black jack Gloire a toi grand timonier!!!
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| Sujet: sud : note interne sur lm'intersyndical du 20/03 Mer 25 Mar - 16:03 | |
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L’intersyndicale nationale s’est réunie le 20 mars au siège de Solidaires avec les huit organisations. Sur le bilan de la mobilisation de la journée du 19 mars, les points de vue étaient assez convergents : plus de manifestant-e-s, plus de manifestations, plus de participant-e-s du privé, soutien très massif de lav population... De même sur l’appréciation des intransigeances gouvernementales (illustrées une nouvelle fois par l’intervention de François Fillon le jeudi soir) et patronales (les déclarations provocatrices de la présidente du Medef)...
Mais les appréciations sur les suites à donner étaient beaucoup moins convergentes... Nous reprenons ici l’essentiel des premières interventions de chaque organisation, dans l’ordre où elles ont été faites, l’ensemble permettant de bien apprécier le contexte global, le positionnement de chacune. Solidaires a commencé en défendant :
- le fait que la hauteur de la mobilisation, l’absence de réponse du gouvernement, les enjeux posés dans cette journée... donnent la responsabilité à l’intersyndicale de proposer de nouvelles perspectives interprofessionnelles nationales trés rapidement ;
- que la question d’essayer de construire un rapport de forces encore plus important et celle de la gréve générale interprofessionnelle sont posées, et qu’il faut au minimum un nouveau rendez-vous interprofessionnel avant la fin du mois de mars ; - que l’unité syndicale dans l'action reste un élément déterminant.
UNSA : Ne croit pas à une mobilisation nationale avant les vacances de Pâques, donc ça renvoie au 1er mai, qui doit alors être présenté comme exceptionnel cette année. Proposition d'actions départementales, autour des entreprises.
CGC : Problème sur la place des politiques, y compris dans les manifestations. Une grève générale serait facteur d'aggravation de la situation. La CGC ne manifeste pas, traditionnellement, le 1er mai mais si c'est dans le cadre de la plate-forme unitaire, ça pourrait se faire cette année. Il ne faut pas se précipiter à lancer des appels mais ouvrir des pistes ; par exemple, organiser une journée nationale des bassins d'emplois.
FSU : Il faut noter l'engagement plus fort des salarié-e-s du privé. Les équipes militantes FSU veulent une mobilisation à caractère national sans attendre le 1er mai : une journée de manifestations, le samedi 28 mars ou 4 avril. L’intersyndicale pourrait demander au gouvernement de la recevoir ensemble.
CFTC : Ne peut s’engager lors de cette intersyndicale dans l’attente d’une instance nationale la semaine suivante. La CFTC ne participe jamais aux manifestations unitaires du 1er mai, mais pourrait le faire cette année. Avant le 1er mai, elle propose des actions locales.
FO : Comité confédéral national la semaine prochaine, donc pas de décision d’action aujourd'hui. Ne pas renouveler des mobilisations de type 29 janvier et 19 mars. Pour un éventuel 1er mai dans l'unité d'action, qui n’est pas du tout la tradition de FO, cela ne pourrait se décider qu’après un débat en interne. Il faut organiser des actions au plus près des entreprises. Il parait difficile d'aller aujourd'hui au-delà d'un soutien aux mobilisations dans les entreprises, même si on peut mentionner le 28 mars à Londres et le 1er mai.
CFDT : L'intersyndicale doit rester le repère pour les salarié-e-s, et réaffirmer ses objectifs. Des manifestations un samedi dans les deux semaines qui viennent, ça paraît très court. L'objectif du 1er mai est plus crédible, y compris en mettant en avant son aspect de solidarité internationale. Un cadre intersyndical régulier, pas seulement lié aux mobilisations, est nécessaire. L'intersyndicale doit interpeller gouvernement, patronat, employeurs. Il faut maintenir la mobilisation, et pour ça prendre le temps de débats en interne, et se revoir.
CGT : On est dans un schéma totalement nouveau, avec notamment une intersyndicale qui travaille dans la durée et en confiance. Il faut mettre en débat et proposer un panel d'initiatives : 28 mars en lien avec le G20, 4 avril, 1er mai, ... Nous devons soutenir toutes les luttes locales, mais attention à ne pas se polariser sur certaines uniquement pour des raisons médiatiques. La proposition d'une journée nationale des bassins d'emplois est une bonne chose, d’autant que ces initiatives ne seront pas du même type que le 19 mars, pas aux mêmes endroits, et que cela permettra un nouveau temps fort sans risque de comparaison.
