Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 A propos du comité anti-répression à Poitiers!

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le git
gaucho baroudeur...
le git


Nombre de messages : 230
Date d'inscription : 02/11/2008

A propos du comité anti-répression à Poitiers! Empty
MessageSujet: A propos du comité anti-répression à Poitiers!   A propos du comité anti-répression à Poitiers! Icon_minitimeLun 11 Jan - 16:10

Citation :
A
propos du comité anti-répression à Poitiers



De
l'inter-lutte au Comité poitevin contre la répression
des mouvements sociaux


Il est issu en
grande partie du comité inter-lutte 86, comme son nom
l'indique, il avait pour volonté de mettre en lien des
secteurs « en lutte dans » la région
(Education, Hôpital, Entreprises.) et donc par conséquent
de rompre l'isolement de certains salariés. Or cela
s'est avéré être un échec dans
la mesure où le comité ne s'était pas élargi
à d'autres secteurs que celui de l'éducation (du
mouvement étudiant) dont il provient. Ainsi, s'est posé
la question de la pertinence du comité de s'appeler
inter-lutte car la " mèche" n'a pas pris. Ce
fut une période de lutte malgré les illusions suscitées
par les grandes « journées de mobilisations »
syndicales : un long et dur blocage de l'université de
Poitiers avec occupation ainsi qu'une impressionnante vague
publiphobe déferlent sur les panneaux publicitaires de
Decaux [1] . Afin d’enrayer cette dynamique et ses
potentialités, la Police réagira de manière
plus violente et plus provocante (ou en d’autres termes, plus
« appropriée »), tel est son essence
même après tout : de gestion quotidienne des
gestes et des corps
. Dès lors, la Répression
frappa en deux temps sur les deux mouvements : à
commencer sur les étudiants occupants/bloqueurs (certains
prendront du sursis) et ensuite sur le mouvement antipub (la presse
parle, sans rire, de mouvance "anarcho-autonome" [2])
où une peine de prison préventive de deux mois fut
infligée à un camarade. Entre ces deux temps, il y a eu
l’expulsion manu militari, brutale d’un squat rue de
Paris au 69bis (a proximité du local du « Collectif
23
») [3]

Ainsi le comité
inter-lutte en manque de perspectives politiques et de luttes s’est
peu à peu transformé en un comité contre la
répression des mouvements sociaux. Ainsi il s'est étendu
à tous les individus qu'ils soient membres ou non de partis
politiques et/ou syndicats, associations de la ville. Il a permis, et
ce dès les premières réunions d’évoquer
les expériences vécues avec la Police - ses
agissements- et la Justice - machine à broyer- par une partie
de la jeunesse militante poitevine afin d'éviter leur
isolement à cause de leur penchant politique et
idéologique (anarchistes/ libertaires/dits « autonomes»).
Ainsi le principe de défense de tout acte à caractère
politique doit primer et tout individu doit être défendu
quoi qu'il fasse (de l'antipub jusqu'à la manifestation du 10
Octobre 2009 en passant par la réquisition de logements vides)

Or très
vite, l'on a vu qu'il y avait des contradictions au sein du Comité
Anti Répression. Il n'y a pas de positionnement politique
défini : seuls l'anticapitalisme et/ou l'antilibéralisme
au vu les tendances politiques signataires en sont la base.
Bien évidemment, on a vu apparaitre des
divergences politiques très claires, surtout après les
« évènements du 10 » et la
répression policière et judiciaire qui
s'ensuivirent. Les divergences ont bien eu lieu par rapport au Comité
de soutien des deux étudiants incarcérés qui
s'est positionné sur une ligne apolitique voire de division
entre les inculpés et incarcérés [4] et une
démarche innocentiste qui n'avaient pas de sens aux yeux de
nombreuses personnes au sein du Comité Anti Répression.
Ce dernier a organisé une manifestation avec un discours
politique clair et précis : solidarité avec tous
les inculpés, arrêts immédiats et inconditionnels
des poursuites...


Devenir un
réceptacle des luttes partisanes?...


