Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 la bataille des rails

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MessageSujet: la bataille des rails   la bataille des rails Icon_minitimeDim 22 Mar - 20:46

Citation :
LA BATAILLE DES RAILS.

Cet
article est parut dans blabla n°9, journal libertaire dijonnais et
revient sur la bataille des rails qui eu lieu en Allemagne à la fin des
années 90. cette bataille avait donné lieu à une vague d'enquête
antiterroristes, préfigurant ce qui allait être l'opération du 08
novembre 2008 contre cce que les policiers appellaient la cellule
invisible.


la bataille des rails Arton1061-3be8d

Parce
qu’ils sont nécessaires aux flux économiques, parce qu’ils imposent un
modèle de société, expulsent, privatisent ou collaborent avec
l’industrie nucléaire, les trains sont un terrain de luttes.

Le
blocage matériel de voies de chemin de fer que le gouvernement français
a tant bien que mal cherché à monter en épingle en tant que projet «
terroriste » est en fait répandu comme outil d’action politique en
France... et en Europe. Ici des actions de ce type se sont multipliées
ces dernières années dans le cadre de grèves de cheminots en 2007 ou de
mouvements qui comme celui contre le CPE en 2006 en appelèrent à un
blocage de l’économie. Ailleurs en Europe, dans le Val de Suza et au
pays basque contre la construction de lignes de Trains à Grande
Vitesse, ou encore en Allemagne, ce type de sabotage est relié à des
luttes populaires. D’ailleurs le 8 novembre dans la nuit même où des
crochets métalliques étaient posés sur les caténaires des lignes SNCF
en France, des sabotages sur les boîtiers électriques des trains ont eu
lieu en Allemagne et des milliers de personnes se sont employées à
bloquer les voies de chemin de fer par tous les moyens.

la bataille des rails Plan-6d4ef

En
Allemagne, les transport de déchets nucléaires (connus sous le nom de
Transports CASTOR) sont tous les ans confrontés à des mobilisations
massives, notamment des habitant-e-s de la région rurale où sont
entreposés les déchets. L’utilisation de crochets métalliques accrochés
sur les caténaires des lignes de train (hakenkrallen) n’est d’ailleurs
pas apparue le 11 novembre. Cette méthode, qui laisse selon les médias
les experts de la SNCF pantois, avait notamment déjà été utilisée dans
le cadre des blocages de ces transports de déchets. En parallèle des
manifestations de masses visant à submerger les rails, ont en effet
lieu un grand nombre d’actions de sabotage contre les lignes de trains
[1]. Il s’agit de stopper, retarder ou perturber le transport lui-même,
ou de viser la Deutsche Bahn d’une manière plus générale à cause de sa
collaboration avec l’industrie nucléaire.

la bataille des rails Raolroad-afd8d

Les
formes que prennent ces actes de sabotage témoignent de la créativité
de leurs auteurs face à la mise en place de dispositifs policiers très
lourds sur le trajet du ’castor’ : des crochets métalliques accrochés
sur les caténaires (hakenkrallen), des attaques incendiaires contre les
boîtiers de signalisation des lignes, des dispositifs de blocage sur
les rails (hemmschuhe), des inondations provoquées pour creuser les
fondements des rails, des barrages sous diverses formes sur les routes
et sur les rails. Il peut s’agir aussi bien de personnes s’enchaînant
aux rails ou à des blocs de béton construits sous les voies, que de
troncs d’arbres renversés ou encore d’impressionnantes barricades de
tracteurs imbriqués les un dans les autres. Des destructions du
matériel de la police (antennes de haut débit, véhicules, logements)
ont aussi lieu pour perturber les transports et la répression. [2] En
France des actions de moindre ampleur ont été aussi régulièrement
menées par des anti-nucléaires sur le passage des trains. C’est en
s’enchaînant à des rails lors d’une de ces actions que Sébastien Briat
a été écrasé par un train de déchets en novembre 2004 vers Nancy,
malgré les précautions prises pour prévenir du barrage humain. Même si
ce type d’enchaînement ne s’est pas arrêté pour autant, ce fait
tragique entre autre, a pu participer ici à ce que des personnes
privilégient des sabotages matériels à des barrages humains.

Des caténaires et un crochet doré...

