Collectif de Révolte Anti-Capitaliste Poitiers
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 Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler....

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AuteurMessage
le git
gaucho baroudeur...
le git


Nombre de messages : 230
Date d'inscription : 02/11/2008

Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Empty
MessageSujet: Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler....   Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Icon_minitimeMer 15 Juil - 1:48

Citation :
Une insupportable atteinte à notre dignité
nationale ! Et un véritable manquement au minimum de fierté patriotique
dont doit faire preuve chaque citoyen le 14 juillet. Ce mardi
après-midi, les membres de la Brigade activiste des clowns n’ont rien
trouvé de mieux à faire que tenter de répandre, en plein Paris, leur
fiel subversif et anti-militariste. Heureusement, la police veillait…







Bal tragique du 14 juillet : Brigade des Clowns, 1 / police, 0 (pointé)




Tu le sais, Article11 n’a pas pour habitude de critiquer l’action de la police. Mais quelquefois - il faut bien l’avouer - leur modus operandi
nous laisse perplexe, voire songeur. Comme si les braves pandores
laissaient leur cerveau au vestiaire et le remplaçaient par une enclume
de belle taille. Et là, tu vois, à l’occasion du grand raout
patriotique des sympathiques hurluberlus de la BAC (Brigade Activistes
des Clowns), on ne peut pas dire qu’ils aient brillé. Ni par leur
finesse, ni par leur tactique. La totale contre-productivité de leur
action pourrait presque passer pour du sabotage, c’est dire.


Pour te résumer les choses : ça se passait entre le
Jardin des Tuileries et la pyramide du Louvre, lieu de rendez-vous
donné par la Brigade des Clowns pour son Grand défilé MiliTerre du 14 juillet. Mieux qu’une invitation : carrément, un Ordre de mobilisation générale ! Autant te le préciser, c’est le genre de rendez-vous ensoleillé et joyeux qui ne se rate pas.

Le truc, c’est que les forces de l’ordre s’étaient aussi données le
mot, soucieuses de participer à la fête. Qu’elles n’ont pas vraiment
pris le rassemblement à la rigolade. Qu’elles se sont comportées de
façon complètement ridicule (comprends-moi bien : je veux dire, encore
plus ridicule que d’habitude). Et qu’elles ont montré de la plus jolie
des façons combien elles s’y entendaient à faire monter la pression et
dégénérer la situation, alors que ce rassemblement d’une cinquantaine
de clowns et sympathisants était tout ce qu’il y avait de plus potache
et bon enfant.


Tu vois la tableau ? T’as ces cinquante écervelés -
costumes colorés et banderoles sympathiques - joyeusement rassemblés
sur une pelouse, pour le plus grand bonheur des touristes présents qui
clic-claquent à tout va. T’as le grand chef des policiers en costume
d’apparat (14 juillet oblige) qui va et vient à la recherche désespérée
d’un interlocuteur - « Ils ne semblent pas avoir de responsable et commencent à s’égayer sur la pelouse »,
s’affole-il dans son talkie-walkie… - , histoire de lui signaler très
officiellement qu’en l’absence d’autorisation, le rassemblement est
interdit. T’as les flics qui ne savent pas trop comment prendre la
chose, se disposent un peu partout sur la pelouse, commencent à faire
quelques contrôles d’identité. Et puis, t’as les clowns qui font… euh…
les clowns, justement. Qui dansent et rigolent. Essayent leurs
bazookas-maison (projectile : os en plastoc / portée : cinq mètres,
quand le vent souffle dans le bon sens). Se moquent gentiment de la
bleusaille. Et commencent à jouer à cache-cache avec les uniformes, se
dissimulant dans les allées contigües quand les flics n’ont comme
obsession que de les conserver statique, groupe immobile.


Comme des bergers avec un troupeau, tu dis ? Ben
ouais : comme ça. Sauf que les bergers n’y sont pas allés avec le dos
de la cuillère. Une très légère échauffourée leur a permis
d’interpeller sans aucun ménagement un premier clown ; puis un
deuxième, dès que les protestations ont fusé. Ils ont alors commencé à
se comporter comme si un danger imminent les menaçait, certains d’entre
eux très agressifs et tous affichant une étonnante tension. Ont fait
monter la pression, encerclant les présents dans une très déplaisante
nasse policière [1]et
rudoyant méchamment quelques photographes. Se sont préparés à embarquer
les encerclés sous les regards éberlués des touristes, allant jusqu’à
déplacer des cars pour emporter les dangereux terroristes à nez rouge.
Avant de, sans prévenir (sûrement engueulés par leurs supérieurs),
décamper en laissant partir tout le monde. Sous les lazzis de la foule,
évidemment. Une opération de police rondement menée, tu vois. Qui n’a
pas manqué de nous rappeler cet adage immémorial : « Sous les képis, les crétins ! »


