Pour tenter de réduire le faible taux de participation aux scrutins universitaires, Arnaud Robinet,
député UMP de la Marne, pense avoir la solution : le vote par Internet.
Il est donc à l'origine d'une proposition de loi, qui vise à instaurer
le vote électronique pour l'élection des conseils centraux
d'université, qui participent aux choix stratégiques de l'institution
(formations, nouvelles filières, évaluations...). Elle sera examinée
lundi 28 septembre dans la soirée par l'Assemblée nationale.
Actuellement, ces élections ont lieu uniquement dans des bureaux de vote. Cette procédure est
"largement responsable de la désaffection constatée lors de ces élections", affirme la proposition de loi. Selon M. Robinet, la participation étudiante aux élections est
"d'une faiblesse consternante". "
Dans
les universités, elle plafonne autour de 15 %, et peut ne pas dépasser
5 % dans certaines filières. Cela se traduit par un affaiblissement de
la légitimité des conseils", affirme-t-il.
"Nombreux sont les
étudiants qui se sentent peu concernés par les enjeux de ces scrutins.
Ils estiment qu'ils sont à l'université pour étudier, pas pour donner
leur avis", renchérit Rémi Martial, délégué national de l'UNI (Union inter-universitaire, classée à droite).
"Leur permettre de voter à distance devrait, mécaniquement, augmenter la participation", estime-t-il.
FRACTURE NUMÉRIQUEA gauche, ce texte est fortement critiqué. Le député PS Patrick Bloche a parlé d'une
"fausse bonne idée" :
"Nous
craignons qu'elle ne traduise la tentation de consulter les étudiants
par voie électronique pour casser les mouvements de grève." Un avis partagé par l'UNEF (Union nationale des étudiants de France, classée à gauche).
"L'objectif
des promoteurs de cette proposition de loi n'est pas de se donner les
moyens d'une plus grande participation des étudiants aux votes mais au
contraire de la réduire", affirme Jean-Baptiste Prevost.
Selon le président de l'UNEF, premier syndicat étudiant, mettre en
place le vote électronique pourrait, contrairement aux objectifs
affichés, faire baisser le taux de participation :
"Dans l'univers étudiant, la fracture numérique existe : deux étudiants sur trois n'ont pas d'ordinateur personnel et les universités demeurent mal équipées."Si la Confédération étudiante (Cé) reconnaît que le système actuel d'élection au sein des universités
"n'est pas démocratique", certains soulignent également le risque de fraudes qui pourrait survenir avec un tel système.
"Il
faudra tout mettre en place pour éviter des fraudes ou soupçons de
fraude, et notamment éviter que le président de l'université puisse
avoir le contrôle de l'élection", met en garde Rémi Martial, de l'UNI.
"Il est nécessaire que le scrutin soit sous le contrôle d'une instance indépendante", ajoute-t-il.
La proposition de loi pourrait être étendue aux élections des
conseils régionaux des œuvres universitaires et sociales (Crous) via un
amendement lors de son passage au Sénat. Une mesure qui pourrait faire
monter de plusieurs degrés la température de la rentrée universitaire.
Eric Nunès
Et hop si on repartait?? Cette année on pourrait axer la contestation pour l'autogestion derrière une critique de leur démocratie high tek top virtuelle trop cool??