D’ailleurs,
au moment où une personne reste en détention provisoire en France,
arrêtée dans le cadre d’une enquête suite à des actes de sabotage
contre des lignes de TGV par des crochets métalliques, et finalement
soupçonnée d’avoir formé et dirigé une association terroriste, il est
intéressant de rappeler que l’Etat allemand avait déjà tenté il y a dix
ans de répondre à des sabotages de ce type par une procédure «
anti-terroriste » de grande ampleur... mais sans grand succès, entre
autre du fait d’un soutien large et offensif.

la bataille des rails Goldhakenkralle-80ed1

Le
7 octobre 1996 des crochets métalliques furent fixés simultanément sur
des caténaires dans 12 endroits en Allemagne, puis le 25 février 1997
sur encore 8 autres en Allemagne du nord. Un communiqué détaillé
exigeant de la Deutsche Bahn l’abandon des transports nucléaires fut
envoyé par ’des groupes autonomes’. La direction centrale de la police
judiciaire ouvrit une enquête anti-terroriste (pour association
terroriste selon le paragraphe 129 a) et le 6 juillet 1999 plusieurs
perquisitions eurent finalement lieu.

Une personne fut inculpée
par la suite pour avoir "porté atteinte à la vie et à la santé des
voyageurs du fait de la destruction de la ligne électrique alimentant
le train". Elle était également accusée de "faire partie d’une
association à but terroriste visant, par des sabotages de lignes de
train, à empêcher le transport des déchets nucléaires et à troubler la
société dans son entier d’une manière révolutionnaire". Après les
perquisitions, les enquêteurs avaient déclaré que les documents trouvés
donnaient des indications sur la préparation et la réalisation des
actions, sur la communication des membres du groupes entre eux, sur la
conception de leur organisation « à but terroriste » et sur le fait que
la personne accusée soit soi-disant située dans le haut de la
hiérarchie des ’groupes autonomes’. [3]

la bataille des rails Schnarup-779da
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MessageSujet: Re: la bataille des rails   la bataille des rails Icon_minitimeDim 22 Mar - 20:46

Citation :
A partir de 1999, le groupe de soutien ’Goldene Hakenkralle’ (’crochet
doré en forme de griffe’) a, avec une attitude offensive face aux
accusations, mené des actions variées. Dans le cadre d’actions
spectaculaires de visibilisation de l’affaire, un ’crochet-griffe doré’
géant de plusieurs mètres a par exemple été construit (en utilisant des
tuyaux en plastique et du papier métallisé). Malgré des tentatives
d’interdiction qui firent scandale, la ’sculpture’ a finalement connue
une cérémonie d’inauguration en bonne et due forme devant la gare
centrale de Brême [4]. Une exposition intitulée ’autour du
crochet-griffe, de la résistance et de la solidarité’ a été organisée
dans plusieurs lieux et la sculpture dorée a fini sur le toit du squat
la Rote Flora à Hambourg où elle a été illuminée pendant plusieurs
semaines.

L’enquête fut finalement close dans le silence, sans
procès et sans condamnation, en 2003, non sans avoir permis, comme
souvent dans ce genre de cas, de rassembler un grand nombre
d’informations sur des groupes et personnes s’inscrivant dans des
politiques antagonistes.

... et la ’piste allemande’ flamboyante des enquêteurs.

Un
rapport de police allemand du 8 novembre 2008 relève, à côté de
nombreux blocages assez efficaces sur le trajet du ’castor’, des
attaques incendiaires contre des boîtiers de signalisation sur la ligne
Hamburg-Berlin en Brandeburg dans la nuit du 7 au 8 novembre, au même
moment où les trains français ont été bloqués par les fameux crochets
métalliques. Des allumes-feu auraient été trouvés lors des
interventions des pompiers. Un porte-parole de la police nationale
évoquait un lien éventuel avec le transport des déchets nucléaires qui
avait lieu au même moment. Il précisait néanmoins qu’aucune lettre de
revendication n’aurait été trouvée.

C’est peu après que les
sources proches des enquêteurs anti-terroristes français commencent à
parler de la piste allemande, en évoquant une lettre revendiquant des
attaques simultanées contre des lignes de chemin de fer en Allemagne et
en France. Un rapport du 15 novembre de la sous-direction
antiterroriste de Paris, publié le 22 novembre sur le site de Mediapart
à Paris, cite cette lettre en précisant qu’elle aurait soi-disant été
envoyée au Berliner Zeitung, quotidien allemand. Mais les médias,
relayant la propagande policière sur une mystérieuse « cellule
invisible » agissant pour déstabiliser l’État sont d’abord restés
silencieux sur la question. Cette omission vient-elle du fait que ces
sabotages auraient semblé bien moins insolites, dramatiques et isolés
s’ils avaient pu apparaître comme reliés à des luttes en cours et à des
pratiques largement partagées, en l’occurrence au même moment
outre-Rhin. La collusion possible avec les anti-nucléaires allemands
cadrait d’abord mal avec le portrait du monstre que l’État cherchait à
créer. Ce lien à double tranchant pour l’État n’est apparu timidement
dans les voix officielles que plus tard, mais dans le but étroit cette
fois d’étayer la thèse des contacts « terroristes » internationaux de
la « cellule invisible ».

