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 le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé

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vieux de la vieille
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Date d'inscription : 13/11/2007

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MessageSujet: le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé   le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé Icon_minitimeMer 6 Jan - 6:31

En une décennie, le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé








Il y a dix ou quinze
ans, la publication des statistiques sur les voitures brûlées lors du
Nouvel An, en particulier à Strasbourg, créait un émoi politique et
médiatique important. La droite accusait le gouvernement Jospin, alors
au pouvoir, de ne pas répondre aux problèmes d'insécurité. En septembre
1999, le chef de l'Etat, Jacques Chirac,
s'alarmait ainsi devant le congrès des sapeurs-pompiers de la hausse du
nombre d'incendies dans le cadre des violences urbaines : il livrait le
chiffre, jugé inquiétant, de 14 000 incendies volontaires pour 1998.
Une année qui s'était conclue par une Saint-Sylvestre agitée à
Strasbourg mais très calme dans le reste de la France : à peine une
centaine de véhicules incendiés, au total, selon les statistiques
transmises à l'époque au Monde.
Une décennie plus tard, le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, peut se féliciter publiquement d'avoir permis aux Français de passer une soirée de Saint-Sylvestre "calme", alors que 1 137 véhicules ont été incendiés dans la nuit. "La tendance à la hausse a été enrayée",
s'est réjoui M. Hortefeux en référence aux statistiques de l'année
précédente, les pires jamais enregistrées avec 1 147 véhicules
carbonisés. Mais cette appréciation positive est invalidée par
l'analyse des années précédentes : 878 voitures brûlées en 2008, 397 en
2007, 425 en 2006, 337 en 2005, 324 en 2004, selon les chiffres
officiels alors transmis à la presse par le ministère de l'intérieur.
Deux facteurs semblaient pourtant se conjuguer pour en réduire le
nombre en 2009. D'abord une couverture a minima du sujet par les
télévisions, fortement critiquées dans les années 1990 et après les
émeutes de 2005 pour avoir contribué à une émulation négative entre
quartiers sensibles : avant le réveillon de cette année, elles sont
restées extrêmement sobres, sinon silencieuses sur le sujet. Ensuite,
une présence policière exceptionnelle : 45 000 policiers et gendarmes
mobilisés pour le 31 décembre 2009, 34 000 pour le 14 juillet 2009...
soit des capacités proches du maximum, de l'avis des syndicats de
policiers.

Le Nouvel An masque un mouvement de banalisation du phénomène :
depuis cinq ans, le ministère de l'intérieur ne parvient pas à faire
diminuer le nombre global d'incendies de voitures, ceux du Nouvel An et
du 14-Juillet comme ceux du quotidien.
Alors que l'année 2005, marquée par les trois semaines d'émeutes
dans les banlieues, avait été qualifiée d'exceptionnelle (45 588
véhicules incendiés, dont 10 000 pendant les émeutes), la tendance est
restée globalement défavorable, très loin des statistiques évoquées en
1999 par le chef de l'Etat. Encore 44 157 voitures brûlées en 2006, 46
814 en 2007, un peu plus de 40 496 en 2008 et probablement plus de 40
000 en 2009, si on en croit les premiers chiffres rapportés par Le Figaro.
Les autorités policières insistent sur le fait que les violences
urbaines n'expliquent qu'une partie des feux. Elles mettent en avant la
"multiplicité des motivations des incendiaires", en
particulier les escroqueries à l'assurance, la volonté de faire
disparaître des traces ADN ou digitales dans des voitures volées, des
vengeances personnelles, des conflits de voisinage... Une analyse
validée par la dispersion des incidents sur la quasi-totalité du
territoire : alors que le phénomène touchait presque uniquement les
quartiers sensibles il y a quelques années, des territoires ruraux et
périurbains sont désormais concernés.
Mais l'expérience de ces dernières années montre que l'incendie est
devenu un outil banal de manifestation, de colère mais aussi de joie.
Tous les rassemblements importants impliquant la jeunesse sont devenus
à risque : le Nouvel An, donc, mais aussi les nuits des 13 et 14
juillet (500 véhicules), les matches de football (au moins 300
véhicules brûlés en France en marge du match Egypte-Algérie), les
élections importantes (730 voitures le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007). Un phénomène unique en Europe à cette échelle.Luc Bronner
vu sur LeMonde
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MessageSujet: Re: le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé   le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé Icon_minitimeMer 6 Jan - 15:42

En allemagne également ça crame des cages en métal!

