Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortail*Dernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -36%
Aspirateur balai sans fil Dyson V8 Origin
Voir le deal
254.99 €

 

 les totos par eux memes

Aller en bas 
AuteurMessage
black jack
Gloire a toi grand timonier!!!
Gloire a toi grand timonier!!!
black jack


Nombre de messages : 1069
Localisation : vous etes ici!
Date d'inscription : 01/10/2007

les totos par eux memes Empty
MessageSujet: les totos par eux memes   les totos par eux memes Icon_minitimeSam 21 Fév - 17:35

Citation :
ciété 18/02/2009 à 06h52
Autoportraits d’autonomes
grand angle

Disparue
au début des années 80, la mouvance autonome resurgit. Rencontre avec
quelques-uns de ces militants qui sont dans le collimateur du ministère
de l’Intérieur.



GAËL COGNÉ Illustration Adrien Albert


Qui
sont les autonomes d’aujourd’hui ? On les avait oubliés, Michèle
Alliot-Marie les a réintroduits dans le vocabulaire, lors des
arrestations de l’affaire de Tarnac, celle des sabotages de caténaires
de la SNCF, en brandissant la menace d’une «mouvance anarcho-autonome».

Aujourd’hui
se tient à Paris le procès de «Paco» et Damien. Une histoire qui serait
passée inaperçue si les deux accusés n’étaient fichés comme proches de
cettemouvance.

Produits inflammables

Les faits remontent
au 10 mai 2007. Nicolas Sarkozy a été élu président de la République
quatre jours plus tôt. Depuis l’élection, des centaines de voitures ont
flambé lors d’émeutes. Damien, Tourangeau de 20 ans, se dirige vers le
Fouquet’s. Dans cet hôtel brasserie de luxe, propriété de son ami
Dominique Desseigne, Nicolas Sarkozy a célébré sa victoire. Damien a
l’intention d’incendier un véhicule devant l’hôtel. Des vigiles le
repèrent, il tente de s’échapper, est ceinturé, placé en garde à vue
sans avoir eu le temps de passer à l’acte. L’affaire est confiée à la
Brigade de répression du banditisme (BRB).

Le lendemain matin,
Paco, 56 ans, qui héberge Damien dans son HLM du XIXe arrondissement de
Paris, s’«inquiète». Le jeune homme n’est pas rentré de la nuit. «Vers
14 heures», le libertaire remarque la présence d’hommes cagoulés dans
son quartier. Il pense d’abord à «une descente pour la drogue» : «Il y
avait une escouade de flics. En fait, ils cherchaient où j’habitais.»
Un voisin leur indique le lieu. Dans l’appartement, les policiers
trouvent un cocktail Molotov, deux litres d’essence, des produits
ménagers inflammables, 5 000 euros et «des bouquins en allemand, des
trucs politiques, des revues libertaires ou anarchistes».

En
garde à vue, Damien reconnaît les faits - «un coup de folie», dit son
avocate, Me Irène Terrel - et dédouane Paco, qu’il n’aurait pas averti
de la présence du matériel. Damien est incarcéré à Fleury (Essonne),
Paco à Fresnes (Val-de-Marne). Le premier est mis en examen pour
«tentative de dégradation et fabrication d’engin incendiaire» , le
second pour le «recel» des produits et «complicité». Les deux hommes
font près de deux mois de détention provisoire. La détention aurait pu
être plus courte, mais alors qu’au bout d’un mois le juge chargé de
l’affaire demande la libération des deux inculpés, le parquet s’y
oppose, soulignant que chez Paco a été trouvée de la documentation
«anarchiste». Ce dernier a été fiché lors des manifestations anti-CPE
(contrat première embauche) en 2006 et le rassemblement de SDF du canal
Saint-Martin l’année suivante. L’homme appartiendrait à «un vaste
réseau» (qui reste impalpable) d’ultra-gauche anarcho-autonome, assure
le parquet. Paco répond qu’il y a une volonté de «criminaliser les gens
par leur pensée, plus uniquement par leurs actes».

