Face à la LRU, les IUT doivent s’organiser !
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La grande majorité des IUT avaient banalisés leurs
cours, mardi, à l’initiative des directeurs eux-mêmes ; laissant place
à des assemblées générales d’informations sur les conséquences que
ferait peser la LRU à compter du 1er Janvier 2009 sur les formations de
ces instituts. Parmi les griefs présentés les deux plus importants
remettent en cause l’existence même des Instituts Universitaires de
Technologie, découlant d’une application prochaine de la LRU, qui avait
pourtant été défendue à corps et à cris par ces même directeurs
l’automne dernier, alors que les universités étaient en lutte pour
faire retirer cette loi.[/size]
Désormais le budget des
IUT sera inféodé à celui de leurs universités de rattachement. Loin
d’être un surplus d’autonomie pour ces instituts, ils risquent d’être
confrontés à de nouvelles difficultés financières. Ainsi, « L’Etat
retire toute dotation humaine et financière aux IuT » laissant les
présidents d’universités attribuer les dotations budgétaires (alors que
le budget de ces universités est déjà en baisse), prenant ainsi le
risque de répercuter cette baisse de moyens, remettant en cause jusqu’à
l’existence de filières et donc de postes d’enseignements. Il faut
ajouter qu’il n’existera d’ailleurs aucune obligation pour les
présidents de financer les IUT, laissant donc leur survie au bon
vouloir des présidences d’université.[/size]
Autre crainte et non
des moins fondées, celle d’une continuité dans la ligne pédagogique des
formations. La disparition d’une constante nationale des Diplômes
Universitaires Techniques verra naître l’apparition d’IUT favorisés en
fonction de la bonne volonté de leurs universités de rattachement et de
leur partenariat avec les entreprises locales, allant donc dans le sens
du développement d’un enseignement qualitativement inégalitaire entre
IUT. Bien plus qu’un surcroît de professionnalisation, il s’agit
simplement de la vente des diplômes aux bassins économiques locaux sans
régulation, laissant les formations à la merci des lois du marché.[/size]
Il faut pourtant
insister sur le fait que ces revendications ne sont pas spécifiques aux
IUT et ne répondent nullement à une logique corporatiste. Certains IUT
commenent à s’organiser pour riposter à la mise en place de la LRU : il
ne s’agit pas simplement de réclamer le maintien de tel ou tel IUT, pas
plus qu’il ne s’agissait pour les étudiant-e-s l’an dernier de demander
une prise en considération accrue de telle ou telle filière. S’il
s’agit pour les étudiant-e-s d’IUT de garantir l’existence de leurs
formations, il est aussi essentiel de constater que leur lutte concerne
aussi les étudiant-e-s des filières universitaires « générales » ; en
cela que les mots d’ordre d’un refus d’une dépendance aux financements
privés, de garantie de filières accessibles à tou-te-s, ou encore le
rejet de l’hyper-présidentialisation sont nettement identifiés comme
des maux à combattre. De même, les mots d’ordre refusent la mise en
concurrence des personnels et le recours accru aux emplois précaires,
pratiques croissantes actuellement, et encouragées par la loi LRU.[/size]
Nous ne pouvons
accepter que les filières techniques soient ainsi bradées et demandons
un réengagement immédiat de l’Etat dans ses filières. Il appartient
désormais aux étudiant-e-s et personnels des IUT de s’organiser
collectivement, afin de créer le rapport de force nécessaire pour que
leurs revendications ne puissent pas être évacuées par le ministère.[/size]