C’est seulement le 13 décembre 2008,
que la TAZ, journal berlinois de gauche écologiste, se décide à publier
un article mentionnant cette lettre en la mettant en lien avec les
arrestations du 11 novembre en France : "Dans la nuit du 8 novembre,
des lignes de chemin de fer allemandes et françaises ont été
simultanément cibles d’actes de sabotage - au moment du transport de
déchets nucléaires - mais sur des endroits éloignés du trajet. Des
opposants au nucléaire revendiquaient cette action dans une lettre
intitulée ’Parce que nous avons ras le bol’ arrivée en novembre à la
TAZ : ’Avec des attaques incendiaires et des crochets métalliques,
[...] nous avons dirigé aujourd’hui aux aurores notre colère contre les
lignes de transport de (déchêts) nucléaires’. La lettre est signée ’en
souvenir de Sébastian’." [5]

Le 15 décembre 2008, l’AFP publie
une note sur son site disant avoir obtenu une copie de la lettre. La
note cite aussi Bascha Mika, la rédactrice en chef de la TAZ : "Le
Tageszeitung a décidé de ne pas publier le document car nous ne l’avons
pas trouvé assez intéressant d’un point de vue journalistique. [...]
Nous ne l’avons transmis à personne et aucune autorité ne nous a
jusqu’à présent interrogés à ce sujet."

Dans un article du 16
décembre la correspondante à Paris de la TAZ se voit obligée de revenir
sur les confusions autour de cette lettre : "Les enquêteurs
anti-terroristes français cherchent dans la scène autonome allemande
des explications quant aux faits survenus la nuit du 7 au 8 novembre
2008 sur des lignes TGV. Une lettre de revendication en allemand
envoyée à la TAZ semble nourrir actuellement les enquêtes. Le texte,
non daté revendique les attaques simultanées sur quatre lignes de
chemin de fer en France et quatre lignes en Allemagne et sur ’plusieurs
lignes dans les environs de Berlin’, dans cette même nuit quand le
train de déchêts nucléaires était sur le chemin de La Hague vers
Gorleben. Dans sept paragraphes, l’écrit explique les actions entre
autres en les liant à la résistance contre l’énergie nucléaire et les
lieux de stockage de déchets nucléaire à Gorleben et Asse, ainsi qu’en
réaction au ’sauvetage étatique du capitalisme’. Paradoxalement, les
enquêteurs anti-terroristes connaissaient le contenu de cette lettre
depuis plusieurs semaines déjà puisque le rapport d’enquête publié sur
le site de Mediapart à Paris citait cette même lettre de revendication.
[...] Il est relativement mystérieux que les enquêteurs français
prétendent savoir quand et où la lettre aurait été envoyée et arrivée.
Le document parisien soulève que la lettre aurait été envoyée d’Hanovre
le 9 novembre et serait arrivée le 10 novembre. De plus, les enquêteurs
déclarent que le destinataire de la lettre aurait été la Berliner
Zeitung. Le Berliner Zeitung a pourtant nié publiquement avoir reçu
cette lettre. [...] Et la TAZ ignore l’existence d’une enveloppe
tamponnée indiquant un éventuel lieu d’expédition." [6]

Face à
cette situation embrouillée, des choix stratégiques se posent pour les
personnes impliquées dans le soutien aux personnes incarcérées
actuellement et luttant plus largement contre l’antiterrorisme comme
outil policier de plus en plus puissant face aux résistances
politiques. Quelle résonance politique donner à une lettre de
revendication dont le contenu ne se fait connaitre qu’à travers des
traductions fragmentaires dans les rapports de police et dans les
médias ? Que les auteurs des sabotages en France aient choisis de ne
pas poser de revendications officielles, ou que leur revendications
aient été passées sous silence, n’est-il pas important de montrer que
leurs actions entrent néanmoins fortement en résonance avec de
nombreuses autres menées au même moment outre-Rhin sans qu’on leur ait
cette fois accolé le même type de propagande anti-terroriste qu’en
France ?