«Mouvance
anarcho-autonome» , la désignation ressurgira en novembre 2008 avec
l’affaire de Tarnac. Un terme flou pour désigner des mouvements
héritiers de ceux que l’on appelait les «totos», les autonomes.
Personne, services de renseignement compris, ne sait combien ils sont,
mais leur nombre n’excéderait pas quelques centaines en Ile-de-France.
Davantage dans des régions dépeuplées comme «les Cévennes, le centre
Bretagne, la Corrèze, les Alpes-de-Haute-Provence», explique Gabrielle
(1), une autonome.

La nouvelle génération de militants refuse
souvent de communiquer avec les médias : défiance de principe vis-à-vis
de la «presse bourgeoise» ou crainte du portrait tronqué. Sur Internet,
la presse est étripée. Fabienne (1), 21 ans, étudiante, a fini par
accepter de nous rencontrer. Cette jeune femme a commencé par s’opposer
à la loi Fillon en 2005, au lycée. Mais «on s’est rendu compte que les
syndicats retournaient nos luttes et finissaient par nous lâcher».

Pillage chez Fauchon

Rapidement,
Fabienne en a marre des «manifs qui ne servent à rien». Elle rencontre
d’autres militants, lit les «classiques» de «l’anarcho-syndicalisme»,
s’en éloigne, se rapproche du Scalp (Section carrément anti-Le Pen) et
des antipubs. En 2006 viennent les manifs anti-CPE. «Il y avait un tel
espoir. On pensait que ça allait vers une révolte d’ampleur.» A la fin
d’une manif, elle participe au pillage d’un magasin Fauchon à Paris.
«Une autoréduction. Après, on a tout redistribué aux SDF.» Mais le
mouvement retombe. Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir,
Fabienne voit du changement dans «la volonté de fichage, de flicage, on
est à Paranoïaland». Désormais, lorsqu’elle se rend en «action», elle
évite le passe Navigo : trop facilement traçable.

Bruno (1), un
autonome, dresse le portrait type d’un jeune autonome. «Ils sont
représentatifs de la société française. Il y a des fils de bourgeois,
des fils de prolos. Ce sont des étudiants ou des lycéens qui ont des
liens d’amitié, se sont rencontrés sur des mouvements et veulent
continuer des luttes. Ils désirent leur indépendance vis-à-vis de leurs
parents, alors ils ouvrent un squat. Ils arrêtent leurs études,
refusent de travailler par conviction. Ils sont chômeurs, touchent le
RMI, piquent un peu dans les magasins. Beaucoup font des boulots
saisonniers, sans trop le dire.» Les militants ont souvent des
pratiques illégales mais pour Bruno, «occuper un squat, casser une
vitrine et monter une barricade ne sont pas des pratiques très
violentes».

Autre caractéristique, ces militants n’appartiennent
à aucune organisation. Ils se définissent plus autour de luttes -
soutien aux sans-papiers, aux étudiants et lycéens, protestations
contre le système carcéral et le mal-logement - que par une idéologie.
Ils se regroupent en collectifs non hiérarchisés : antirafles, Food not
bombs, collectif des mal-logés sans frontières du XVIIIe
arrondissement, qui occupe régulièrement des agences de l’Opac avec, en
main, une liste de plus de 100 demandes de relogement. Ça peut être
musclé. Récemment, des militants ont passé 48 heures en garde à vue.
«Les RG nous connaissent bien, explique le collectif. Ils nous
appellent "les désorganisés".» Le maître mot est la spontanéité. «Il
n’y a pas de porte-parole. On ne fait pas de l’humanitaire comme le DAL
[Droit au Logement]. C’est à chacun de décider s’il veut qu’on bouge.»

Sans
être constitués en réseau, les gens se croisent notamment autour des
squats politiques (une demi-douzaine en région parisienne), par exemple
à Glacière (XIIIe arrondissement de Paris) ou à Montreuil
(Seine-Saint-Denis), lieux de discussions, de concerts, où on peut lire
la presse (indépendante). Des sites Internet comme Indymedia,
Infokiosques, Demosphere, Squatnet, permettent de compléter
l’information sur les luttes, y compris à l’étranger : «J’ai des amis
qui sont partis en Grèce», dit Fabienne. Florissant jusque dans les
années 80, ce mouvement avait quasiment disparu durant la décennie 90.
A l’exception de deux épisodes. En 1990, un «camping sauvage» de 48
familles expulsées, place de la Réunion, à Paris, avait révélé le
Comité des mal-logés, accusé d’être manipulé par des anciens d’Action
directe. Ensuite, en 1994, l’affaire Florence Rey et Audry Maupin, deux
autonomes qui avaient tué trois policiers et un chauffeur de taxi lors
d’une course-poursuite dans Paris. Maupin y avait trouvé la mort.

