sûrs que cinq personnes ont été arrêtées (peut-être plus ?) et il semblerait que les flics soient à la recherche d’autres personnes. Ce soir, ils sont toujours en garde à vue.
Sans connaître précisément les chefs d’inculpation, on peut supposer que ces arrestations répondent aux effets d’annonce parus dans les médias il y a de ça trois semaines. Au deuxième jour du procès des inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, certains journaux accusaient «l’ultra-gauche» de dégradations de dizaines de distributeurs de banques notoirement connues pour avoir dénoncé des sans-papiers aux flics. Rappelons qu’un certain nombre d’initiatives ont eu lieu en France autour du procès et contre la machine à expulser : manifestations, sabotages, discussions, repas, tags et projections… Pendant les perquisitions, les flics ont eu l’air de chercher particulièrement des tracts en rapport avec les luttes de sans-papiers et contre la machine à expulser. Et, ils ont saisi des vêtements, des ordinateurs, et des téléphones portables.
HARCELONS FRANCK SOUCI (officier qui s’occupe de l’affaire) EN APPELANT AU STANDARD DU 36 QUAI DES ORFÈVRES : 01.77.72.01.17 POUR DEMANDER LA LIBÉRATION DE NOS CAMARADES.
POUR CONTINUER À LUTTER CONTRE LA MACHINE À EXPULSER, RASSEMBLEMENT DEMAIN MARDI 16 FÉVRIER, 17H30 AU MÉTRO CHÂTEAU ROUGE.
LIBERTÉ POUR TOUTES ET TOUS, AVEC OU SANS PAPIERS ! | |
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le git gaucho baroudeur...
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| Sujet: Re: Arrestations de plusieurs personnes à Paris Mar 16 Fév - 21:27 | |
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Témoignage de Hélène, du RESF de Paris Nord-Ouest, qui gère la liste des alertes rafles.
Date : 15 février 2010 23:38 Objet : Hélène; garde à vue À 6h10, quatre hommes et une femme ont frappé à ma porte, ont dit que c’était la police. J’ai ouvert. Ils portaient des gilets pare-balles. Je ne me souviens plus si ils m’ont montré un papier dès leur arrivée. Je sais que j’en ai signé un après mais ne me rappelle plus quoi. Ils m’ont parlé des «mes engagements politiques de gauche». Tout ce moment reste très flou, j’étais surprise et je me demandais ce qu’il se passait. Au bout d’un moment ils m’ont dit chercher des bombes de peinture et m’ont parlé de destruction de DAB (distributeurs automatiques de billets). Ils ont cherché de la littérature subversive. Ils ont pris en photos des livres (le dernier de RESF, De la désobéissance civile…). Ils ont fouillé partout. Ils ont voulu voir les photos de mon appareil photos, m’ont demandé si j’avais des photos de manif. Ils ont photographié des notes sur l’occupation des grévistes. Ils ont emmené deux ou trois papiers qu’ils m’ont rendus. Ils ont embarqué mon CV. Ils ont voulu prendre mon ordi mais je leur ai expliqué que je n’avais plus internet depuis deux ans. Ils l’ont fouillé quand même sans l’emporter. Ils m’ont demandé mon portable et mon chargeur, qu’ils ont emporté. Je ne les ai pas récupéré. Ils m’ont dit que je pourrais le récupérer demain. Dans l’appartement ils m’ont parlé du centre de rétention de Vincennes. Ensuite nous sommes descendus dans ma cave. Ils y ont jeté un rapide coup d’œil. J’ai été emmenée ensuite au 36 quai des Orfèvres. J’y suis arrivée vers 8 heures. Là j’ai eu le droit aux photos anthropométriques, prise d’empreintes et m’ont fait me déshabiller, m’accroupir et tousser. J’ai des marques reconnaissables sur le corps qu’ils ont prises en photos. Je leur ai expliqué que c’était une maladie génétique. Ils ont fait des commentaires se demandant si ce n’était pas contagieux… Ensuite, vers 11 heures, j’ai été interrogée pour ce qu’ils appellent l’interrogatoire d’identité (je suis plus trop sûre du terme) par un commandant de police. Ils sont remontés de ma scolarité primaire à mon diplôme professionnel, m’ont interrogée sur mes voyages et ensuite sur mes opinions politiques. Ils m’ont questionné sur mes activités militantes. Je suis remontée en cellule. J’ai été ensuite changée de cellule car j’étouffais dans celle où j’étais (en gros quatre mètres carrés, pas d’aération pas d’ouverture). J’ai demandé à voir un médecin que j’ai vu une heure après environ. Il m’a été demandé de faire un test ADN. Avant j’avais dit que j’avais le droit de refuser. Il m’a été répondu que je pouvais être jugée pour ça et que de le faire était le meilleur moyen de prouver mon innocence. Je l’ai donc fait. Vers 16h30 j’ai été vue à nouveau «pour les besoins de l’enquête». Mon téléphone portable a été évoqué à nouveau. Il m’a été dit qu’effectivement c’était pour cela que j’étais là. On m’a demandé si j’avais participé à des actes de violences (destruction de DAB, investir la préfecture ou la CAF), m’ont interrogé sur mes connexions internet, les sites que je visite, mes moyens d’informations et si je connaissais des gens qui avaient commis des actes de violence (ai répondu pas à ma connaissance) ou entendu parler d’actes de violence. Ils ont beaucoup insisté pour savoir ce que savais des banques qui dénoncent les sans-papiers, ce que j’en pensais et ce que je pensais des actes violents. La fin de ma garde à vue a été prononcée à 19h35. Je suis sortie après 13 heures 20 de garde à vue.
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