Toujours est-il que la répression s’organise au niveau
européen : selon le ’Journal du Dimanche’ du 14 décembre, les
enquêteurs français coopèrent avec la police judiciaire fédérale
allemande et la police italienne sur cette affaire. Le fait d’avoir
clos sans poursuite l’enquête anti-terroriste concernant les crochets
métalliques sur des lignes de train en 2003, n’a évidemment pas empêché
la police judiciaire allemande de communiquer maintenant les noms des
suspects de l’époque aux enquêteurs français sur leur ’piste
allemande’. Une tendance est donc mise en évidence par cette
coopération policière : L’échange d’information entre les polices
nationales concernant les personnes impliquées dans des milieux
anti-autoritaires se fait de plus en plus sur la base de similitudes
prétendues d’idées, de façons d’agir et de s’organiser entre différents
groupes et dépasse ainsi largement les enquêtes sur des actes précis.

Il
est d’autant plus urgent de faire connaître aussi plus largement la
grande variété des stratégies offensives inventées dans des contextes
locaux précis à l’encontre de cette répression afin d’être mieux
préparés à les adapter à d’autres contextes.

Plus généralement,
cette histoire rappelle que l’Histoire officielle n’est jamais qu’une
grille de lecture déterminée. Elle est mise en avant ou omission
soigneusement organisées de certains faits par les pouvoirs en place et
généralement docilement relayée par les médias. A nous de leur opposer
nos récits et parti-pris antagonistes.
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MessageSujet: Re: la bataille des rails   la bataille des rails Icon_minitimeDim 22 Mar - 20:47

Citation :

******************************

Extrait du tract "Sur les sabotages de voies de chemin de fer", publié sur divers indymedias.

En
période de crise économique du système capitaliste qui organise lui
réellement l’appauvrissement et la terreur sur à peu près la totalité
de la population mondiale, il peut paraître dérisoire et symbolique
d’un cruel aveuglement idéologique de crier au loup pour quelques
dizaines de trains retardés. Dans un monde qui fonce droit dans le mur,
il y a pourtant peut-être quelque chose de salutaire à suspendre
l’agencement du quotidien, les flux à grande vitesse de travailleurs,
cadres, businessmen, traders, marchandises, déchêts nucléaires sur
lesquels se basent la machine à exploiter.

S’attaquer au TGV,
c’est aussi viser une certaine forme de l’organisation sociale, comme
en témoigne les résistances populaires à la construction des lignes à
grande vitesse au pays basque et dans le Val de Suza italien, aussi
bien pour ce qu’elles impliquent en terme de restructuration locale que
par refus du modèle économique qu’elles composent. Car même si dans
certains articles on nous dit que les saboteurs s’en sont pris au
"sevrice public", il est assez clair que lorsqu’on parle de TGV
aujourd’hui, on parle d’une structure en voie de privatisation, qui
vend de plus en plus cher le droit de se déplacer, précarise ses
travailleur-e-s, et a pour fonction principale d’assurer le transport
constant de main d’oeuvre, nécessaire à l’économie hors-sol.

On
peut le voir comme une manière parmi tant d’autres d’interroger
concrètement le dogme sacré de la croissance économique, décrié
aujourd’hui par une bonne partie de la population (qui en subit les
effets quotidiens). Le fait d’entretenir cette capacité de blocage et
de perturbation matérielle sera donc décisif pour ceux et celles qui
entendent encore réorienter la société sur d’autres rails, pour
construire les rapports de force des luttes présentes et à venir.

http://nantes.indymedia.org/article/15296

****************************

Le point sur les différentes affaires (pour l’historique, cf. les précédents numéros de Blabla) :

fumigènes de Vincennes : Ivan est toujours sous contrôle judiciaire,
Bruno, qui lui s’y était soustrait, est toujours en fuite.
Dépanneuse de police : Isa, Juan et Damien sont poursuivis pour avoir
tenté d’incendier un véhicule de police durant la période agitée des
présidentielles. Isa a été relâchée sous contrôle judiciaire après un
an de détention, Juan et Damien sont toujours sous les verrous.
Farid,
qui avait été arrêté en même temps qu’isa, et lui aussi poursuivi et
sous CJ pour son appartenance à la mouvance anarcho-autonome
Sabotage SNCF : Sur les dix personnes placées en garde-à-vue en
novembre, neuf sont mises en examen. 4 ne sont pas poursuivies pour les
sabotages, mais seulement pour "association de malfaiteurs en relation
avec une entreprise terroriste" (en bref, on les accuse seulement
d’être proche des autres, mais ça suffit pour être traité de
terroriste). Sur les 5 autres, seul Julien est maintenu en détention,
accusé d’être le chef de la "cellule terroriste".

https://infokiosques.net/mauvaises_intentions
http://soutien11novembre.org


Source Brassicanigra.
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MessageSujet: Re: la bataille des rails   la bataille des rails Icon_minitime

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