La journée
du "10 Octobre" est l'affaire dans cette petite
ville aux apparences calmes mais un enjeu politique
national
majeur se joue très clairement en
Poitou-Charentes. Ici, c'est le fief de « Ségo»,
la préfecture est à droite (M .Tomasini -l’expulseur
de Cachan [5], un proche de Pasqua et de Sarkozy) et Claeys- le maire
PS - mais pas vraiment ségoleniste-. Tout un petit scénario
classique de la politique-spectacle, dans une ville de la
« gauche » associative. C’est pourquoi, les
organisations de la « gauche
interventionniste » et d'extrême gauche vont
surenchérir sur le thème de l’insécurité
afin de s'en accaparer comme tremplin pour les prochaines
élections régionales. C’est à ce moment là
que l’on a vu certaines organisations rentrer dans le Comité
Anti Répression avec des arrière-pensées
électorales : la « déclaration solennelle »
signé par des élus de « gauche »
avec celui du Modem de la Communauté d'Agglomération
de Poitiers affiche clairement une volonté de
concurrencer Hortefeux dans sa politique répressive ( "
Les casseurs qui ont dégradé Poitiers doivent être
arrêtés et jugés. Leurs actes sont injustifiables
et inexcusables. "
[6] Encore une fois les élus
« de gauche » ont prouvé leur
médiocrité voire même leur allégeance au
discours et au parti dominants. A ce jeu là, il
est vrai que le Parti Communiste poitevin nous a fait
rire avec sa vision paranoïaque et « complotiste »
des faits : grosso modo, c'est Hortefeux et sa police qui a
tout financé, tout orchestré, même le tract
d'autodéfense juridique [7] Bref... Ce qui est assez marquant
de la part d'organisations se réclamant comme des relais des
travailleurs, des opprimés et des laissés pour compte,
ne faire aucun discours conséquent, ni même une analyse
autour des questions l'enfermement (prison, psychiatrie par
exemple ).C'est une véritable occasion manquée de leur
part dans la mesure où un des plus grands centres de détention
"nouvelle génération"[8] de France s’est
construit dans la région ( Centre pénitentiaire
Poitiers-Vivonne).

Ainsi, des
oppositions politiques au sein du Comité sont établies,
la « déclaration solennelle » est
en quelque sorte une déclaration de guerre....Elle met
en lumière les divergences et montrent que le comité
anti répression peut être aussi perméable
à ce type de comportement nauséabonds : la délation,
une certaine forme de désolidarisation, double jeu
électoraliste. Ces positions prouvent qu'il y a des
ennemis politiques au sein du comité anti répression.
Elles tendent également à ébranler la confiance
entre les membres du comité qui agissent a priori à
titre individuel et non pour leur chapelle politique. Ces mêmes
personnes qui dénoncent « l'ultragauche »
comme le jouet politique de l'épouvantail électoraliste
de « l'ultra droite » à la
Hortefeux [9] considèrent le comité anti répression
également comme un jouet…..

Ou une
force de proposition contre la résignation ?


Or, le comité
poitevin contre la répression des mouvements sociaux, comme
tout autre comité anti répression et/ ou caisse de
soutien/solidarité peut être autre chose qu'un jouet
politique .C'est pourquoi, il ne peut se contenter de rester qu'une
force de défense d'inculpés ou autre incriminé
par la Justice. Le comité anti répression est là
avant tout pour soutenir politiquement, financièrement,
en organisant soirée de soutien, création de caisse,
appel à d'autres caisses... Et aussi moralement en
brisant l’isolement des inculpés. Le Comité peut
offrir des armes juridiques en appelant des avocats, en distribuant
des tracts ou brochures d'autodéfense juridique [10] et [11].
C’est une arme politique intéressante grâce au nombre
et la solidarité donc éminemment nécessaire
et stratégique même si persiste toujours un sentiment
d'impuissance ; et c'est « normal »
étant donné le rapport de force qui n'est pas
en notre faveur et qu'actuellement les luttes ne paient guère
(mis à part quelques lots de consolation telle que la
grève générale en Guadeloupe ou bien la lutte
des « Contis »).Cependant, le comité
anti répression est un moyen - comme un autre - de
« conscientisation » politique d'un
nombre de personnes méconnaissant les dispositifs de contrôle
et de gestion des affects et des corps par la Police
et de sa Justice au moment de lutte et/ ou mouvement
social réprimé durement ( comme ce fut le cas pendant
le CPE en 2006, ou bien à St Nazaire en 2009 ). Ces situations
créent des rencontres et des dynamiques dépassants les
cadres et les milieux militants habituels en touchant toutes les
générations, les classes, les professions. De plus,
cela a pour effet de démystifier toutes les croyances
citoyennes en la Justice juste (sic) et ses fondements : Les
Droits de l'Homme
, pourtant invoqués lors de la
défense d’inculpés/prévenus. [12]