Au cours de la discussion, Solidaires est intervenue à plusieurs reprises pour insister plus particulièrement sur le fait : - que les millions de personnes qui se sont mobiliséesattendent de connaître ce que l’intersyndicale propose comme suites pour gagner ; - que la perspective d’un 1er mai unitaire sur la base dela plate-forme intersyndicale est une donnée intéressante mais qui ne peut suffire ; - que même si Solidaires est d’accord avec les différentes propositions d’action mises en avant (mobilisations autour du G20, journée nationale des bassins d'emplois, 1er mai unitaire dans le cadre de la plate-forme intersyndicale,…), cela ne représente pas une mobilisation nationale interprofessionnelle forte et ne permettra pas d'éviter le sentiment que du 19 mars on passe au 1er mai, et ça, ce n'est pas suffisant. Après quelques autres tours de table, il s’est confirmé qu’en dehors de Solidaires et FSU, une non décision ce jour, donc implicitement la décision de ne rien organiser nationalement à court terme, faisait plutôt consensus.
Note INTERNE à ne pas faire circuler en dehors de Solidaires
Notre analyse de cette intersyndicale et des perspectives.Pour Solidaires, la réponse de l’intersyndicale, qui se réunira de nouveau le 30 mars, n’est évidemment pas à la hauteur des enjeux, ni des attentes des manifestant-e-s du 29 janvier et du 19 mars, des salarié-e-s, chômeurs/ses, retraité-e-s, jeunes, confronté-e-s à « la crise ». Pourquoi Solidaires est signataire du texte issu de cette intersyndicale ? Tout d’abord, parce que toutes les dernières instances nationales de Solidaires ont souligné la nécessité de maintenir le cadre d’action interprofessionnelle unitaire, malgré ses limites. Ne nous trompons pas d’interrogation : nous sommes tous d’accord dans Solidaires sur l’insuffisance notoire (pour rester mesuré) des résultats de l’intersyndicale ; mais est-ce que rompre, apparaître comme cassant l’unité, permettrait d’aller plus vite vers notre objectif d’un mouvement plus fort ? Assurément non.
Nos propositions sont partagées par bien des équipes syndicales d’autres organisations. Un des enjeux essentiels est que l'aspiration à l'action soit portée publiquement et de façon unitaire par les salarié-e-s et des militant-e-s syndicaux quelle que soit leur appartenance syndicale. Sans attendre les prochaines réunions unitaires nationales, il faut développer un fort mouvement unitaire à la base afin que le climat de combativité qui s'est exprimé le 19 mars ne retombe pas. Ne pas signer ce texte, être exclu de l’intersyndicale, cela aurait permis d’identifier nettement un désaccord avec la stratégie suivie. Mais cet aspect a-t-il suffisamment de côtés positifs pour contre-balancer les aspects négatifs d’une désunion dont nous porterions la responsabilité ? Quitter l’intersyndicale ne résoudrait aucun des problèmes soulevés et permettrait à d’autres organisations de mener une campagne de dénigrement à notre égard qui affaiblirait nos propositions d’actions unitaires. Surtout, est-ce que ne pas signer permettait une suite nationale interprofessionnelle à court terme ? Bien sûr que non. Alors que la dynamique intersyndicale peut encore permettre cela … si tant est que les aspirations de la base s’y expriment plus nettement. Nous ne sommes pas là pour être spectateurs/trices, mais pour agir au mieux afin que les choses bougent. Et cela suppose donc de poursuivre le travail entamé depuis des mois. Nous devons continuer à peser, à la mesure de nos forces, de diverses manières : - appuyer les mobilisations par secteurs, entreprises, bassins d’emplois... en essayant de les élargir, de les coordonner... - développer des cadres intersyndicaux de militant-es pour mener le débat sur cette situation nationale, multiplier des appels unitaires en faveur de la mobilisation, prendre des initiatives de réunions publiques, manifs, rassemblement de luttes... Les faire connaître nationalement. - saisir les rendez-vous existants pour montrer qu’un climat revendicatif et d’exaspération sociale est bien présent. Toutes les structures doivent appuyer les actions semblant catégorielles mais créant un climat social revendicatif, comme dans l’Education nationale actuellement, en lien avec une radicalisation des jeunes. La mobilisation internationale du samedi 28 mars face au G20 est un rendez-vous dans lequel Solidaires doit être très présent : à la fois compte-tenu des enjeux de fond de cette journée (quelles réponses des “puissants” à cette crise), mais aussi des rapports de forces qui devraient s’exprimer aussi ce jour-là dans la manifestation qui aura lieu à Paris et dans la centaine d’initiatives prévues dans toute la France. C’est aussi l’occassion de montrer que des convergences sont possibles au-delà du seul mouvement syndical et de ses limites actuelles... D’autres rendez-vous arrivent rapidement ensuite comme le contre sommet de l’Otan à Strasbourg début avril... - diffuser massivement les tracts Solidaires qui font connaître nos propositions, y compris en terme de stratégie d’action. Ceci, tant dans nos secteurs d’implantation, qu’en direction d’entreprises où nous ne sommes pas. Dans ce contexte, rappelons le une nouvelle fois, les équipes Solidaires ont un rôle essentiel à jouer. C’est seulement à partir du terrain et des dynamiques revendicatives et unitaires, sectorielles et locales que nous serons capables de favoriser, que nous pouvons espérer enclencher une dynamique gagnante au niveau national. Paris, le 22 mars 2009 | |
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