Rien de bien méchant, tu remarques ? Tu as bien raison.
Mais quand même : l’absolue débilité du comportement des forces de
l’ordre - il n’y a pas d’autres mots - montre sans doute combien
celles-ci se sentent autorisés à faire usage de la matraque pour la
plus insignifiante des occasions. Leur tactique idiote - faire monter
la pression, décider d’arrêter tout le monde, et puis tourner casaque
ensuite - démontre itou combien ils sont dépassés en ce moment,
incapables d’estimer l’éventuelle dangerosité d’une manifestation et si
pressés d’interpeller tous ceux qui osent remuer le petit orteil qu’ils
en perdent tout sens commun (s’ils sont capables de faire partir en
quenouille une manifestation de clowns rigolards, ça nous promet des
lendemains qui chantent grave une fois le Grand Soir venu). At last but not least, leur façon de réagir illustre parfaitement cette évidence : le flic n’a pas d’humour. Aucun ! Mais ça, tu le savais déjà…


Comme tu n’y étais pas, qu’on a profité du soleil pour
toi et qu’on a finalement bien rigolé, on s’est dit que ça
t"intéresserait peut-être de visionner les photos : les voici
ci-dessous. Sache aussi qu’une vingtaine de clowns se sont finalement
fait arrêter un peu plus tard, quand le joyeux cortège s’est rendu aux
Invalides, histoire de mettre un brin d’animation parmi les stands des
policiers et militaires installés sur l’esplanade pour que le bon
citoyen puisse constater quels fiers véhicules militaires et seyants
uniformes il finance via ses impôts. Interpellation de masse, donc,
pour un probable contrôle d’identité. L’occasion de vérifier que les
gendarmes n’ont pas plus d’humour que les policiers. Mais ça, tu le
savais déjà…


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... A-8-659c2

Les dangereux terroristes (notez l’air
menaçant des protagonistes, limites black block…) fomentant on ne sait
quel coup tordu dans le jardin des Tuileries.



Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Soleil-f223e

Les clowns vont et viennent, prenant benoîtement le soleil.


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... CRS-6c7f8

La partie de cache-cache commence. Tu sais quoi ? Les CRS sont bons à ce jeu…


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... B-4-80011

Arrestation méritée et délicate d’un fauteur de troubles.


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... D-4-5b633

Bis : arrestation méritée et délicate d’un fauteur de troubles [2].


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Ubi1-db87e

Ter : arrestation méritée et délicate d’une fauteuse de troubles.


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Arrestation-10ea1

Quater (Comment ça, tu commences à en avoir
marre, des interpellations ? Mets-toi à la place des flics, alors : les
pauvres ne savaient plus où donner du képi…) : arrestation méritée et
délicate d’une fauteuse de troubles.



Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Ubi2-c7da0

Quinquies : arrestation méritée et délicate d’un fauteur de troubles.


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Ubi5-32064

Sexies : arrestation méritée et délicate d’un fauteur de troubles (un photographe, ce sont les pires…).


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Clowns11-96281

Ceusses qui n’ont pas encore été arrêtés sont
chaleureusement encerclés par les policiers. Et les forces de l’ordre
referment - tout en douceur - la nasse…



Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Ubi6-2-2a75c

… même si certains ne se laissent pas abattre [3].


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... F-24a61

Une fois les flics envolés, quelques clowns ne peuvent cacher leur désarroi : revenez, amis, revenez !


Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Char-b6ce0

Heureusement, une deuxième action, menée cette
fois sur l’esplanade des Invalides, sera une parfaite occasion de nouer
des liens - encore plus étroits - avec les uniformes. Jusqu’à
s’approprier leurs machines.



Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Clowns4-e7289

Cette fois, les forces de l’ordre iront
jusqu’au bout : une vingtaine de membres de la Brigade activiste des
clowns, ainsi qu’un photographe, ont été conduits au commissariat le
plus proche, a priori pour un contrôle d’identité.






Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler.... Filet
Notes


[1] Il en faudrait plus pour inquiéter les clowns, qui ont alors ressorti ce vieux - mais toujours si efficace - slogan : « Rendez-vous ! Vous êtes cernés… »


[2]
A noter, Alain Chabat s’est enrôlé dans la police… (blague que Lémi
voulait absolument placer, on reste (quant à nous) très dubitatif)

[3] Un contributeur d’Article11 est visible sur cette photo. Sauras-tu le reconnaître
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Les clown-esse-s n'ont plus le droit de rigoler....
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