Une lettre signée par le "Front révolutionnaire afghan" et adressée à une agence de presse a indiqué à la police où retrouver ces explosifs placés dans les toilettes des femmes aux deuxième et troisième étages de cette adresse de prestige du boulevard Haussmann bondée au moment des fêtes de Noël.
"Le dispositif ne pouvait pas exploser", a expliqué la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui s'est immédiatement rendue sur place.
Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, la ministre a précisé qu'il s'agissait de "bâtons de dynamite entourés d'un cordon", des explosifs "relativement anciens".
Les rues autour du Printemps, voisin des Galeries Lafayette, ont été fermées à la circulation avant d'être rouvertes.
Des équipes de déminage équipées de chiens policiers ont été déployées sur place mais les autres grands magasins situés dans le quartier de l'Opéra n'ont pas été fouillés, a déclaré Gérard Gachet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Les trois magasins du Printemps ont été vérifiés et ont obtenu l'autorisation de rouvrir, a déclaré leur directeur Pierre Pelarrey vers 15h00 locales.
"L'intégralité des trois bâtiments ont été vérifiés et nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires pour les rouvrir dans des conditions de sécurité optimales", a-t-il dit.
Les autorités françaises se sont montrées très prudentes sur la revendication, dont l'authenticité est vérifiée .
"Il s'agit d'un groupe qui est totalement inconnu de tous les services", a dit Michèle Alliot-Marie. "Une enquête va essayer de retrouver (...) qui sont la ou les personnes à l'origine de ce document d'une part et d'autre part de la dose."
Nicolas Sarkozy a appelé mardi à la vigilance lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg.
UN "AVERTISSEMENT"?
"En l'état actuel, j'appelle chacun à être très prudent et très modéré (...) La vigilance face au terrorisme est la seule ligne possible parce que malheureusement tout peut arriver et fermeté parce qu'on ne transige pas avec les terroristes, on les combat", a dit le chef de l'Etat.
Pour la porte-parole du parquet de Paris, "les services antiterroristes pensent qu'il s'agit plutôt d'un avertissement car tout était indiqué pour retrouver les explosifs", qui étaient en outre inertes.
Le texte de la revendication publié sur le site internet du journal Le Monde assure qu'il ne s'agit pas d'un "canular" et semble étayer cette thèse d'un avertissement sans frais. "Faites parvenir ce message à votre président de la république qu'il retire ces troupes de notre pays (l'Afghanistan) avant février 2009, sinon nous repasserons à l'action dans vos grands magasins capitalistes et cette-fois ci sans vous avertir", peut-on lire dans ce texte. Les enquêteurs cherchent à savoir s'il ne s'agit pas d'une manipulation, sans toutefois écarter la piste islamiste, a ajouté Gérard Gachet. "Le langage utilisé n'est pas un langage islamiste. On ne peut rien écarter", a-t-il expliqué. Selon une source proche de l'enquête, "la brigade criminelle envisage toutes les pistes." Au total, 2.785 soldats français sont déployés en Afghanistan dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) sous commandement de l'Otan. Dans un message vidéo diffusé à la mi-novembre par la chaîne de télévision Al Arabia, un groupe taliban menaçait de lancer des attaques à Paris si la France ne retirait pas ses troupes. Dix soldats français ont trouvé la mort et 21 autres avaient été blessés dans une embuscade à une cinquantaine de kilomètres de Kaboul, l'attaque la plus meurtrière contre des troupes étrangères depuis la chute des taliban en 2001. "Nous avons tué dix soldats français aujourd'hui pour adresser un message aux Français afin qu'ils corrigent leurs erreurs et se retirent d'Afghanistan. S'ils ne le font pas, ils entendront notre réponse à Paris", déclarait un commandant taliban, présenté comme le mollah Farouq, dans un enregistrement dont la date n'était pas précisée. Par ailleurs, une enquête menée depuis la mi-octobre par un juge antiterroriste français en liaison avec la police belge a mis au jour l'apparition d'une nouvelle "filière afghane" de recrutement de combattants islamistes en Europe. Un Français d'origine tunisienne de 28 ans a été présenté lundi à Paris au juge antiterroriste Marc Trévidic.