À Berlin, l’extrême gauche en croisade anti-bobos


En ce dimanche matin, Thomas
a trouvé un petit tas carbonisé à la place de l’Audi A8 dernier cri
qu’il avait garée devant sa porte à Prenzlauer Berg, un quartier bobo
de Berlin. Les policiers ont enregistré sa déposition par routine… Pour
les seuls neuf premiers mois de l’année 2009, 260 véhicules, la plupart
de luxe, ont brûlé dans les rues de Friedrichshain, Kreuzberg et
Prenzlauer Berg, trois zones branchées de Berlin. La destruction de
l’Audi A8 de Thomas vient s’ajouter à la liste déjà longue des délits
imputés à l’extrême gauche berlinoise l’an dernier.
Les autonomes cherchent à freiner l’embourgeoisement de quartiers
ouvriers devenus à la mode, et peu à peu vidés de leur population
d’origine. Voitures en flammes, affrontements de rue, cocktails Molotov
lancés contre un commissariat ou un local utilisé par l’extrême droite,
attaques contre des policiers… Mais si Berlin est concerné en premier
lieu, le mouvement touche aussi Hambourg, Francfort, Leipzig, Potsdam…
squats. Dans un rapport provisoire sur
l’année 2009, le BKA (la police fédérale) souligne que les actes de
violence imputables à la mouvance «autonome» au sens large (un ensemble
hétérogène qui réunit militants antifascistes, anarchistes, punks et
autres membres du Black Block) ont bondi de plus de 50% par rapport
à 2008. Le BKA estime par ailleurs que les 5 000 à 6 000 autonomes
allemands (dont 2 000 à Berlin) auraient franchi au cours des derniers
mois un seuil dans la radicalisation de leur mouvement «avec des actes mieux planifiés et plus symboliques».
Mi-décembre, un cocktail Molotov était lancé contre un commissariat
à Berlin. Quelques semaines plus tôt, le parti d’extrême droite NPD, le
Harakiri, un magasin de Prenzlauer Berg vendant des articles d’extrême
droite, et le Germania Klause, un café fréquenté par les néonazis,
étaient visés. La plupart des attaques ont lieu la nuit, et 32% des
délits, les nuits de samedi à dimanche.
«Les actes des dernières semaines ont une intensité comme on
n’en avait plus vu depuis la terreur des années 70, [l’époque de la
bande à Baader, ndlr]»,
estime Christian Pfeiffer, de l’institut de criminologie de Basse-Saxe. «On note une proximité symbolique avec le terrorisme», estime pour sa part Hans-Gerd Jaschke, politologue. «Les actions sont justifiées par des arguments piochés dans la rhétorique antimondialiste, antifasciste, ou antimilitariste, estimait la présidente des services de renseignement intérieur, Claudia Schmidt, lors d’un récent colloque à Berlin. L’idée est que si on fait brûler une voiture, c’est un attentat, mais que si on en fait brûler 100, c’est un acte politique.»
La «gentrification»… Ce mot désignant le phénomène urbain
d’embourgeoisement d’un quartier populaire est nouvellement apparu dans
le débat politique allemand. Et dans de nombreuses villes,
essentiellement en ex-RDA, les autonomes allemands ont fait de la lutte
contre cette mutation sociale leur grand cheval de bataille. A Berlin,
le phénomène a déjà transformé Mitte, le cœur historique de la
capitale, laissé à l’abandon par le régime communiste et profondément
délabré au début des années 90, après la réunification. Prenzlauer
Berg, l’ex-repaire des intellectuels est-allemands a suivi. Ces deux
zones, autrefois bon marché, ont perdu 80% de leur population
d’origine. A Prenzlauer Berg, les étudiants fauchés de
l’après-réunification ont pris pied dans la vie active. Leurs besoins
(crèches, écoles de qualité, logements confortables) se sont modifiés
au même rythme que leurs ressources et le montant des loyers.
pyromanes. Aujourd’hui, c’est Friedrichshain et
Kreuzberg, abritant les derniers squats berlinois, qui sont à leur tour
touchés. L’agence de recherches sur le développement urbain Asum vient
de révéler les conséquences de dix années de recherches portant sur les
environs de la gare de Ostkreuz à Friedrichshain. «Seuls 10% des habitants vivent ici depuis plus de quinze ans, insiste le rapport.
Deux tiers des habitants ont déménagé au cours des six dernières
années. Comme beaucoup des habitants gagnent bien leur vie, le revenu
moyen de ce quartier, jadis défavorisé, est aujourd’hui supérieur à la
moyenne de la ville. Les loyers ont suivi : la moyenne est de
5,42 euros le mètre carré, soit 40 centimes de plus que la moyenne
berlinoise. Et la forte fluctuation des locataires favorise la hausse
des loyers : les loyers de plus de 7,50 euros le mètre carré, voire
10 euros ne sont pas rares.»

En juin, les autonomes annonçaient sur Internet le lancement de leurs «semaines d’action» pour «créer de nouveaux espaces libres dans une ville menacée de gentrification». Pour eux, il s’agissait alors de lutter contre «la revalorisation capitalistique de Berlin par le biais de luxueuses rénovations d’immeubles délabrés».
Mettre à feu les voitures de ces nouveaux capitalistes ou lancer un
cocktail Molotov contre la façade d’immeubles de luxe seraient les
moyens que justifierait la fin. La police semble dépassée, faute de
ressources. A ce jour, seuls quatre pyromanes potentiels ont été
arrêtés. Mais pas un seul n’a pu être condamné, faute de preuves
suffisantes, ce qui ne serait possible qu’en cas de flagrant délit. Or
il suffit de quelques secondes pour mettre feu à un véhicule.


Par Nathalie versieux Correspondante à Berlin
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