Ainsi, le
Comité Anti Répression n’est pas dans
l’expectative ! C'est pourquoi ce serait intéressant
qu’il devienne une force d'action et d'analyse
politique , de proposition et un lieu de débats plus
conséquents sans pour autant devenir un groupe politique
à proprement parlé ou bien une organisation,
mais comme un outil rodé qui est là, présent,
prêt à être utiliser à tout instant
face à l’oppression. Et si possible loin des querelles
de chapelles. Là risque de se poser des problèmes avec
les organisations/syndicats, et associations soutenant le comité
anti répression et de leur degré d'implication surtout
lorsqu'il s'agit de défendre des actes politiques se
démarquant clairement de leur méthode/stratégie
ou même pire de leurs convictions politiques et
philosophiques, nous verrons.

Pour finir, ce
serait nécessaire et donc intéressant que les caisses
de soutiens, et les comités anti répression qui ont
pullulés dans plusieurs villes [13] ces dernières
années au gré des luttes successives et de la
répression qui s’en est suivie, se connectent un peu plus,
se rencontrent afin de discuter de nos expériences locales
vécues pour y faire émerger une force, une arme :
à commencer par celle de la solidarité!




Notes :

[1] Article
Centre presse du 6/05/09 (Denys Fretier )

[2] Article
Centre presse du 20/05/09 (Denys Fretier )

[3] Réponse
à l’article de la Nouvelle République du
27/05/09 (Vincent Buche) dans « La Mère
Peinarde » : avec description précise de
l’interpellation.

[4] La ligne
du collectif de soutien aux deux étudiants « oublia »
dans un premier temps l’autre incarcéré Patrick
considéré comme marginal (la presse disait même
qu’il était SDF !). Donc, il interpréta
cette ligne comme « une défense de classe »
de jeunes privilégiés (car étudiants-ayant-un-avenir)
en plus de la composante du comité : élus et
notables de la ville.

[5] Mr. Tomasini
décréta l’expulsion du plus grand squat de France
situé à Cachan où plus de 200 familles, en
majorité africaine y vivaient.
http://www.hns-info.net/spip.php?article8922

[6] Déclaration
solennelle du maire signé par les élus :
http://grenoble.indymedia.org/2009-10-29-elus-de-gauche-et-double-jeu-a

[7] Fac-similé
distribué lors de la manif organisé par le Comité
Anti Répression du 19 octobre.

[8] Prisons
« nouvelles générations » :
Partenariat Public/Privé. Les groupes privés ne se
contentant pas seulement de construire (ex : Eiffage ou Bouygues
) mais régiront des aspects de la vie des détenus.

[9] Dessin
d’AdèLE vu sur http://www.justicepourtous.org/

[10] Face à
la Police, Face à la Justice:
http://infokiosques.net/spip.php?article538

[11] Guide
du manifestant arrêté :
http://www.guidedumanifestant.org/


[12]
Contribution aux discussions sur la répression
antiterroriste :
http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=761

[13] Les caisses
de solidarité :




http://juralibertaire.over-blog.com/pages/Les_caisses_de_solidarite-2267931.html







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