Antiterrorisme : Nouvelle enquête autour du CPE
Une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement
anti-CPE passe en antiterrorisme ; un réquisitoire vise une personne
déjà mise en cause par l’Etat dans l’affaire de la dépanneuse de police
lors des émeutes qui ont suivies les élections présidentielles de mai
2007.
Fin
août 2009, le juge d’instruction antiterroriste Brunaud, qui s’occupe
de l’affaire de janvier 2008 (fumigènes, dépanneuse… pour rappel, voir http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
), décide de commencer à clore cette enquête. S’ensuit alors, comme
habituellement, une période de quelques mois pendant laquelle les
différentes parties (inculpés et procureur) peuvent faire des
observations et demander de nouveaux actes d’enquête. Cette période est
censée durer trois mois mais, lorsque personne n’est en prison, les
juges ne respectent pas les délais.Récemment, nous avons appris que le
procureur avait demandé un « réquisitoire supplétif ». L’enquête est
donc toujours ouverte : l’instruction n’a finalement pas été close.
Ainsi,
le 10 décembre 2009, le procureur a demandé à ce que soient effectués
de nouveaux actes d’enquête, dont le contenu vient d’être connu. Le
procureur met en avant différents éléments.En septembre 2009, un
rapport indique que l’ADN de Juan (inculpé pour l’histoire de la
dépanneuse) aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui
aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative d’incendie contre
la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème.Le procureur relève
contre Juan, et contre « tous autres », des « présomptions graves » de
détention et transport d’éléments incendiaires, de tentative de
dégradation, de dégradation et d’association de malfaiteurs ; le tout
en relation avec une entreprise terroriste. Cette enquête sur le 12
avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large concernant des
dégradations contre la SNCF en bande organisée (concrètement, des
incendies sur des installations électriques gérant le trafic des
trains). L’enquête comprend différents faits, tous s’inscrivant dans le
mouvement anti-CPE :
- le 29 mars 2006 à Alfortville, Orly, Villemoison sur Orge et Champlan
- le 6 avril 2006 à Wissous, Sarcelles, Epinay sous Sénart et Bobigny
- le 12 avril 2006 à Paris
L’enquête
qui regroupe tous ces faits était ouverte depuis 2006. Fin novembre
2009, elle bascule en antiterrorisme, et est donc aujourd’hui gérée par
un juge antiterroriste à Paris.
Mettant en avant ces arguments, le procureur demande au juge de :
- faire de nouvelles analyses téléphoniques
- comparer les modes opératoires utilisés en mars avril 2006 et celui du 2 mai 2007 (affaire de la dépanneuse de police)
-
comparer ces modes de fabrication à ceux décrits dans les livres saisis
dans la voiture lors de l’arrestation d’Isa en janvier 2008
- effectuer des comparaisons ADN concernant Juan
-
procéder à des expertises psychiatriques sur Isa, Juan et Damien (les 3
personnes déjà accusées pour l’histoire de la dépanneuse).
Une
commission rogatoire est en cours : les flics sont en train d’enquêter.
A ce jour, il n’y a pas encore de retour. Plus d’infos bientôt sans
doute.
Solidarité !
D'autres textes sur http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
Contact : solidaritesinculpes@riseup.net
Source
PS: Isa* et Juan* sont des pseudos.