Signaux menaçants

Aujourd’hui,
la police parle d’«ultra-gauche» ou d’«anarcho-autonomes». Mais presque
aucun de ces militants ne se revendique d’ultra-gauche, un terme
«inventé par Lénine», selon Christophe Bourseiller, auteur d’une
Histoire générale de l’ultra-gauche (2). L’expression désigne les
«gauches antiléninistes». Dans les faits, le terme reste vague. Que
penser alors du néologisme «anarcho-autonome» ? Une source proche de
l’enquête reconnaît : «Les flics, les journalistes, veulent expliquer.
Ces mouvements sont assez inorganisés. C’est une ambiance, une
génération avec des idées, on essaye de mettre des mots avec des idées
connues. Ce ne sont pas des terroristes, pas des militants, pas des
bandits. Ils sont à la croisée.»

La ministre de l’Intérieur ne
les a pas moins dans le collimateur. Michèle Alliot-Marie aurait alerté
ses services de leur résurgence dès son arrivée Place Beauvau, sûre
qu’ils pouvaient recruter en mangeant la laine sur le dos d’une gauche
déliquescente. La «menace» se concrétiserait, selon la police, par
plusieurs «signaux». D’abord «faibles», en 2006 : «Pendant les
mouvements anti-CPE, certains éléments durs s’affrontaient aux forces
de l’ordre.» La réémergence de petits groupes autonomes atomisés ne
remonterait pas au CPE, comme l’indiquent les policiers, mais plutôt à
«1998, lors des mouvements de chômeurs», note un observateur. Les
manifestations anti-Le Pen de 2002 créent ensuite un nouvel afflux. En
2007, ces «signaux» se renforcent pour les policiers. «Le 4 mai, un
engin incendiaire est retrouvé sous une dépanneuse de la police, à
Paris. Le 23 août, un engin incendiaire est découvert à Jouy-en-Josas,
sur le campus de HEC, où doit se rendre Nicolas Sarkozy. Le 8 novembre,
près de Toulouse, trois jeunes sont arrêtés. Ils venaientde faire
sauter une bombe dans un champ.» Cette source indique : «Rien de ce
qu’on a trouvé n’est fait pour tuer.» Des interpellations ont lieu. Les
affaires sont confiées à des juges antiterroristes. «Je ne dis pas que
ces actions étaient coordonnées, mais les interpellés sont tous des
gens de la mouvance autonome, des adeptes de la violence politique et
il y a un lien entre certains.» Il ajoute : «Notre angoisse, c’est la
résurgence d’un terrorisme type Action directe ou Brigades rouges». Une
crainte relayée dans un rapport des Renseignements généraux : «Les
faits et comportements observés sur notre territoire sont similaires à
ceux recensés à la fin des années 70 qui avaient été précurseurs de la
constitution du groupe Action directe.»

Paranoïa ? Pour
Sébastien Schifres, spécialiste de l’autonomie - il s’en revendique -,
la violence est «très en deçà» de celle des années 70, quand «il y a eu
des morts.» Par ailleurs, derrière le portrait anxiogène - Action
directe et les Brigades rouges -, se trouvent des militants aux
«sensibilités très diverses», explique Christophe Bourseiller. «Il y a
une montée en puissance de l’extrême gauche dans sa diversité qui
s’accompagne d’un renouvellement générationnel. Elle est favorisée par
la crise économique, un bouleversement profond de la société française
et une absence momentanée de leadership à gauche. Tout le monde en
profite, y compris l’ultra-gauche non-léniniste et les libertaires.»
Finalement, pour lui, la seule question qui vaille est : «Pourquoi le
ministère de l’Intérieur les met-il en avant avec une telle fermeté ?»

(1) Les prénoms ont été changés. (2) Denoël, 2003.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.scalp86.positifforum.com
 
les totos par eux memes
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers :: Rubrique Thématique :: Dossiers-
Sauter vers: